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Visite d’Emmanuel Macron à Souillac : Tribune, lettre ouverte et réactions


Le président de la République rencontre les maires d’Occitanie ce vendredi.

Le président de la République, Emmanuel Macron, se rend à Souillac ce vendredi 18 janvier pour échanger avec les maires des 13 départements d’Occitanie à l’occasion du Grand débat national. Un déplacement qui n’a pas manqué de faire réagir.

> Huguette Tiegna, députée du Lot. « Cette concertation nationale est importante, attendue et inédite, sur le fond comme sur la forme. Le choix de s’entretenir avec les 700 maires de la Région Occitanie dans le Lot, plus précisément à Souillac, le vendredi 18 janvier 2019, est cohérent tant notre département est représentatif des défis contemporains que doit relever notre ruralité. Dans le cadre de ce rassemblement de travail, le Président de la République vient avant tout pour écouter les doléances et laisser la parole aux maires, dont la place dans le débat démocratique est prépondérante, et qui ouvrent leurs mairies pour que les citoyens puissent commencer à exprimer leurs attentes et venir déposer leurs doléances. Dans le cadre du Grand Débat, je souhaite que nous mettions au premier plan le territoire que nous défendons, ses atouts et les problématiques de terrain que nous rencontrons, sans démagogie, sans censure. Pour ma part, et ce depuis le début de ma mandature, j’ai pu constater, au cours de mes nombreuses réunions de travail dans le Lot, l’ampleur de la tâche à laquelle ce gouvernement, les parlementaires, dont je fais partie, et les élus locaux doivent faire face, tant les fractures sociales, économiques, démocratiques et territoriales se sont agrandies aux cours des trente dernières années. Il est de notre responsabilité en tant qu’élus engagés, en tant que citoyens responsables, de relever ces défis dans l’intérêt général. Le gouvernement et la majorité parlementaire ont démontré depuis 18 mois une volonté d’améliorer et d’accompagner la ruralité, ses habitants, ses artisans et commerçants, ses retraités, ses chefs d’entreprises, ses associations, ses enfants. C’est dans un souci de réalité du terrain que le Premier Ministre a lancé, à la Maison de Service au Public de Biars-sur-Cère, lors de sa visite dans le Lot en décembre 2017, l’expérimentation de la « Carte blanche » déléguant des moyens humains, techniques et financiers pour réinventer un service public adapté et façonné aux besoins du territoire » a-t-elle indiqué en préambule de sa tribune avant de poursuivre: « Nous, élu(e)s locaux, nous, élu(e)s de la ruralité, au-delà de tout clivage, sommes les garants de la bonne conduite de l’Etat, nous sommes la première ligne de notre démocratie. Nous devons être des facilitateurs dans le pilotage de ce grand débat pour sa réussite, en renouant le dialogue démocratique. Notre engagement doit être exemplaire, cela sera d’ailleurs le fond de la prochaine réforme constitutionnelle prévue pour le printemps 2019. Comme je le fais depuis le début de mon engagement, j’assure ma mission d’élue de la Nation et de terrain avec respect de mes concitoyens et je ne me déroberai pas face aux défis locaux et nationaux qui sont les nôtres : ceux de permettre au pays et à ses habitants de retrouver confiance en eux, en leur capacité à avancer collectivement en vivant du fruit de leur travail et de façon solidaire avec les plus démunis. Je souhaite mettre en exergue, en tant que Députée du Lot, cette ruralité diverse, dynamique et innovante que nous devons renforcer dans sa filière touristique, agricole, industrielle, formation, éducation et sociale. Notre ruralité est une richesse pour le pays qu’il faut savoir exploiter, nous devons la rendre de nouveau plus attractive et, pour cela, croire davantage en nous, en notre capacité à appréhender le changement et à innover, dans le Lot, reclassé à 100 % en Zone de Revitalisation Rurale et 100 % en zones défavorisées agricoles (montagne, piémont et zone défavorisée simple). » L’intégralité de sa tribune : ici

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 > Aurélien Pradié, député du Lot. Le parlementaire LR a publié une lettre ouverte : « Monsieur le Président de la République, le 18 janvier prochain, vous serez en visite dans le département du Lot. Vous venez, dites-vous, pour renouer le dialogue avec les maires de France. Soyons clairs et directs : le Lot vous accueillera, dans le respect évident des règles républicaines auxquelles nous sommes tous attachés. Mais sachez que le Lot ne peut assurer le décorum d’une visite présidentielle. Notre ruralité n’est pas un village Potemkine. En venant dans le Lot, vous ne pourrez pas ignorer la colère et les souffrances de nos concitoyens : la vie réelle. Le député que je suis ne jouera pas le ravi de la crèche, béat et spectateur. J’assurerai, comme d’autres, ma mission d’élu en m’exprimant avec respect mais avec liberté. Les Lotois m’ont élu pour porter leur voix, clairement, sans lâcheté, ni faiblesse. Les Lotois et leurs élus n’attendent plus d’être séduits. Ils attendent des réponses urgentes et concrètes. A ce jour, nous ne savons que peu de choses des conditions de votre visite et de l’organisation précise du « grand Débat ». Le flou demeure. Votre programme lotois est gardé secret. Les échanges directs, en petit comité, semblent avoir été abandonnés au profit d’une grand-messe très contrôlée. Des centaines de CRS seront mobilisés et la ville de Souillac, ses commerçants et sa population, seront minutieusement filtrés. Je n’imagine pas que le Lot en soit réduit à une simple scène de théâtre. Notre ruralité attend du respect. Nous ne voulons plus recevoir de leçons permanentes, trop souvent déconnectées de la réalité de nos difficultés, de nos actions concrètes au service de nos concitoyens. Finissez-en avec les provocations gratuites, avec les arrogances répétées, avec les phrases qui blessent et ne font rien avancer. Jamais notre pays n’aura été aussi fracturé. Machiavel écrivait que le mépris est un poison politique. Ce poison, vous l’avez distillé depuis votre élection, telle une méthode politique. Je vous pense trop intelligent pour supposer qu’il s’agisse de maladresses. Au contraire, c’est une nature. Le mal de l’arrogance est un mal profond. « Les gilets jaunes » ne sont que la réponse radicale à ce mal. Je pourrais me taire. En me taisant, je n’assumerais plus ma mission d’élu du peuple et je ne ferais qu’ajouter à la désespérance de nos concitoyens. Vous devez accepter de vous questionner. Oui, vous et vos députés disciplinés devez entendre ce que l’opposition vous dit depuis plusieurs mois, et ce que les Français vous disent aujourd’hui. Oui, vous devez remettre en cause votre vision privilégiée de notre société. Oui, comme nous tous, il faut trouver le chemin de l’humilité. Que représentent pour vous la ruralité, ses habitants et ses élus ? Savez-vous ce que, au quotidien, les élus ruraux font pour nos populations et pour la République toute entière ? Savez-vous que les collectivités locales assurent désormais l’essentiel des services publics face à l’abandon continu de l’Etat dans nos territoires ? Les maires ne sont pas des instruments de la République, ils en sont les « ouvriers » et les acteurs premiers. » L’intégralité de la lettre ici 

> Serge Rigal, président du Département. « La ruralité est une chance pour notre République, pas un boulet. Depuis des semaines, le thème de la ruralité s’impose comme l’un des sujets principaux de notre société. La ruralité est abordée sous ses formes les plus obscures. Cette photographie sombre est une réalité, parfois. Mais la ruralité peut présenter un tout autre visage qui, si on lui en donne les moyens, pourrait être une solution pour l’avenir de notre pays et non pas un handicap, comme cela est si souvent présenté, parfois exploité. ».  Tel est le point de vue développé par Serge Rigal, président du Département, à quelques heures de la venue d’Emmanuel Macron, le président de la République. Et de poursuivre : Quels que soient les domaines dans lesquels l’Etat intervient sur le territoire, des menaces planent, depuis des années : fermetures de classes, d’écoles, d’hôpitaux, de lignes ferroviaires, …Concrètement, pouvons-nous accepter, au nom d’une dictature comptable, qu’un train sur deux en provenance de Paris s’arrête à Brive et ne poursuive pas jusqu’à Cahors ? Bien sûr que non ! Pouvons-nous accepter que chaque année des classes du département soient menacées, voire fermées, obligeant nos enfants, y compris les plus petits, à parcourir de longs trajets, matin et soir, pour se rendre à l’école. Bien sûr que non ! Pouvons-nous accepter que nos hôpitaux et nos maternités de proximité vivent en permanence avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête ? Bien sûr que non ! L’Etat doit assumer ses responsabilités, non pas acculé par la situation présente mais parce que la ruralité est une chance, plus encore aujourd’hui qu’hier, plus encore demain qu’aujourd’hui. Pourquoi la ruralité est-elle une chance ? Aujourd’hui et chaque jour qui passe, on mesure un peu plus le mal-vivre dans les grandes métropoles : l’augmentation de la pollution et ses conséquences désastreuses sur la planète et sur la santé des citoyens ; la progression très inquiétante de l’insécurité, des zones de non-droit qui gangrènent nos banlieues ; la nécessité de construire des infrastructures routières à des coûts exorbitants. Tous ces maux sont autant de raisons pour penser notre aménagement du territoire autrement et pour rééquilibrer métropoles et zones rurales. En lançant ce grand débat national, Emmanuel Macron ouvre une opportunité qu’il ne faut pas rater. Les bénéfices en faveur d’un nouvel élan pour la ruralité seraient doubles : répondre à des attentes fortes exprimées depuis des semaines sur les giratoires ; résoudre des problèmes qui deviennent de plus en plus cruciaux et dont les conséquences pourraient être terribles à terme, et sans retour. Au-delà de cette nouvelle impulsion que doit porter l’Etat et que je réclame de tous mes vœux, je demande aussi au Président de la République de faire confiance aux collectivités locales et aux Départements. Les Départements ruraux sont les garants de l’équilibre territorial, et tout particulièrement en milieu rural. Aussi j’insisterai pour que l’Etat : accorde aux Départements le droit à expérimenter, à innover ; favorise les conditions pour que les Départements soient en capacité d’attirer de nouvelles populations sur nos territoires ; redistribue aux Départements les moyens suffisants afin qu’ils puissent faire face à leur devoir de solidarité envers les populations les plus fragiles. Depuis de trop nombreuses années, la ruralité est le parent pauvre de la France. Je compte sur l’écoute et la compréhension du Président de la République pour s’engager dans un partenariat nouveau avec les Départements, au bénéfice des hommes et des femmes qui ont fait le choix, ou qui le feront demain, de vivre ici, sur un territoire harmonieux. » Le président du Département a conclu sur « cet honneur et cette chance pour le Lot» : « Je salue cette initiative du Président de la République. En s’adressant directement aux élus du peuple, il va pouvoir retisser les liens avec le terrain et, je l’espère, engager une nouvelle étape de son quinquennat. La France en a besoin. C’est donc avec un optimisme pragmatique que je participerai ce vendredi à cette rencontre avec les élus d’Occitanie, à Souillac. Cet optimisme est conforté par la qualité unanimement reconnue du débat organisé mardi dans l’Eure et par l’écoute attentive du président. Préalablement à ce grand rendez-vous démocratique voulu dans le Lot par Emmanuel Macron, j’ai proposé un temps d’échange à la présidente de la Région ainsi qu’à mes 12 collègues présidents des Départements d’Occitanie. Cette venue est un honneur et une chance pour notre département qui, une fois de plus, sera mis en lumière au niveau national. A l’heure où nous lançons une démarche d’attractivité du territoire, aucun évènement de ce type ne doit être négligé ».

> JA-FDSEA communiquent : « L’agriculture n’est – a priori – pas au programme du Grand Débat national que le Président Macron vient lancer à Souillac, ce vendredi. Est-ce que les agriculteurs, ruraux par essence, seraient des citoyens de seconde zone ?  Pourtant, nous JA + FDSEA, nous considérons que l’Agriculture est une Chance pour le Lot, et pour notre pays. Dans un département comme le notre, l’activité agricole est le poumon des territoires: économie, emplois directs et indirects, vitalité rurale, paysages, biodiversité, etc…. Nous avons des atouts à faire valoir. Alors, nous invitons les paysans à faire entendre leurs voix à l’occasion de ce débat. Chez JA et FDSEA, nous n’avons pas l’habitude d’être commentateurs, ni spectateurs. Nous voulons être acteurs des changements de nos métiers. Et puis, n’est-il pas enfin venu le temps d’écouter les corps intermédiaires ?  Par contre, si par mégarde, les sujets qui concernent les paysans venaient à être traités à charge, nous disons tout de suite STOP ! Il est hors de question que des militants mal intentionnés viennent, encore une fois, nous faire des leçons sur notre manière d’exercer notre beau métier. Car nous n’avons de cesse de revendiquer des prix, mais nous récoltons pour l’instant surtout des hausses de taxes et des impasses !  De plus, Monsieur le Président, certaines questions de votre lettre nous inquiètent. Vous demandez au sujet de la biodiversité : « Comment faire partager ces choix à l’échelon européen et international pour que nos agriculteurs ne soient pas pénalisés par rapport à leurs concurrents étrangers ? » Nous répondons qu’il est temps de cesser de nous mettre des boulets aux pieds. Les agriculteurs n’en peuvent plus. Et puis, cessons d’importer l’agriculture que nous ne voulons pas. La transition écologique ne se fera pas contre les paysans. Nous sommes la solution, pas le problème ! 

> Marée populaire ce 18 janvier. ATTAC, Association de défense de la Gare d’Assier et de Promotion du Rail, Collectif des Associations Citoyennes, Association Citoyenne l’Humain D’abord, Confédération Générale du Travail, Confédération Paysanne, Génération.s, Ensemble 46, Europe Ecologie les Verts, La petite école est une chance 46, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, FSU, Solidaires, Groupes d’Action Lotois de la France Insoumise, UEC, Collectifs lycéens appellent à un rassemblement, « une marée populaire » ce vendredi 18 janvier, à 11 h, route de Sarlat à Souillac, pour l’égalité, la justice sociale et la solidarité. Ils dénoncent « le programme de démolition du contrat social du président Macron, de son gouvernement et du MEDEF ».

> Un collectif de maires « conscients qu’une solidarité nationale est nécessaire pour l’avenir de notre pays, face aux difficultés et aux incertitudes actuelles » communiquent : « La venue d’Emmanuel Macron, une chance pour notre département » En choisissant le Lot pour lancer le grand débat citoyen et pour prendre le pouls de la France, Emmanuel Macron fait le choix d’une France vraie et sincère. Nous sommes certains que cette visite participera à construire un pays solidaire et inscrit dans la modernité. Cette visite, soyons-en bien tous conscients, est une chance pour notre département, une chance pour tous, une réelle opportunité de mise en lumière. Même si, au regard du pays, nous représentons peu en termes de population, le Lot est une illustration de ce qui doit être exemplaire pour la France. Des secteurs économiques dynamiques, tels que : l’aéronautique, l’agroalimentaire ou le tourisme, un environnement et un patrimoine préservés, une sécurité des citoyens assurée, un tissu social et une solidarité bien réels : tel est le Lot dont nous sommes fiers et que pourra découvrir, par le dialogue, Emmanuel Macron. Ces conditions favorables, nous permettront d’exprimer en toute sérénité ce que nous espérons du gouvernement : une prise en compte plus forte des attentes de la ruralité à travers une véritable solidarité nationale, dans les domaines aussi variés que la santé, l’éducation, les mobilités, le numérique, les routes, la justice, l’armée, les hôpitaux, la sécurité etc. Certains d’entre nous ont mis en lumière les difficultés du quotidien.  En venant à notre rencontre, dans le cadre du grand débat, nous sommes convaincus que le Président de la République, s’inspirera du Lot et de l’expression des Lotois pour mettre en place le changement et prendre les décisions que les Français attendent, il n’y a pas d’autres issues que de retisser ce lien dans un climat de confiance réciproque. » La liste des signataires ici 

> La section socialiste de Souillac souhaite rappeler que «la venue du président Macron à Souillac doit être un véritable moment d’ échange républicain avec les élus et la société civile» : «Notre pays traverse une grave crise de confiance dans ses institutions représentatives, il exprime dans ses profondeurs un besoin de justice sociale et d’équité fiscale. Il faut y répondre par des mesures courageuses de réduction des inégalités et de rénovation de la démocratie, le référendum d’initiative populaire sur la question de l’ISF, la réduction du nombre de parlementaires, une dose de proportionnelle pour l’élection des députés, sont autant de pistes à suivre. Mais le débat démocratique c’est aussi le respect des personnes et des biens, rien ne saurait justifier la violence d’une petite minorité qui discrédite un grand mouvement citoyen pacifique.»

Photo Elysée Twitter

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