Saint-Pierre-Lafeuille : Frédéric Bonnet dresse le bilan et annonce sa décision pour 2026
Entretien avec le maire de la commune.
À quelques mois des prochaines élections municipales, Medialot a rencontré Frédéric Bonnet, maire de Saint-Pierre-Lafeuille, pour faire le point sur le mandat écoulé et connaître ses intentions pour la suite. Entretien.
> Medialot : alors que votre mandat arrive à son terme, quel regard portez-vous sur ces six années à la tête de la commune ?
Frédéric Bonnet : globalement, je suis fier du chemin parcouru. Saint-Pierre-Lafeuille a connu un véritable regain de dynamisme. Le dernier recensement de la population témoigne d’une hausse significative du nombre d’habitants, ce qui prouve l’attractivité de notre commune. Nous avons aussi franchi une étape importante avec l’avancée du projet d’assainissement collectif, attendu depuis longtemps, qui entrera bientôt dans sa phase de mise en œuvre. Nous avons dû, bien sûr, prioriser nos investissements : répondre aux besoins contraints liés à la croissance naturelle de la commune avant de pouvoir lancer de nouveaux projets. Cela signifie que certains dossiers ont été retardés ou mis de côté, mais nous avons toujours fait le choix du réalisme et de la responsabilité budgétaire.
> M. : tout n’a pas été simple pour autant… Quels obstacles avez-vous rencontrés ?
F. B. : ce qui est usant, c’est la lenteur administrative. Le fameux « mille-feuille » institutionnel, les transferts de compétences imposés par les lois nationales… tout cela complique le quotidien des maires, surtout dans les petites communes. Le PLUi (Plan Local d’Urbanisme intercommunal) a aussi été une déception : il a été entaché d’erreurs manifestes. Dans le contexte actuel de faible demande immobilière, cela semble ne pas poser de problème aux urbanistes, mais je m’inquiète : que fera-t-on quand la demande repartira ? L’offre risque alors d’être insuffisante. Ces difficultés administratives usent les élus locaux et peuvent décourager les bonnes volontés.
> M. : le mode de scrutin municipal va évoluer. Quelle est votre position sur ce sujet ?
F. B. : je le dis clairement : je suis en profond désaccord avec la réforme qui impose un scrutin de liste complète avec parité stricte. Je comprends et partage l’idée d’une meilleure représentation, mais dans les petites communes, cela devient un casse-tête. Nous risquons de devoir refuser l’engagement de personnes motivées simplement parce qu’elles ne correspondent pas au « bon » genre pour équilibrer la liste. C’est un paradoxe : on vit dans une société où l’on reconnaît désormais les identités non genrées, où l’on parle de « parent 1 » et « parent 2 » sur les formulaires, mais en politique locale, on nous impose une binarité stricte. Cela me semble incohérent et surtout inadapté à la réalité du terrain rural.
> M. : enfin, la question que tout le monde se pose, serez-vous candidat à votre succession ?
F. B. : oui. J’ai pris le temps de la réflexion, mais ma décision est prise : je serai candidat à un second mandat, toujours accompagné d’Anne Laure Boyer. Malgré les difficultés, ce premier mandat a été un mandat d’apprentissage. J’ai pu mesurer les enjeux, comprendre les rouages et tisser un lien fort avec les habitants et les personnes publiques associées. Je suis convaincu qu’un second mandat pourrait être très efficient, au service de l’intérêt général et dans la continuité du travail déjà accompli. Mon ambition reste simple : faire avancer Saint-Pierre-Lafeuille avec bon sens, proximité et efficacité.

