background img

Nouvel article

1201 Views

Sibelle, le marathon de la solidarité, les circuits courts et la route de la paix toujours à construire


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.

Lundi._ Je découvre sur mon site préféré le compte rendu joliment illustré du marathon des vignobles de Cahors qui s’est couru ce dimanche. Quelque 850 concurrents étaient sur la ligne de départ. Des champions, des habitués de la course à pied, des anonymes, des personnalités. La bonne humeur était au rendez-vous. Beaucoup ont couru costumés. Une belle fête, quoi. Sauf que l’événement (hasard du calendrier) s’est déroulé alors que le secteur viticole traverse une crise d’une rare violence. Le gel a frappé. On devine que la récolte sera faible, voire nulle à certains endroits. L’État est sollicité, les élus multiplient les interventions. Certains parlent déjà d’arrachages. Dimanche, le marathon s’est du même coup transformé en célébration : un jour de Pentecôte, cette grand-messe laïque s’est révélée en quelque sorte une forme de manifestation de solidarité et d’attachement identitaire. Parce que le vin d’ici coule aussi dans nos veines. Qu’il est lié à nos vies. Quand on habite Cahors et sa région, c’est une évidence. Je raconte à Sibelle comment j’ai découvert, lors de mes premiers séjours dans le Lot, au siècle dernier, le vin de Cahors. Des proches m’avaient mis en garde. « Tu vas voir, il est lourd, puissant… Faut manger quelque chose de solide avec ça… » J’y pense souvent, et je me rends compte à quel point cette réputation (qui perdure encore, hélas, ici ou là) était erronée. Je ne sais pas comment ils étaient hier ou avant-hier, mais je constate que les Cahors d’aujourd’hui sont des merveilles de fruit, d’équilibre, de structure. Comme ailleurs, bien des domaines jouent aussi la carte du parcellaire, tirent de leur terroir le meilleur de sa géologie, proposent des crus tout en nuances. Et puis il y a le paysage. On y revient toujours. Les vignes sont au centre de notre patrimoine vivant. Alors c’est promis. Avec Sibelle, l’an prochain, on sera au départ du marathon. Vous nous reconnaîtrez. Elle ne passe pas inaperçue, ma tigresse.

Mardi._ Le terroir, encore. Au lycée Clément-Marot, une opération dans le cadre de la Journée de l’environnement a mis en avant « les circuits courts » : un distributeur de compotes Andros, des fromages Lou Mirabel et des yaourts de la coopérative Cant’Avey’Lot ont permis aux jeunes d’apprécier très concrètement l’intérêt de cette philosophie. Il ne s’agit pas de vivre en autarcie mais de privilégier les produits qui n’ont pas fait mille bornes ou plus dans un camion réfrigéré ou un container. C’est une question d’empreinte carbone mais aussi de bon sens. Surtout quand les produits en question sont très bons. Ma protégée féline n’a pas besoin d’être convaincue. Certains matins, elle dépose ses trophées de la nuit devant la porte. Je ne lui en demande pas tant mais là, c’est autre chose. C’est dans son ADN. Mais je ne dirais pas non pour un distributeur de compotes dans la cuisine. Et un autre pour ses croquettes. Quitte à faire court, faisons les choses comme il faut.

Mercredi._ Le décès de Marie-France Garaud, avocate, haut fonctionnaire et conseillère influente du président Georges Pompidou. Sur les réseaux sociaux, circulent des extraits d’émissions politiques où cette dame d’apparence austère assénait ses quatre vérités aux politiques d’hier comme nul n’oserait le faire désormais à ceux d’aujourd’hui. Son ton, sa voix, sa présence (comme on le dit des acteurs) lui permettaient de distribuer les coups avec une tranquillité désarmante. Dans un extrait, devant un Alain Duhamel buvant du petit lait, elle cite le cardinal de Retz à propos des héritiers autoproclamés du général de Gaulle : « Les grands noms sont toujours de grandes raisons aux petits génies. » Que l’on ait été ou pas d’accord avec Madame Garaud, reconnaissons qu’avec elle, disparaît aussi une certaine noblesse. Une forme de culture politique. C’est triste mais est-ce un hasard s’il n’y a plus d’émissions de type Les Guignols ou Bébête Show ? Il suffit de regarder certains débats ou prétendus tels. Est-il encore nécessaire qu’il y ait des caricatures ?

Jeudi._ On annonce que le mouvement de grève des pharmacies sera très suivi le 30 mai prochain dans le département. Les revendications sont nombreuses : médicaments en rupture, pression financière sur les officines, notamment dans les zones rurales… « On peut raisonnablement se poser la question : existe-t-il encore un secteur dans ce pays qui ne soit pas légitimement appelé à se plaindre ? » glisse ma protégée, laquelle se souvient aussi du mot du général De Gaulle : « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromage ? » Je ne sais que répondre (à ma chère Sibelle, pas au général). Alors je me défile puis j’improvise. « Se plaindre, c’est aussi espérer être entendu. Et même, peut-être, écouté. » Et c’est aussi valable pour les chats qui miaulent.

Vendredi._ On inaugure cet après-midi à Tour-de-Faure la dernière des bornes restaurées de la Route sans Frontières, dite aussi « Route de la Paix », inaugurée en 1950. Ce sont des élèves de la section carrosserie du lycée Gaston-Monnerville de Cahors qui œuvrent à ce travail de mémoire. J’ai toujours été troublé et ému par l’élan qui traversa le Lot après la guerre pour bâtir une paix durable. Il ne s’agissait plus d’être Lotois mais citoyen du monde. Une utopie sincère, mais une utopie qui n’allait pas durer longtemps. Alors qu’on commémore le 80ème anniversaire des tragédies de 1944 puis des espérances nées de la Libération, les bornes de la Route sans Frontières apparaissent dans ce monde de nouveau déchiré et sanglant comme des rappels à l’ordre. Des totems. Des bougies. Des petites étoiles dans la nuit des hommes. Soyons leur fidèles.

Photo DR

Récemment Publié

»

Cahors-Lalbenque : Une journée d’espoir avec Solidarm et l’Aéroclub du Quercy

3ème édition annuelle des baptêmes du cœur ! Le mercredi 18 ...

»

Cahors : Le Père et la Mère Noël sur le Manège Enchanté ces 23 et 24 décembre 

Rendez-vous à 15 h 30 sur les allées Fénelon.  Ces 23 et 24 ...

»

Valorisation, inclusion et soutien : Cauvaldor au service de son territoire

Retour sur 3 temps forts du dernier conseil communautaire.  Lors ...

»

Condamné à de la prison ferme, il tente de s’échapper du tribunal

L’homme, multirécidiviste, a été condamné à trois ans ...

»

Une belle année 2024 qui se clôture pour Pradines Badminton 

Le tournoi de Noël a rendu son verdict. Ce samedi 21 décembre, ...

»

Lot :  84 dossiers vont recevoir une aide régionale

Zoom sur les principaux projets.  Carole Delga, présidente de la ...

»

Un conte de Noël qui pique au vif

Décembre 1911 : tout Cahors et plusieurs institutions félicitent ...

»

Cahors Rugby l’emporte contre Vergt

Les Ciel et Blanc se sont sortis du piège tendu par les ...

»

Pradines : La soirée à La Prade avec Lot’Motiv, c’est le 31 décembre 2024

Venez célébrer la fin de l’année !  L’association ...

Menu Medialot