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Sibelle, la campagne pour le 3ème tour qui (re)démarre et le Grand paon de nuit 


Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats. 

« Mais au bout du compte, à quoi sert un ou une député(e) ? » me demande ma protégée féline qui observe avec un brin de circonspection, dans nos circonscriptions, que dès le soir du second tour de la présidentielle, la campagne pour les législatives a repris de plus belle. Comme au plan national me direz- vous. Certes. Mais avec quelques nuances. Car au pays de « la gauche cassoulet », comme on disait jadis, la cuisine a des parfums de terroir singuliers. C’est tout le charme des « territoires », ainsi que disent nos élites de la capitale qui évitent désormais d’employer le mot « province » qui induirait une forme de déconnexion avec le pays réel. 

Je fais appel pour répondre à la première question de Sibelle à une formule de l’immense historienne Mona Ozouf. Elle souligne toujours que l’un des miracles de la Révolution française fut celui-ci : en quelques semaines, des députés arrivés aux Etats Généraux porteurs de « revendications mesquines » (sic), c’est-à-dire des doléances très locales (aménager une nouvelle route entre tel hameau et tel village, construire un pont, alléger une taxe…), bouleversent le cours de l’Histoire en votant la déclaration universelle des Droits de l’Homme. Et au fond, je me demande si cette double réalité n’a pas perduré depuis.

La mission des député(e)s est d’abord de voter la loi et de contrôler l’action du gouvernement. Mais tant d’électeurs les considèrent d’abord comme des porte- parole, des missi dominici chargés de les défendre auprès des décideurs parisiens, publics ou privés, quand on ne les sollicite pas pour se fendre d’un courrier de recommandation à l’office HLM, à l’organisme de retraite… 

J’ouvre une parenthèse pour raconter justement à ma belle tigresse qu’il y a quelques décennies de cela, n’ayant pas encore achevé mon cursus à la fac (que du reste je finis plus tard par abandonner complètement), appelé à effectuer mon service militaire, j’avais sollicité le député de ma circonscription pour être si possible incorporé dans l’armée de l’Air à Reims, où j’étudiais l’histoire. Je savais que certains bidasses qui tournaient en rond à la base aérienne étaient autorisés l’espace d’une ou deux demi-journées par semaine à suivre des cours à l’extérieur. Trois jours avant la date fatidique, je reçois ma convocation tenant lieu de billet de train. J’étais sommé de rejoindre un régiment d’infanterie dans le fin fond de l’Alsace. Abasourdi, j’en appelle à mon père qui décroche son combiné pour contacter l’attaché du député. Dès le lendemain, un nouveau courrier me redirigeait vers une unité du service de santé dans mes chères Ardennes. Cela n’a pas sauvé ma carrière universitaire, certes, mais un an plus tard, j’étais libéré de mes obligations comme « brancardier de première classe de réserve ». Cette digression achevée, que penser de la situation dans le Lot ?

Dans la 1ère circonscription, le député sortant Aurélien Pradié joue la carte de la proximité, de l’enracinement, évoque la nécessité d’élire quelqu’un d’« indépendant ». Pas ou plus question de mettre trop en avant ses responsabilités nationales au sein des Républicains. Vu le score de Madame Pécresse à la présidentielle, c’est plus prudent. Son concurrent socialiste Rémi Branco fait de même. Proche de l’ancien ministre PS Le Foll, donc de François Hollande, soutenu par Carole Delga, il s’est bien gardé de s’engager lors de la présidentielle derrière Anne Hidalgo. Et pas question a priori de s’allier avec les supporters lotois de Jean- Luc Mélenchon. Alors, il enchaîne les réunions de travail auprès des producteurs et des milieux économiques, multiplie les visites de terrain. Soupçonné d’être parachuté, il brandit ses attaches familiales et son mandat de vice-président du Département. En coulisses, certains se disent qu’à défaut d’espérer l’emporter en 2022, il lui faut prendre date pour 2027. Dans l’autre circonscription, Huguette Tiegna qui avait surpris tout le monde en 2017 escompte remettre ça, en profitant encore de l’effet Macron, arrivé en tête le 24 avril. Il lui faut compter avec des socialistes revanchards et qui ont repris des couleurs aux départementales et régionales. Du coup, ça cause sur les causses. Et on se répond du tac au tacle. Surtout que personne n’a oublié que dans le Lot, en 2017, nombre des barons du PS local avaient rallié Emmanuel Macron. 

Un mot sur les Verts, avec lesquels on ne s’ennuie jamais. On a appris cette semaine que Francesco Testa, l’unique conseiller départemental EELV et par ailleurs élu de la majorité PS-Verts à Cahors, s’est associé au recours en justice de 81 élus de Nouvelle-Aquitaine et Occitanie contre le plan de financement de la LGV Bordeaux-Toulouse. Un plan validé par le Département du Lot et le Grand Cahors. Au moment où d’aucuns appellent à l’union et à serrer les rangs (à gauche), au-delà du sujet même (la pertinence ou pas de financer une ligne qui ne traversera pas le Lot mais « devrait contribuer à le rapprocher des métropoles régionale »), ça tombe effectivement très bien. 

Je vous épargne in fine les explications que j’ai dû également livrer à Sibelle sur le concept de cohabitation. Elle a très rapidement décliné la chose à sa façon : « En gros, tu es Président, mais je suis ta Première ministre » a-t-elle souri. Pas faux. Je conserve cependant mes domaines réservés. Et une arme constitutionnelle redoutable : en cas de conflit, je menacerai ma belle ne pas signer ses « ordonnances ». Je m’enfermerai dans mon bunker sur les hauteurs du vieux village. Et la nuit venue, je m’autoriserai une courte balade dans le jardin, une lampe torche à la main au cas où un grand paon de nuit à l’envergure impressionnante (15 cm) viendrait squatter quelque branche de nos lilas (comme ce fut le cas il y a peu à Flaujac-Poujols, selon Medialot). Et 24 heures sur 24, surtout, je conserverai dans une poche intérieure une lettre de démission en blanc signée de ma Première ministre. En politique comme dans la vie tout court, on n’est jamais trop prudent. Et avec les chats, c’est même obligatoire. 

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