Arrêté pour une histoire de gants, il passe la nuit en garde à vue et est condamné à de la prison ferme
Vendredi 28 juin, un homme était jugé pour plusieurs faits suite à un contrôle routier. De son point de vue, comme de celui des gendarmes, sa garde à vue s’est déroulée de manière chaotique.
Il ne portait pas de gants homologués. L’affaire a commencé avec ce banal constat fait par des gendarmes lors d’un contrôle routier le 26 juin. Elle s’est terminée en comparution immédiate deux jours après devant le tribunal de Cahors. Le prévenu est un jeune homme de 29 ans qui possède 20 mentions à son casier judiciaire. Il a finalement été condamné pour cinq infractions : outre la conduite sans port de gants conformes, il était aussi jugé pour avoir conduit son cyclomoteur sans assurance et sans brevet de sécurité routière, pour avoir refusé de se soumettre à un test de dépistage de stupéfiants et enfin pour avoir insulté les gendarmes.
C’est lors de la garde à vue que les outrages se sont produits. L’homme refuse d’obéir aux ordres, s’énerve contre les gendarmes, jette ses chaussures à leurs pieds, les insulte et frappe dans les murs. « On ne m’a pas donné à boire et on m’a insulté. J’ai fini tout nu en cellule. C’est indigne ! », s’exclame-t-il dans le box des accusés. Le tribunal rectifie, en s’appuyant notamment sur les vidéos allumées par les militaires de manière occasionnelle. « Les gendarmes lui ont demandé d’enlever les éléments susceptibles d’être un danger, par exemple son cordon de short », précise la présidente du tribunal. « Ils n’ont fait qu’appliquer les règles de sécurité. Vous devez comprendre : certaines personnes se sont déjà suicidées avec des cordelettes de chaussures », ajoute-t-elle à son adresse. Lui pleure, s’agite, son discours devient confus : « C’est des menteurs ! Il faisait pire que chaud dans la cellule. Et je devais crier « Allez l’OM ! ». Le tribunal ne rebondit pas. « Vous n’avez aucun élément qui permette de confirmer ses dires. Mais vous n’en avez pas non plus qui permettent de les infirmer », souligne la défense.
L’homme a déjà été condamné pour violences, extorsion, détention d’armes, stupéfiants. Aujourd’hui il demande des soins alors même que cela figurait parmi les injonctions de ses précédentes condamnations. « Avant je ne réalisais pas. Là j’ai besoin de calmer mes nerfs », assure-t-il. Le parquet requiert 4 mois de détention et la révocation du sursis précédent. « Il a eu soit des peines fermes, soit du sursis probatoire, soit des amendes, et il continue de rouler sans permis, de prendre des stupéfiants et de ne pas suivre les soins. On va continuer de le revoir », soupire le substitut du procureur.
Le tribunal partage son avis et condamne le prévenu à 3 mois de détention ainsi qu’à la révocation de sa peine précédente à hauteur de deux mois de détention. L’homme repart encadré par les gendarmes et menottes aux poings.