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Accusé de deux viols en récidive, un quinquagénaire encourt la prison à perpétuité


Après avoir déjà passé 23 ans en prison, un homme de 54 ans était à nouveau jugé devant la cour d’assises ce lundi 23 janvier à Cahors. Il est accusé de viol par deux de ses anciennes compagnes.

Une seule a porté plainte, l’autre avait trop peur de le faire. Les dires des deux femmes entendues en qualité de victimes ce lundi sont pourtant fortement similaires. Toutes deux accusent leur ex-compagnon de viol. Lui nie toute violence sexuelle. Déjà condamné pour le même chef en 2002, il encourt cette fois la prison à perpétuité. Les faits se sont déroulés à Saint-Martin-le-Redon entre 2019 et 2020.

La première plaignante, Catherine*, la soixantaine, a rencontré le prévenu en 2011 par le biais d’un jeu en ligne. A l’époque, l’homme est en détention. Mais qu’à cela ne tienne, elle entame tout de même une relation avec lui et le suit de prison en prison. Le couple envisage même de se marier à deux reprises. « Pour moi, tout le monde a droit à une seconde chance. Pendant 8 ans, je suis allée le voir en prison. A chaque parloir, j’étais là. A Béziers, je m’occupais de son linge, de ses avocats. Quand il a été transféré à Perpignan, je l’ai suivi, j’ai même pris un deuxième logement pour pouvoir le voir. Pendant 8 ans, il m’a dit qu’il prendrait soin de moi, qu’il n’était pas comme les autres. Sauf que ça a été pire ! », confie Catherine. Après six mois de vie commune, la situation se dégrade. Il l’aurait insultée, menacée, violentée. Les rapports sexuels seraient devenus de plus en plus douloureux jusqu’à la nuit fatidique où il l’aurait violé. « J’ai crié de douleur. Il a mis sa main devant mon nez et ma bouche. J’ai cru que j’allais mourir étouffée », raconte-t-elle. Le lendemain, elle photographie des bleus sur ses seins et dépose plainte une semaine après. Leur relation s’arrête là. « Je l’aimais, je ne vivais que pour lui. Il m’a éloignée de mes enfants, m’a fait arrêter mes emplois. J’étais sous emprise, je n’avais plus personne autour de moi. Il m’a menti et manipulée », assure la femme. Diagnostiquée borderline depuis plusieurs années, Catherine présente des traits anxio-dépressifs. « Aujourd’hui, elle est à la fois engluée dans une grande détresse en lien avec la perte de l’être idéalisé et une grande colère d’avoir été abandonnée », note la psychologue.

Stéphanie*, 50 ans, s’est aussi constituée partie civile. Sa relation avec le prévenu a commencé alors que ce dernier était encore en couple avec Catherine. A l’époque, Stéphanie sort d’une relation de couple violente. « Au début, quand j’ai dit à Simon ce que m’avait fait subir mon ancien mari, il était en colère et ne comprenait pas comment un homme pouvait être violent avec une femme », raconte-t-elle. Pour elle aussi, les choses se seraient ensuite dégradées. Devant les gendarmes comme à la barre, elle évoque les menaces de mort et de prostitution qu’il aurait proférées, des épisodes pendant lesquels il l’aurait obligée à avoir des relations sexuelles avec d’autres hommes, et des pénétrations anales et vaginales avec des bouteilles de bières alors qu’elle le « suppliait d’arrêter ». « Il fallait aller dans son sens, ne pas le contredire. Il est tombé sur la bonne victime parce que j’étais très influençable. Je n’avais nulle part où aller », soupire celle qui n’a jamais osé porter plainte. « Même quand il est en prison, j’ai peur des représailles », ajoute-t-elle tout en assurant : « Il recommencera ». Pour la psychologue, les répercussions post-traumatiques sur Stéphanie sont nombreuses : la femme souffre de troubles du sommeil et de l’alimentation et reste une personne « vulnérable et fragile ». Pour autant, « son discours, et ce qu’elle dénonce, est stable. J’ai perçu que sa spontanéité était un gage d’authenticité », conclut l’experte.

Les deux victimes tout comme le prévenu parlent de ses problèmes érectiles ainsi que de sa forte consommation d’alcool et de stupéfiants. A 54 ans, l’homme a déjà passé 23 années en prison pour différentes peines. Il est atteint de l’hépatite B et du VIH. Une grève de la faim entamée en prison lui a fait perdre 15 kg en quelques mois. Des cheveux coupés en brosse, un visage en lame de couteau, un regard dur encadré par de fines lunettes et un corps sec entièrement vêtu de noir viennent compléter une attitude glaçante. Les récits des victimes et des témoins entendus à la barre n’arrangent rien à ce portrait : la plupart, y compris sa fille et ses anciennes compagnes, le qualifient de « manipulateur » et « pervers ». Le témoignage de son père est particulièrement sinistre. A de nombreuses reprises, le prévenu l’a accusé d’avoir été violenté et prostitué au cours de son enfance. « C’est quelqu’un d’extrêmement violent. Ma sœur et moi, nous étions ses larbins. J’ai passé mon temps enfermé à couper du bois au lieu d’aller à l’école. Je dis merci à la justice parce que c’est en prison que j’ai appris à lire et à écrire. Parfois, j’ai l’impression d’être né en prison mais ça m’a protégé de la violence de mon géniteur », clame l’accusé. Son père livre, lui, un récit différent. « C’est un tissu de mensonges. On lui donnait tout ce qu’il voulait, mais rien ne lui allait. Ce que j’ai vécu avec lui, je ne le souhaite à personne. J’ai peur, je sais de quoi il est capable. La gentillesse, il ne connaît pas ». Dans le silence de plomb, les applaudissements cyniques du prévenu résonnent. Pourtant, père comme fils reconnaissent que ce dernier a toujours craint le premier. Le prévenu s’en prend également à sa belle-mère, assurant qu’elle lui a imposé des attouchements sexuels. A l’en croire, ce sont eux qui ont manipulé les deux victimes pour le piéger. Le tribunal tranchera ce mardi après les réquisitions du parquet et les plaidoiries des avocats.

* Les prénoms ont été modifiés

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