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Figeac : Le reliquaire de Saint Eutrope exposé en l’abbatiale Saint-Sauveur


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Dernier vestige des reliquaires qui ornaient l’abbaye.

Depuis quelques jours, le reliquaire de Saint Eutrope, œuvre d’orfèvrerie datant vraisemblablement du XVIIIème siècle, est exposé au public dans l’abbatiale Saint-Sauveur, dans une vitrine commanditée par la ville de Figeac. Cette pièce historique, dernier vestige des reliquaires qui ornaient l’abbaye de Figeac depuis le Moyen Âge, rappelle l’ancienne vocation de Saint-Sauveur comme église de pèlerinage et les pratiques de dévotion qui s’y sont succédées au cours des siècles.

Le reliquaire de Saint Eutrope est un petit reliquaire monstrance ; son style et les éléments qui le constituent incitent à le dater du XVIIIème ou du début du XIXème siècle. Haut de 30 cm, réalisé en cuivre argenté, il adopte une forme cylindrique et présente trois fenêtres d’ostension vitrées donnant à voir des reliques osseuses. Le décor orfévré du reliquaire s’inscrit dans les productions du XVIIIème siècle. Son pied circulaire, en particulier, est orné d’une frise de denticules feuillagées ajourées et de motifs inspirés des trophées d’abondance, mêlant des bouquets floraux et des nœuds de draperie. Cette ornementation se retrouve sur le nœud de la tige du reliquaire et un décor comparable, des bandes feuillagées à quatre- feuilles, orne son cylindre. L’ensemble de l’œuvre présente donc un style artistique homogène, caractéristique du XVIIIème siècle et à rapprocher de l’esthétique baroque. Du XVIIIème siècle également pourraient dater des fragments de textile en soie et fils d’or enchâssant des fragments osseux des reliques.

Le reliquaire de Saint Eutrope est le dernier vestige des nombreux reliquaires qui, dès le début de l’histoire de la ville, ornaient l’abbatiale de Figeac et qui ont quasiment tous aujourd’hui disparu. Dès le IXème siècle et la fondation de l’abbaye bénédictine qui va impulser le développement de Figeac, les reliques d’un évêque de la ville de Saintes, au bord de la Charente, sont vénérées à Saint-Sauveur. L’histoire des reliques de Saint Vivien peut être comparée à celle des reliques de sainte Foy, transférées d’Agen à Conques. Les reliques de Saint Vivien, jusqu’alors vénérées dans la capitale de la Saintonge, sont, selon les récits ou les traditions, transférées en Quercy pour y être protégées des incursions normandes ou saisies par les moines de Figeac pour faire de leur abbaye un lieu de pèlerinage. Saint Vivien est un évêque de Saintes du Vème siècle. Estimé mais non martyr, il semble que ses dévotions, au Moyen Âge, n’aient remporté à Figeac qu’un succès limité. Jusqu’à la guerre de Cent Ans, de nombreuses autres reliques vont renforcer l’attrait pour le pèlerin de l’abbatiale Saint-Sauveur. Saint Eutrope est aussi évêque de Saintes, mais plus prestigieux que Saint Vivien. Ayant vécu au IIIème siècle, il est l’évangélisateur de la cité des Santons, le fondateur du siège épiscopal, et il est mort en martyr dans l’amphithéâtre de la ville. À Figeac, après les guerres de Religion qui voient la destruction par les protestants de l’essentiel des reliquaires de la ville, on assiste à un transfert vers Saint Eutrope des dévotions rendues au Moyen Âge à Saint Vivien.

Le reliquaire désormais présenté à Saint-Sauveur doit se comprendre dans ce contexte de relance de dévotions anciennes, bien que modifiées, aux XVIIème et XVIIIème siècles. L’architecture de l’abbatiale de Figeac témoigne de sa vocation médiévale d’église de pèlerinage. Construite sur le modèle de l’abbatiale de Conques, dont elle imite, sinon les élévations, du moins les dimensions et la composition, Saint-Sauveur présente le plan caractéristique des églises de pèlerinage : bas-côtés de la nef, déambulatoire ceinturant le chœur et ouvrant sur des chapelles rayonnantes, vastes chapelles ouvertes sur les transepts. La multiplicité de ces chapelles et les espaces de circulation permettaient aux fidèles du Moyen Âge de vénérer les nombreuses reliques conservées dans l’église, à distance de la liturgie des moines bénédictins.

Depuis la fin du XIXème siècle, une chapelle de l’église Saint-Sauveur est dédiée à saint Eutrope, premier évêque de Saintes. A cette époque, les dévotions rendues à ce saint ont deux finalités : le respect manifesté envers l’évangélisateur de l’une des principales villes romaines de l’ouest de la Gaule et la guérison des malformations physiques. En effet, le nom occitan d’Eutrope rappelle le mot « estropié ». Jusqu’au début du XXème siècle, ce saint fit l’objet, à Figeac, dans les campagnes et plus largement dans tout le Sud-Ouest de la France, de dévotions populaires manifestant cette fonction de saint guérisseur.  À Saint-Sauveur de Figeac, une sculpture en bas-relief de l’autel de la chapelle Saint-Eutrope rappelle cette dimension thaumaturge.

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