Montcuq : EELV 46 soutient les associations « contre un projet photovoltaïque pharaonique »
Johann Vacandare est intervenu lors de la réunion publique du 1er avril.
Vendredi 1er avril, l’association Environnement Juste présentait les caractéristiques du projet photovoltaïque au sol de très grande envergure, prévu sur la commune, et « 84 hectares, pris sur des espaces naturels et agricoles à fort potentiel agronomique ». Johann Vacandare, représentant EELV 46, très impliqué dans le domaine des énergies renouvelables et favorable à un développement concerté, coopératif et citoyen, intervenait à la suite de la Confédération Paysanne, de la Ligue de Protection des Oiseaux et de France Nature Environnement. Devant les participants, il a évoqué des exemples de production énergétique exemplaires : celles de CéléWatt, coopérative d’intérêt collectif dans la vallée du Célé qui implique totalement les habitants au sein de projets à petite échelle ; le projet de Fildohm sur le Grand Cahors qui vise le même objectif, ou bien encore le parc solaire coopératif récemment inauguré à Villesèque sur une ancienne carrière. Et de détailler son propos : « La preuve est faite, ici, dans le Lot, que des projets photovoltaïques au sol, s’ils sont conçus à « taille humaine », sont porteurs de mobilisation locale positive, pour la transition énergétique et écologique, en prise directe avec les habitants, les enjeux locaux et notamment ceux liés à la réduction des consommations d’énergie. Le projet de Montcuq porte en lui des contradictions inacceptables :
– D’un point de vue énergétique : une puissance de cette importance, centralisée, n’est pas cohérente avec les consommations électriques locales actuelles et à venir : nous prônons, nous, écologistes lotois, l’adéquation entre les consommations, les plus sobres possibles et une production 100% renouvelable, la plus locale, réduite et efficiente possible.
– D’un point de vue écologique : des installations sur cette surface provoqueraient des impacts nocifs sur des milieux et habitats d’espèces qui sont en danger ou en voie de disparition : développer des énergies renouvelables ne doit pas se faire au détriment de la biodiversité, ce qui serait manifestement le cas.
– D’un point de vue agricole également : ces terres ont la plus belle des vocations, celle de nous nourrir. Un élevage/gardiennage de mouton comme proposé actuellement gaspillerait le potentiel agronomique de ces sols. Au lieu d’être des symboles d’un productivisme énergétique, d’un asservissement financier et d’une fuite en avant du « toujours plus », elles pourraient être un ressort pour l’agriculture paysanne, biologique, à échelle humaine.
La décentralisation des moyens de production d’énergie renouvelable est essentielle pour une transition énergétique réussie. L’implication des habitants et la prise en compte des enjeux agricoles comme de la biodiversité sont tout aussi nécessaires. Alors que le projet solaire de Montcuq ne présente pas ces caractéristiques, nous demandons à l’Etat, au département, aux institutions comme aux collectivités de ne pas le soutenir : il en résulterait un enrichissement indu des opérateurs, au détriment de nos capacités à produire localement une alimentation de qualité et des ressources naturelles exceptionnelles dont nous disposons. »
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