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Sibelle, les ventes aux enchères des rogatons du Département, le Téléthon et le Black Friday


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ A l’occasion du 80ème anniversaire de la Libération de Strasbourg, le président Emmanuel Macron a annoncé ce week-end l’entrée au Panthéon de Marc Bloch. En ces temps troublés, cette décision résonne comme un appel au réveil de nos consciences. C’est ainsi que nous voulons en tout cas la percevoir, avec Sibelle. Je lui évoque du reste, un peu honteux, mes piteuses études à la faculté de Reims, où pas un de mes professeurs d’histoire n’aurait osé nier ce qu’il devait à l’immense Marc Bloch. Il a bouleversé cette science, il en a renouvelé les dimensions en l’ouvrant aux domaines de la sociologie, de la géographie, de la psychologie et de l’économie, ainsi que le rapportent les gazettes. Ce fut aussi un citoyen au patriotisme exemplaire, combattant durant les deux guerres mondiales, puis en s’engageant dans la Résistance. Et il le paya de sa vie. Arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, Marc Bloch fut fusillé le 16 juin. Spécialiste du Moyen-Age, son ouvrage le plus célèbre est cependant consacré au récit et à l’analyse sans fard de la déroute de 1940, « L’Etrange défaite ». On lui doit aussi ces phrases qui demeurent d’une actualité bouleversante : « Je suis Juif, sinon par la religion, que je ne pratique point, non plus que nulle autre, du moins par la naissance. Je n’en tire ni orgueil ni honte, étant, je l’espère, assez bon historien pour n’ignorer point que les prédispositions raciales sont un mythe et la notion même de race pure une absurdité particulièrement flagrante, lorsqu’elle prétend s’appliquer, comme ici, à ce qui fut, en réalité, un groupe de croyants, recrutés, jadis, dans tout le monde méditerranéen, turco-khazar et slave. Je ne revendique jamais mon origine que dans un cas : en face d’un antisémite. Mais peut-être les personnes qui s’opposeront à mon témoignage chercheront-elles à le ruiner en me traitant de « métèque ». Je leur répondrai, sans plus, que mon arrière-grand père fut soldat, en 93 ; que mon père, en 1870, servit dans Strasbourg assiégé ; que mes deux oncles et lui quittèrent volontairement leur Alsace natale, après son annexion au IIème Reich ; que j’ai été élevé dans le culte de ces traditions patriotiques, dont les Israélites de l’exode alsacien furent toujours les plus fervents mainteneurs ; que la France, enfin, dont certains conspireraient volontiers à m’expulser aujourd’hui et peut-être (qui sait ?) y réussiront, demeurera, quoi qu’il arrive, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J’y suis né, j’ai bu aux sources de sa culture, j’ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux. »

Mardi._ Sur un site spécialisé, le Département du Lot procède régulièrement à des ventes aux enchères de matériels et mobilier réformés (provenant de ses services et des collèges, notamment). Nous consultons avec ma protégée la dernière liste en forme d’inventaire à la Prévert. A des prix dérisoires, sont proposés des calculatrices, des ustensiles de cuisine, des chaises et des armoires, des machines diverses dont il est précisé qu’elles ne fonctionnent peut-être plus très bien… Bref, des rogatons, comme on dit. Soudain, je repère une vieille machine à écrire. Elle fera sans doute la joie d’un brocanteur et/ou d’un collectionneur. Quant à Sibelle, je la vois rigoler. Une « étiqueteuse à ruban » lui fait de l’œil. « Pour 8 euros, c’est presque donné » sourit ma protégée. « Mais rien à voir avec la nécessité ou pas de mettre dans une case l’un(e) des élu(e)s sans étiquette de notre cher conseil départemental » glisse ma tigresse.

Mercredi._ Nouvelle manifestation des agriculteurs. Cette fois, des mélanges pour le moins peu ragoûtants sont déversés devant les entrées de bâtiments de services de l’État, quai Cavaignac. Du fumier, du lisier, des cartons et des palettes. A même été suspendu le cadavre d’un sanglier. Les revendications ne varient pas : trop de procédures, de paperasse, trop de normes, le futur traité du Mercosur. Et bien sûr des prix trop bas. Le gouvernement dit entendre et comprendre ce désarroi. Mais ce gouvernement même sera peut-être censuré dans les jours qui viennent, nous disent les observateurs de la vie politique. Sibelle qui ne prétend pas être Madame Irma (ni Madame Soleil) conclut en remarquant qu’on risque de ne pas attendre longtemps avant de revoir des tracteurs dans les rues de Cahors ou sur les ronds-points. Certes.

Jeudi._ Demain débute la 38ème campagne du Téléthon. Le week-end dernier avait lieu la grande collecte de la Banque alimentaire. Chaque semaine ou presque, sans parler des courriers et courriels qui nous arrivent directement, nous sommes sollicités. Et chaque fois ou presque, les Français répondent. Certains donnent un peu, certains donnent un peu moins car eux-même touchés par la crise, certains donnent un peu plus. « Et le pays est surendetté ! Mais qu’est-ce que ce serait si des millions de gens comme toi et moi n’étaient pas fidèles à la devise républicaine et n’oubliaient pas que la liberté et l’égalité n’ont vraiment de sens que si la fraternité est aussi au rendez-vous ? » s’étrangle ma protégée. Bonne question.

Vendredi._ Si vous n’êtes pas au courant, c’est que vous vivez sans radio, sans télé, sans smartphone, sans connexion Internet, c’est que vous n’êtes pas sorti de votre gariotte depuis des lustres. Aujourd’hui, on rase gratis, ou quasi. C’est le Black Friday. Un « événement » commercial qui nous vient d’Amérique, à côté duquel nos soldes paraissent d’une rare pâleur. Ma belle me demande si j’ai l’intention de faire chauffer ma carte bleue. Je lui réponds que j’ai surtout envie de faire bouillir la marmite encore un peu et que je ne suis pas certain d‘avoir besoin de changer de portable ou de machine à laver. Question subsidiaire : pourquoi n’y a-t-il pas de Black Friday sur l’électricité, le gaz ou l’essence ? Sibelle me rassure : il n’y en a pas non plus sur les croquettes.

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