Figeac : Journée Innov’Action « Peut-on se passer du glyphosate ? » au lycée La Vinadie
80 personnes se sont retrouvées le mardi 22 septembre.
La Chambre d’agriculture du Lot organisait ce mardi 22 septembre à la ferme du lycée agricole de Figeac une journée Innov’Action. 80 personnes se sont alors retrouvées pour découvrir comment il est possible de se passer du glyphosate et des désherbants racinaires grâce au travail du sol simplifié et des semis directs. Bernard Jolis, directeur du lycée agricole de Figeac, a rapidement engagé un effort de modernisation de l’exploitation pour favoriser l’autonomie et la maîtrise des charges, en accord avec les principes de l’agroécologie. Concernant les cultures, cet effort s’est traduit par une évolution de l’assolement et par la mise en place de techniques de conservation du sol : travail simplifié et semis direct sous couvert. Après des premiers résultats encourageants, la réflexion s’engage aujourd’hui sur la possibilité de se passer du glyphosate dans les itinéraires techniques sans travail du sol. «En préservant l’architecture naturelle des sols en agriculture de conservation, ce qui favorise la vie du sol, nous perdons l’effet nettoyant du travail profond du sol sur les herbes qui concurrencent nos cultures. Le glyphosate nous permet de gérer ce problème à moindre coût avec des applications raisonnées à faible dose. Aujourd’hui, l’utilisation de cette molécule est remise en question par la société et nous ne savons pas combien de temps nous pourrons encore l’utiliser. Son possible retrait, sans alternative, pourrait mettre à mal les efforts engagés par de nombreux agriculteurs dans le semis direct pour la préservation des sols. En tant qu’établissement public, la ferme du lycée se doit d’innover ! Une des missions de l’enseignement agricole est l’expérimentation. Nous devons donc essayer de nouvelles pratiques qui, selon les résultats, pourront être mises en place chez les agriculteurs. Depuis 2017, nous cherchons des solutions pour continuer le semis direct sous couvert, sans utiliser de glyphosate, en restant dans des conditions économiquement acceptables. Nous souhaitons également diminuer le recours aux produits racinaires qui limitent les possibilités de couverts ou de cultures associées. Si nous limitons les solutions pour gérer le salissement, il faut alors mieux l’anticiper pour l’éviter. Nous avons donc fait évoluer la succession des cultures et nous semons des couverts avec un effet étouffant pour les adventices. La ferme s’est équipée en 2019 d’un trieur de graines. Grâce au triage, nous avons constaté que les méteils contenaient jusqu’à 5 % de graines d’adventices. Les séparer évite qu’elles ne se retrouvent dans les champs ! Le temps de travail n’est pas énorme, la machine trie environ 800 kg par heure. La ferme du lycée a aussi repris la main sur la pulvérisation qui était auparavant sous-traitée. Nous avons installé des buses anti-dérive sur notre pulvérisateur de 12 m et nous faisons du bas volume pour améliorer l’efficacité des produits foliaires et baisser les doses. Une fois ces leviers en place, nous avons élaboré un programme de désherbage sans glyphosate sur un maïs semé au rotor strip-till après méteils, en privilégiant la réduction des doses » a expliqué le directeur.
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