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Sibelle a mal pour « les MAEC »


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Dans une autre vie, avant de m’établir dans le Lot, j’étais journaliste dans les Ardennes en charge notamment de l’actualité sociale. Autant dire que dans une région, la vallée de la Meuse, où l’industrie de la métallurgie et la sous-traitance automobile composaient majoritairement le tissu économique, j’ai été amené à couvrir nombre de « plans sociaux » voire, purement et simplement, de fermetures d’usines. L’éventail était large : il s’agissait parfois d’une unité rayée de la carte du jour ou lendemain par les décideurs d’un groupe multinational, ou alors d’une PME à l’actionnariat familial qui n’avait pu ou su investir pour renouveler sa gamme de produits, son parc machines ou ses « process », ou qui ne pouvait plus lutter contre des concurrents basés à l’autre bout du monde, quand ce n’était pas un repreneur qui s’avérait avec le temps uniquement attiré par les brevets avant de prendre le large, ou qui pillait ce qui restait de trésorerie avant lui aussi de déguerpir. Bien sûr, d’autres entreprises y connaissaient et connaissent toujours meilleur sort, négociant à bon escient un virage vers de nouveaux horizons porteurs (comme la plasturgie, par exemple) ou se spécialisant dans des niches. Toujours est-il que l’actualité lotoise de ces derniers jours à Cahors et de ces dernières semaines à Figeac m’évoque bien des souvenirs… Les contextes sont différents, les raisons de ces plans sociaux (ou projets) évidemment peu comparables, mais in fine, le scénario se moule dans un cadre bien connu. Voire immuable. Expertises, contre-expertises, débrayages, manifestations, piquets de grève, élus disant leur solidarité mais dans les faits souvent impuissants, et ensuite, au gré des situations, audiences tendues devant les tribunaux de commerce ou les conseils de prud’hommes, installation de cellules de reclassement… Or, derrière ces faits rapportés par la presse, ces reportages télévisés, derrière ces chiffres, ces plans, ces rapports, ces audiences, ces accords (ou pas), je vois dans le Lot comme je voyais dans les Ardennes d’abord et avant tout des visages d’hommes et de femmes, des années voire des décennies de travail stoppées comme on fait dérailler un train, des vies qui basculent. « Chaque histoire est différente, et pourtant chacune se ressemble toujours un peu » résume Sibelle, jamais indifférente aux malheurs des autres, qu’ils soient félins ou pas.

Cette semaine, pourtant, elle a suivi d’autres débats, où il s’agissait cette fois de la sensibilité humaine envers les animaux sauvages : à la télévision ou sur les réseaux sociaux, Sibelle s’est intéressée aux déclarations des uns sur les cirques et delphinariums, aux positions tranchées des autres sur la corrida ou la chasse à courre. Un invité sur une chaîne d’info a avancé cet argument : « Si on a inventé les spectacles de cirques avec animaux, si on a inventé les zoos, c’est parce que tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir un safari photo en Afrique ou en Asie. »

Je raconte effectivement à Sibelle que jeune père de famille, j’ai cédé, jadis, aux demandes de mes enfants. Je m’en souviens comme si c’était hier. Sous le vaste chapiteau rouge et bleu, nous étions installés tout près de la piste. Soudain, après que d’agiles employés eurent installé des grilles, l’attention des spectateurs étant alors détournée par les pitreries d’un clown, soudain, donc, le dompteur et ses lions ont fait leur entrée. Puis, un des fauves est venu se poster sur un gros tabouret, à quelques mètres de nous seulement. Les enfants étaient littéralement scotchés. Emerveillés et effrayés. Ils n’en ont pas dormi de la nuit. Sans doute aucun des lions que nous avons vu n’avait jamais connu la savane, chassé une gazelle ou un zèbre. Mais mes enfants, eux, les avaient suivis en rêve dans je ne sais quelles traques, traversées de désert ou de fleuves plus ou moins asséchés.

« Quelles drôles de destinées que celles de mes cousins. Eloignés, certes, mais cousins quand même » soupire Sibelle, qui comme tous les chats, sait revendiquer sa domesticité au moment des repas et son caractère libertaire et sauvage lorsque vient le temps d’aller traînasser dans les rues du village ou aux abords du causse.

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Bon, on conclut sur une bonne nouvelle ? L’Assemblée a repoussé mercredi un amendement qui aurait classé les chats comme « espèce nuisible », en raison notamment de leur appétit pour les oiseaux. C’est un député écolo qui était à l’origine de cette initiative ! Il y a trop de chats, et du coup, trop d’oiseaux et de rongeurs utiles disparaissent. Mais de là à chasser les chats ? Les associations préfèrent plaider pour des campagnes de stérilisation. Je suis d’accord. Ne me demandez pas pourquoi, mais Sibelle lève les yeux au ciel…

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