Dimitri Shipounoff, de Berkeley à Capdenac
Ce néo lotois né aux Etats-Unis est doreur sur bois chez Malbrel Conservation.
Il a les mains de l’artisan et de l’artiste avec quelques traces de vernis, de peinture sur les doigts. A presque 70 printemps, Dimitri Shipounoff est doreur sur bois et polychromiste. Il travaille chez Malbrel Conservation depuis dix ans, entreprise spécialisée dans la conservation et la restauration des oeuvres du patrimoine. Il caresse sa barbe hemingwayenne et revient sur son parcours qui l’a amené à se faire naturaliser il y a deux ans : « Mon grand-père était dans le cabinet militaire du tsar Nicolas II et a fait partie du gouvernement anti bolchevik de Koltchak. Il est ensuite parti en Chine, au Japon avant de rejoindre les Etats-Unis et San Francisco où il a acheté une ferme pour y élever des poulets. Moi, je suis né là bas, j’ai fait des études de littérature européenne, allemande, de langue russe puis histoire à Berkeley. C’était une période dorée : sex, drugs et rock n’roll. J’ai connu Janis Joplin, Robert Crumb avec qui je suis resté ami. J’ai beaucoup voyagé en Europe à ce moment là notamment à Paris. J’avais toujours travaillé de mes mains, j’ai arrêté les études et entrepris mon compagnonnage en Allemagne, Autriche, Hongrie et surtout en France. En 1983, je me suis installé à Paris comme doreur. » Et le Lot dans tout ça, Dimitri Shipounoff y est arrivé « presque par hasard » avant de ne plus en partir. « Je suis tombé sur une petite annonce cherche doreur, dans le Sud-Ouest, à Capdenac. On ne voit pas ce genre de choses tous les jours. J’y ai d’abord travaillé six mois par an avant de passer à plein temps » se souvient-il. S’il est toujours en contact avec « ses potes du XIVe arrondissement » et si le « cinéma lui manque », le néo lotois apprécie sa terre d’élection : « J’aime la nature, le climat. Les gens sont accueillants, il y a tout de suite une chaleur. J’aime faire le tour, regarder les saisons qui passent. »
Les plus belles sont dans le Lot.