Cahors : Gérard Iragnes monte au créneau contre la résidence service seniors de Bellevue
L’ancien adjoint PCF ne mâche pas ses mots.
Gérard Iragnes, ancien maire adjoint PCF de Cahors de 1983 à 2001, est vent debout contre les « affairistes qui ont investi le parc Sauvé » à Bellevue-Lamothe : « Les Cadurciens connaissent cet espace privatif arboré de 2 ha situé sur les hauts de Cahors à Bellevue, en bordure de la vieille route de Paris, un des rares refuges presque en cœur de ville des oiseaux et peuplé d’arbres centenaires qui fut jusqu’à sa disparition la propriété du Docteur Sauvé. Ce parc a vécu. Les pelleteuses ont défiguré ce magnifique parc et détruit la maison qui trônait en son milieu. Tout ce saccage pour faire place nette à une immense résidence seniors de 111 logements, baptisée par le promoteur Nexity, L’ Amarante, symbole dit-on de la vertu qui ne se flétrit jamais… et à 41 logements sociaux sous l’égide de Polygone SA. Où est l’intérêt général ? N’y avait-il donc rien d’autre à faire en ce superbe emplacement qui se prêtait si bien à des aménagements qui manquent cruellement à Cahors : espace de jeux et de loisirs pour les jeunes, jardin pédagogique, parcours de santé, maison de quartier, etc …? La résidence seniors Nexity, réservée à des retraités aisés, bien barricadée et surveillée, est en fait une résidence de rapport, à haute rentabilité, comme les aime ce groupe adossé aux banques et assureurs, l’un des « rois de l’or gris ». Plus de 230 000 euros HTVA les 60 m2 d’un T3, ce n’est pas donné. Bien sûr les investisseurs qui ne seront pas les occupants bénéficient de tous les avantages fiscaux en vigueur, Lois Duflot, Pinel… La gestion incombera à Domitys, autre rapace du secteur. On connaît les tarifs haut de gamme de location pratiqués par ce gestionnaire. Pourquoi a-t-on laissé les affairistes s’emparer de cet espace, le défigurer, sans aucune concertation avec la population du quartier ? La création de quelques logements accessibles aux personnes modestes, (vieille recette du pâté d’alouette : un cheval, une alouette), ne suffit pas, me semble-t-il, à légitimer cette opération. Quand offrirons-nous, ailleurs qu’en périphérie, des conditions d’accueil de qualité et accessibles en cœur de ville aux personnes âgées ? Une nouvelle fois, le choix de bétonner un des derniers grands espaces proche du centre ville ne va pas à contre courant du réchauffement climatique. Densifier le centre ville en logements accessibles, y compris pour les personnes âgées dépendantes, proches des commerces, de la vie associative, culturelle, dans une mixité sociale intelligente, c’est le beau chantier devenu incontournable. On en est loin avec cette opération immobilière à vision purement mercantile. »
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