Sous l’emprise du crack, il commet une série de vols dans le nord du Lot
Jugé ce mardi 11 février devant le tribunal de Cahors, un homme de 33 ans a été condamné à 4 mois de prison ferme pour une série de vols commis entre mai 2024 et février 2025. Sous l’emprise de sa dépendance au crack, il a multiplié les délits.
« Je ne me vois pas en détention ». Dans le box des accusés, l’homme de 33 ans, crâne rasé et visage émacié, ne cache pas ses larmes. Ce mardi 11 février, il comparaît en comparution immédiate devant le tribunal de Cahors pour plusieurs faits de vol et tentative de vol, commis entre mai 2024 et février 2025. Son discours, teinté de regrets, n’a pas suffi à convaincre le tribunal, qui a prononcé à son égard une peine de prison ferme.
Le prévenu est impliqué dans des vols à l’étalage dans deux supermarchés de Gramat et Saint-Laurent-Les-Tours, où il a dérobé des enceintes, un chargeur et une console de jeu pour un total de 740 euros. Dans un troisième magasin de la même enseigne, il tente le même mode opératoire, mais est intercepté par l’hôtesse d’accueil.
Le 8 février, il réitère, mais cette fois chez des particuliers. Il s’introduit dans deux habitations à Saint-Céré, où il vole notamment un sac et des lunettes. Le sac sera retrouvé non loin de la maison, avec tout son contenu. « Je ne veux pas faire de mal aux gens, je sais que les papiers, c’est très important », a expliqué l’homme. Le même jour, il est également surpris à Saint-Vincent-du-Pendit en train de regarder à l’intérieur d’une voiture. La propriétaire l’accuse de tentative de vol. C’est le seul fait que le prévenu conteste : « Je me suis juste arrêté pour recoiffer ma barbe dans la vitre de la voiture », assure-t-il.
L’accusé, dont les vols étaient souvent motivés par sa dépendance à la drogue, a exprimé sa culpabilité devant le tribunal. Ancien géotechnicien, il consomme du crack depuis quatre ans et a déjà suivi trois cures de désintoxication. « Je suis contrôlé par la drogue. C’est comme des sortes de pulsions. J’ai honte de voler. Je culpabilise, je n’en dors pas la nuit. C’est comme si ce n’était pas moi », confie-t-il. Le trentenaire est également connu de la justice : le 30 janvier, il a été jugé pour des faits de harcèlement à l’encontre de son ex-femme, et la semaine dernière, il était déjà en comparution immédiate pour conduite sous stupéfiants. Il avait alors écopé de 9 mois de détention aménagée sous la forme d’un bracelet électronique.
La substitut du procureur a exprimé la fermeté du parquet face à ces actes récurrents. « Avec lui, c’est un rendez-vous judiciaire hebdomadaire. Il faut y mettre un cran d’arrêt. Il est l’affût de numéraire pour alimenter sa consommation de crack », a souligné la procureur. « Ses actions sont égrainées tout au long de l’année, son mode opératoire reste toujours le même », a ajouté la substitut, demandant une peine de prison et un mandat de dépôt.
« Il a fait des efforts pour accéder à des soins. Pourquoi ne pas lui permettre de poursuivre ce travail de réhabilitation ? Il manque encore une expertise psychiatrique dans le dossier pour évaluer ses troubles », a plaidé son avocat, Me Bernabeu. Il a également demandé la relaxe concernant les tentatives de vol, insistant sur l’absence d’intention criminelle manifeste.
Le tribunal tranche : 4 mois de prison, avec mandat de dépôt. De plus, l’homme est frappé d’une interdiction de paraître dans les trois magasins ainsi qu’auprès des victimes. Une indemnisation de 300 euros a également été fixée au titre du préjudice moral pour les victimes.
