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Sibelle, les paysans entendus (ou pas ?), les maires face aux conflits et la nostalgie des aventures de Tintin 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

Lundi._ Sans surprise, la semaine a débuté et s’est poursuivie au rythme des manifestations des agriculteurs. Alors que l’attention des médias nationaux se concentrait sur le blocage éventuel de Rungis et le siège de Paris avec cette angoisse – combien de jours la capitale et ses habitants peuvent-ils tenir ? -, dans le département, des ronds-points ont été neutralisés, des accès à des zones commerciales bloqués, mais des actions plus « conviviales », plus spectaculaires aussi, ont été organisées. Des pieds de vigne ont été plantés, par exemple, sur un quai, à Cahors, une opération de dégustation de produits locaux a permis d’échanger avec les passants sur fond de gourmandises quercynoises (solides ou liquides), et on aura aussi noté que des paysans ont défilé en sous-vêtements, illustrant ce slogan désabusé : « Ils nous plument, on est à poil… ». Et puis, jeudi, s’est esquissée la sortie de crise avec de nouvelles mesures annoncées. Avec ma protégée, on n’a guère été surpris. Et on vous laisse juger ce qui tient ou non des réponses de circonstance ou des réformes structurelles. Après tout, quelle est notre légitimité quand on n’est pas agriculteur à juger quand il est temps ou pas de repartir cultiver notre (vaste) jardin, pour reprendre la formule de Voltaire ? Hors notre possibilité (quand le portefeuille suit et n’impose pas systématiquement de choisir le moins cher) d’opter pour les circuits courts, de préférer manger lotois ou français ? On finira en évoquant l’Europe, encore une fois désignée coupable de bien des maux. Si elle garantit la paix (en tout cas pour ce qui est de l’ouest du vieux continent), elle peine à convaincre sur les questions économiques et sociales. Signataire en son temps du Traité de Rome, qu’en penserait aujourd’hui le grand Maurice Faure ? Sibelle fronce les sourcils. Non. Ce n’est pas le moment sans doute d’évoquer sa maxime, celle qui prétend que « nous sommes pauvres mais que nous sommes beaux ». Zut, c’est fait. 

Mardi._ On lit sur Medialot que des élus de l’agglomération, maires pour la plupart, ont participé à une session de formation proposée par la police nationale afin de mieux « faire face aux comportements agressifs et mettre en place des techniques permettant une désescalade des conflits ». Parce qu’être maire ou élu de proximité en général ne protège plus, que l’on porte ou non son écharpe tricolore, des coups de sang de ses concitoyens. La société est violente. Ce mardi, à l’assemblée, dans son discours, le Premier ministre a usé de cette formule au sujet des adolescents de moins de 16 ans : « Tu casses, tu répares ; tu salis, tu nettoies ». Plus facile à dire qu’à faire visiblement dans les villages ou les quartiers quand un maire s’adresse à des adultes. Alors des ados ? Toujours est-il que nos maires, nos élus doivent être respectés, écoutés. On peut contester leur action, éventuellement en saisissant une juridiction compétente, on n’a pas le droit de les agresser, même verbalement. Ma tigresse domestique opine du chef. Autoproclamée première magistrate de notre modeste jardinet, elle-même a fort à faire ces temps derniers avec un chat errant qui vient piétiner ses plantes bandes. Querelle de territoire. Querelle de légitimité. J’espère qu’elle ne va pas me solliciter pour suivre un stage concocté par le RAID. 

Mercredi._ Dans un monde parallèle, il est aussi question de millions, par dizaines voire par centaines. C’est le mercato d’hiver du football qui s’achève. Avec milles astuces comptables admises d’ailleurs par les règlements, on prête tel joueur avec une option d’achat, on en achète un autre en échelonnant les paiements, on accepte d’enrôler un troisième à condition qu’une partie de son salaire à quatre ou cinq zéros soit tout ou partie assumé par le club d’origine. Disons-le tout net, l’aspect purement sportif n’est pas toujours prioritaire. Quand on fait une affaire en vendant un défenseur latéral, on ne le remplace pas avec un obscur milieu de terrain qui s’était égaré dans un championnat d’Europe centrale. Encore que ! Sibelle me prévient. « Je suis intransférable, j’ai signé un contrat à vie ! » Et je me console en lisant l’excellent « Puzzle », livre plus ou moins autobiographique au titre bien choisi de l’inclassable Didier Roustan, qui a débuté à TF1 avant de suivre sa route en empruntant parfois quelques chemins de traverses. Journaliste, mais aussi poète et militant de la saine nostalgie de nos héros de jadis, il a côtoyé Maradona et d’autres stars et s’est investi aussi dans des actions pour accompagner les éducateurs des petits clubs. Sur Twitter (enfin, sur X comme on dit maintenant), il poste parfois des images qui me tirent les larmes. On y voit Johan Cruyff faire ses lacets dans un vestiaire qui ressemble à celui d’un stade de village ou une demi-finale de coupe d’Europe dans les années 70 jouée sur une pelouse pelée ou mal dégelée où de nos jours, on refuserait même de s’échauffer. C’est un romantique qui ne renonce pas. Et on pourrait encore écrire beaucoup sur Didier et son « Puzzle ». Merci à lui. 

Jeudi._ Tiens, ça change. Autre mouvement social, autre grogne, ce sont les enseignants qui sont en grève aujourd’hui. Sibelle résume leur désarroi : « Ils disent avoir compris que le dossier de l’Education n’aura été au-dessus de tout que l’espace d’un discours ». 

Vendredi._ C’est le jour où l’on pense à ce que l’on va faire le week-end, quand il faudra choisir entre un match à la télé ou une balade le long du Lot ou dans le village d’en-face, sur l’autre rive. On vous recommande une sortie : le Salon du disque et de la BD qui a lieu à l’Espace Valentré, dimanche. Primo : Alain Maas et Christian Verdun y présenteront leur album « Le drame de la Maison Brûlée d’Arcambal » (Tréboulou édition). Secundo : les disques, vinyles ou CD, les BD, celles d’hier ou d’aujourd’hui, ont le don de nous ouvrir certaines fenêtres artistiques vers des ailleurs pas si impossibles. Ils cultivent aussi, souvent, une forme de nostalgie. Quand bien même elle n’est plus toujours ce qu’elle était, comme le suggérait cette formidable Simone Signoret. Mais mes Tintin d’époque sont toujours là, dans la bibliothèque. Ils ne vieillissent pas. Moi, si. 

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