Un tiers des ménages lotois « vivrait dans des logements trop grands »
Selon l’INSEE, 34 % des résidences principales sont « nettement » sous-occupées dans le Lot.
L’étude a été publiée mardi par l’INSEE : « En France (hors Mayotte), 2,1 millions de personnes seules et 3,6 millions de couples sans enfant vivaient dans un logement d’au moins cinq pièces en 2022. Un quart du parc de résidences principales, soit 7,6 millions de logements, comportent au moins trois pièces de plus que le nombre théoriquement nécessaire pour leurs occupants et sont ainsi considérées en « sous-occupation très accentuée ». Mais les experts de l’Institut national de la statistique et des études économiques tempèrent aussitôt leur constat : « Il s’agit d’une norme théorique d’occupation ; la plupart des ménages concernés ne considèrent pas que leur logement est trop grand… » De fait, dans la grande majorité des cas, comme chacun peut le constater autour de lui, dans sa famille ou dans son quartier, ces logements sous-occupés ne l’étaient pas quand la famille a emménagé. Puis les enfants ont grandi, sont partis étudier et « faire leur vie ».
Mais les parents sont restés, et les chambres permettent de loger les enfants ou petits-enfants durant les week-ends ou les vacances, sans compter les retraités qui parfois en profitent pour aménager ici un atelier, là un bureau, quand ils ne louent pas occasionnellement une chambre à ds vacanciers pour arrondir les fins de mois…
Reste que dans un pays confronté à une crise du logement (manque de biens à louer ou acheter dans certains secteurs, grandes différences de prix d’une région voire d’une ville à l’autre), cette étude met en relief une vérité plus globale : « La sous-occupation très accentuée augmente depuis vingt ans avec le vieillissement de la population… »
Dans le Lot, le « taux de sous-occupation très accentuée » est de 34 % (contre 25 % pour la région Occitanie). Les maisons individuelles sont logiquement plus concernées que les appartements (respectivement 39 % et 5 % dans le Lot et 38 % et 3 % en Occitanie). Une des explications (outre le dynamisme démographique) : la part des maisons individuelles au sein du parc du logement. Le taux est de 84 % dans notre département contre 63 % seulement en Occitanie et 49 %, en Haute-Garonne. En territoire très urbanisé, les appartements sont largement majoritaires… Dans les Alpes Maritimes, par exemple, ils constituent 74 % des résidences principales !
Les spécialistes de l’INSEE ont par ailleurs indiqué le taux de sous-occupation très accentuée par « bassin de vie ». Dans le le Lot, le chiffre varie de 30 à 40 : Cahors 30 ; Cajarc 34 ; Castelnau Montratier 37 ; Figeac 32 ; Gourdon 38 ; Gramat 35 ; Lacapelle-Marival 37 ; Prayssac 40 ; Saint-Céré 35 ; Souillac 35 ; Vayrac 33.
A noter encore que l’étude de l’Insee précise que « le profil des habitants s’ajoute à celui des logements pour expliquer les écarts entre territoires. Ainsi, dans les départements ruraux (comme le Lot, NDLR), le fait qu’il y ait plus de ménages de 60 à 85 ans propriétaires depuis longtemps de leur logement contribue à augmenter la sous-occupation. Dans les grands pôles urbains, la présence forte de jeunes ménages, en particulier étudiants, limite le phénomène… »
L’INSEE précise enfin que les données du recensement sont enrichies par des chiffres complémentaires plus récents. Pour rappel, les communes de moins de 10 000 habitants réalisent désormais une enquête de recensement exhaustive tous les 5 ans, à raison d’un cinquième des communes chaque année ; dans les communes de 10 000 habitants ou plus est réalisée tous les ans une enquête par sondage, auprès d’un échantillon de 8 % des logements.