Département du Lot : Fermeture de classes, ligne POLT, RSA… les messages de Serge Rigal
Retour sur la séance du Conseil départemental de ce lundi 31 mars 2025.
L’assemblée départementale s’est réunie ce 31 mars 2025. La fixation du taux applicable aux droits d’enregistrement et de taxe de publicité foncière sur les mutations à titre onéreux d’immeubles et de droits immobiliers ; la mise à disposition d’une parcelle départementale au bénéfice de la SAS Lencoop pour implanter un projet de production d’énergie photovoltaïque ; et la création du GIP ENSEM, plateforme des métiers de l’autonomie étaient à l’ordre du jour de la séance. « Un territoire, c’est avant tout des visages, des histoires, des vies. C’est le cœur battant de celles et ceux qui y vivent, travaillent, prennent du temps pour la vie locale, pour la vie des autres, chaque jour. Mais un territoire, rural de surcroît, c’est aussi quelque chose de fragile dont les équilibres patiemment construits par l’implication de ses habitants ne doivent pas être bousculés à la légère, sans égard ni considération, aussi facilement que l’on déplace une colonne dans un tableur. Voilà pourquoi les Lotoises et les Lotois et le Lot méritent le respect. Et je dis cela avec une particulière gravité dans un contexte où les mesures qui arrivent d’en haut, sans concertation, sans dialogue, sans prise en compte aucune des besoins et des attentes des citoyens pleuvent et font du mal au Lot, donc aux Lotoises et aux Lotois. Je passerai sur les décisions en matière budgétaires qui ont affaibli notre capacité à agir, nous en avons énormément parlé. Mais il y a d’autres décisions récentes qui jouent contre le territoire, contre l’avenir de celles et ceux dont j’ai cité le prénom et qui sont tout aussi graves » a déclaré Serge Rigal, président du Département, dans son discours d’ouverture, avant de les dénoncer (les décisions) : « Je pense aux fermetures de classes dans les écoles primaires que nous avons tous collectivement dénoncées il y a déjà deux mois, je pense aujourd’hui au même sort qui va frapper l’enseignement secondaire avec la suppression de postes dans les collèges et les lycées du Département. Si l’on voulait délibérément ruiner tout avenir de développement pour la ruralité, on ne s’y prendrait pas autrement ! Autre domaine où le constat est similaire, celui des mobilités ferroviaires. Là encore, les maigres avancées des travaux en cours sont ruinées en permanence par une absence manifeste de volonté d’amélioration des conditions dans lesquelles sont exploités les trains de la ligne Paris-Orléans – Limoges – Toulouse. Là encore, il n’est pas acceptable que le Lot, parce que rural et mal desservi, mais je pourrai parler d’autres territoires comme le nôtre, il n’est pas acceptable que nous perdions des opportunités au profit des métropoles. Nous l’avons longuement exprimé dans cette assemblée, à coup de motions, d’interpellations des représentants locaux de l’Etat ou de la SNCF, et sur tous les tons possibles.. cela suffit ! Voilà pourquoi je me réjouis de la grande initiative à laquelle nous sommes partie prenante d’organiser avec nos voisins auvergnats eux aussi sinistrés non pas un mais deux trains de la colère, l’un au départ de Cahors pour la ligne POLT, l’autre au départ de Clermont-Ferrand, le 15 avril prochain. C’est une question fondamentale pour l’égalité des droits, et je dirai qu’au-delà d’être des trains de la colère, car la colère est souvent mauvaise conseillère, ce sont avant tout des trains de la dignité ! Oui, nous sommes en droit d’attendre un traitement digne de la part de l’Etat républicain tant en matière de service public éducatif et de moyens humains alloués à nos enfants qu’en matière de desserte ferroviaire. C’est une question d’égalité. C’est une question d’avenir ! Cet avenir du Lot, notre désir est profond de le voir prospérer. »
Après s’être félicité de la réussite du déploiement de la fibre qui fait du Lot, « le 5ème territoire de France le mieux fibré, notamment devant Paris », il a évoqué le dossier du RSA : « Je pense que nous pouvons nous enorgueillir des efforts constants et quotidiens qui sont déployés chaque jour par nos aides à domiciles pour nos aînés, de l’implication de nos travailleurs sociaux pour les bénéficiaires du RSA et les personnes en précarité, ou encore les éducateurs et familles d’accueil pour les enfants placés sous la protection du Département. Certains départements n’ont rien trouvé d’autre, en raison des contraintes budgétaires qui pèsent sur les finances départementales, que de refuser d’augmenter le RSA comme la loi nous y oblige de 1,7% à partir de demain. Quelle indignité !Personnellement, je m’y refuse car ce n’est pas avec moins de solidarité, même dans un contexte budgétaire serré que nous passerons ce cap. Mais au contraire avec plus de solidarité, d’autant que la solidarité ce n’est pas un coût, mais un investissement pour du mieux-être et du mieux-vivre et cela, ça n’a pas de prix. Aussi je pense que nous pouvons là aussi être fiers que sur les quatre derniers budgets, nous ayons consacré entre 60 et 65% de ces derniers à ces actions au service des gens. »
Et de conclure : « Oui servir le Lot, c’est avant tout l’aimer, aimer les Lotoises et les Lotois, en les aidant, en leur tendant la main, en les soutenant, sans faille ! »