Un des raveurs de Montvalent jugé pour violences sur des gendarmes
Lors de la Rave Party géante de Montvalent, un homme de 35 ans a été interpellé après avoir brisé un rétroviseur de gendarmerie et résisté à son interpellation. Jugé à Cahors, il nie les violences et évoque un contexte confus. Il a été condamné à quatre mois de prison avec sursis.
Il faisait partie des 10 000 personnes réunies à Montvalent, dans le Lot, pour une rave-party hors normes qui a mobilisé les forces de l’ordre pendant cinq jours. Le 13 mai 2025, au tribunal correctionnel de Cahors, un homme de 35 ans, tee-shirt rouge, barbe désordonnée et voix grave, a été condamné à quatre mois de prison avec sursis probatoire. Il devra aussi verser 1 100 euros de dommages et intérêts pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, rébellion, destruction de bien public et refus de se soumettre à un contrôle d’alcoolémie.
Les faits se sont déroulés le 9 mai à Miers, alors que la tension monte autour de l’interpellation d’un participant. Les gendarmes décrivent un climat de plus en plus instable. Selon leur version, l’homme « casse le rétroviseur de la voiture de gendarmerie et s’enfuit dans le bois ». Une fois rattrapé, il se débat. « Il ne coopère pas alors que les militaires tentent de le faire avancer », rapporte l’un d’eux. Un autre affirme avoir reçu un coup de pied. Plusieurs gendarmes décrivent une résistance active, au point de manquer de les déséquilibrer.
Le prévenu conteste les accusations de rébellion et de violence, reconnaissant seulement la destruction du rétroviseur et le refus de se soumettre au test d’alcoolémie. Mains croisées dans le dos et ton calme, il explique : « Il y avait eu des jets de lacrymogènes. J’étais venu apporter de l’eau. Je ne sais pas pourquoi, j’ai mis un coup de pied dans le rétro. J’ai pris peur, je venais de voir des gendarmes assis sur une personne la tête en sang, je me suis enfui. Quand ils m’ont rattrapé, les gendarmes m’ont fait des clés de bras donc je me suis gainé. Ensuite, ils m’ont donné des coups de pied dans les menottes. »
Le parquet rappelle le contexte tendu. « Les gendarmes ont eu à connaître pendant 5 jours des faits exceptionnels qui ont nécessité d’aller chercher des forces extérieures. Il y avait 10 000 personnes sur un site devenu hors de contrôle. Le seul objectif des quelques dizaines de gendarmes à ce moment-là était la sécurisation », assure la procureure adjointe qui souligne que le prévenu est le seul à avoir été placé en garde à vue pour des faits de violences et rébellion et requiert 8 mois de détention entièrement assortis d’un sursis probatoire et 1000 euros d’amende.
Me Geffroy, avocate de la défense, plaide l’absence d’intentionnalité : « L’infraction de violence nécessite une intention de faire mal. Où est l’intention ici dans un contexte où on le contraignait et le déplaçait ? Ce n’est pas une résistance violente de se gainer. » Elle souligne également l’absence d’outrage, souvent associé à la rébellion.
Outre la peine de prison avec sursis probatoire et les dommages et intérêts pour les gendarmes victimes, l’homme est également soumis à une obligation de travail et à une interdiction de porter ou détenir une arme.