Vol avec violence à Cahors : Prison ferme pour l’agresseur du nonagénaire
La victime, un homme de 96 ans, a été blessé à la jambe tandis que son agresseur s’est enfui avec les 150 euros qu’il lui avait volés. Les forces de l’ordre n’ont pas tardé à le retrouver.
« Au regard de l’âge de mon client, cette chute aurait pu être fatale ! ». Avocate de la partie civile, Me Kokolewski s’insurge. Le 5 mars, alors qu’il retire 150 euros au guichet d’une banque du boulevard Gambetta à Cahors, son client, un homme âgé de 96 ans, est violemment bousculé et projeté au sol par un individu. Celui-ci s’empare des billets et prend la fuite. Blessée à la jambe, la victime parvient tout de même à reprendre sa voiture pour aller déposer plainte au commissariat. Les caméras de surveillance de la banque et de la ville permettront aux enquêteurs d’identifier le voleur. Il s’agit d’un jeune homme de 26 ans qui compte déjà sept mentions à son casier judiciaire. Il était jugé par le tribunal correctionnel de Cahors ce vendredi 31 mars pour vol avec violence.
Alors qu’elle devait avoir lieu le 10 mars, la comparution immédiate avait alors été renvoyée, la défense réclamant une expertise psychiatrique du prévenu. Dans son rapport, l’expert note que l’attitude du prévenu change en fonction des questions qu’on lui pose et suspecte « soit une simulation, soit une instrumentalisation de ses troubles mentaux ». Le prévenu a en effet fait plusieurs séjours dans des hôpitaux psychiatriques et suit toujours un traitement. Pourtant, s’il est vraisemblable qu’il souffre de bouffées délirantes, « dans le cadre des faits, ce trouble psychique n’a pas interféré dans son discernement ou le contrôle de ses actes », conclut le médecin.
Dans le box des accusés, le prévenu répète qu’il a un trouble mental et propose à la présidente du tribunal de regarder son ordonnance. Malgré les images qui le mettent en cause, il nie l’intégralité des faits. « Je suis désolé pour le monsieur qui a été agressé mais ce n’est pas moi. Je ne l’ai jamais vu », marmonne-t-il. « Sa stratégie de défense est insupportable ! Quand il a été arrêté par les forces de l’ordre, il avait exactement la même tenue que sur les vidéos », souligne Me Kokolewski. Pour le parquet non plus il n’y a pas de doute : la substitut du procureur requiert 3 ans d’emprisonnement et l’interdiction de séjourner dans le Lot.
Même l’avocat de la défense, Me Brullot, ne rentre pas dans le jeu de son client. En revanche, il conteste le rapport psychiatrique. « Je ne suis pas psychiatre mais des conclusions comme celles-ci, je pourrais les faire moi-même », avance-t-il. « La façon qu’a mon client de nier l’évidence, le fait de répondre à côté des questions, son attitude… Je pense que mon client a un trouble psychiatrique et que cela a altéré son discernement ».
Sa plaidoirie ne parvient pas à convaincre le tribunal qui reconnaît l’homme coupable des faits et le condamne à vingt mois d’emprisonnement dont huit assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans et à une obligation de soins et de formation. Il a également interdiction d’entrer en contact avec la victime, de paraître dans le Lot pendant 5 ans et de détenir ou porter une arme pendant 5 ans. Il devra enfin verser à la victime 150 euros au titre du préjudice matériel, 1500 euros au titre du préjudice moral et 800 euros pour les frais d’avocat.