Syrie : Le témoignage sans concessions de Roland Hureaux
Désormais essayiste et chroniqueur, l’ancien conseiller municipal cadurcien revient d’un voyage en Syrie. Rencontre.
« Syrie : l’incompréhensible politique étrangère de la France ». C’est le titre choisi par Roland Hureaux dans sa chronique dans les colonnes du Figaro, il y a une semaine, après son retour de ce pays déchiré par la guerre. Le désormais essayiste et chroniqueur est parti en Syrie du 6 au 13 août dernier. Il y a fait plusieurs rencontres dont « certaines officielles ». « Je suis allé à Damas, Lattaquié et Tartous. C’était un voyage organisé par une agence franco-syrienne. Nous étions une douzaine de Français. Je voulais marquer ma solidarité avec ce pays en guerre et j’étais animé d’une certaine curiosité. La région traverse une terrible crise. En Syrie, sur 22 millions d’habitants, il y a 4 à 5 millions de déplacés. Damas qui comptait 3 millions d’habitants a vu sa population doubler » précise-t-il avant de livrer son analyse : «Il y a un grand sentiment d’absurdité. Ce conflit est prolongé par des puissances mondiales ou régionales qui ne veulent pas vraiment la chute du régime mais plutôt le mettre en difficulté en aidant une rébellion en totalité djihadiste. Le gouvernement contrôle un tiers du territoire et les deux tiers de la population. C’est une dictature incontestablement mais qui s’est toujours efforcée de faire cohabiter les religions. »
«Chez nous, on traque les djihadistes, et là-bas on les forme»
Et d’appuyer sur certaines zones d’ombres : « La situation militaire semble bloquée avec une armée syrienne fatiguée. Les femmes jouent un rôle important. Elles soutiennent les militaires et n’ont pas envie de voir les « barbus » au pouvoir. Les djihadistes affluent du monde entier. Contrairement à ce que l’on nous raconte, il n’y a pas de forces démocratiques dans la rébellion. La France aide les djihadistes par la fourniture d’armes payées par l’Arabie Saoudite et le Qatar, et très probablement des combattants. Chez nous, on traque les djihadistes, et là-bas on les forme. C’est ubuesque. Je me demande ce que fait le gouvernement français… »
> Sur la sanction d’un an d’inéligibilité confirmée en juillet par le Conseil d’Etat et son remplacement au sein du conseil municipal par Laurence Dirat, Roland Hureaux est resté « soft » : « Je me réjouis que le conseil d’Etat ait jugé que mon honorabilité n’était pas mise en cause. Je regrette cette décision pour les Cadurciens qui comptaient que je défende leurs intérêts au sein de l’opposition. »