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Saint-Cirq-Lapopie : Chamizo expose à la Fourdonne jusqu’au 30 septembre


Rencontre avec un artiste majuscule.

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Quand Didier Chamizo peint, son œuvre doit avoir forcément un sens, exprimer une idée, défendre une cause ou interpeller. Que ce soit sous forme de clin d’œil avec sa toile « Déjeuner sur l’herbe » avec Karl Lagerfeld ou plus explicite avec « Les femmes de Mossoul » dénonçant le rôle de la femme dans les combats terroristes. C’est un artiste entier dévoilant tout un univers qui l’inspire : l’amour, la politique, les musiciens, les stars de cinéma, de la chanson, les jeux vidéo… Avec force couleurs et son style si caractéristique,  il donne à voir une représentation du monde qui forcément questionne chaque spectateur. Vendredi 15 septembre, le sénateur-maire de Saint-Cirq-Lapopie, Gérard Miquel, recevait le Cadurcien d’origine dans la salle de la Fourdonne pour une exposition d’une quinzaine de toiles. Lors du vernissage dans une salle comble, l’invitée d’honneur, Annette Kahn Bouzerand, journaliste et écrivain, a livré  un portrait de Didier Chamizo où transparaissait l’histoire incroyable d’une belle amitié longue de 25 ans et toute son admiration pour un artiste à part entière qu’elle définit comme « quelqu’un d’exubérant, chaleureux et travailleur ».

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> Chamizo et son univers

Medialot : vous êtes considéré comme le précurseur du street-art. Aujourd’hui êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?

Didier Chamizo : je suis d’accord mais l’art graffiti existe depuis bien longtemps sous différentes formes donc on ne va pas dire que j’ai inventé un style mais j’ai cherché à repeindre dans la rue parce que pendant longtemps c’était interdit. En prison je travaillais et peignais sur les murs, d’ailleurs une fresque dans un couloir de prison a fini classée au patrimoine. Je composais mes peintures avec l’abstraction-figuration lettrique sur lesquelles je mettais de la couleur. A l’époque ça n’intéressait personne, certains m’ont dit « arrête de peindre, ça ne sert à rien ». Puis il y a eu cette récupération de la couleur et de l’image par la rue.

M. : au fil du temps votre style s’affirme et évolue ?

D.C. : par exemple, à mes débuts je prenais une image style pop-art, et dessus j’y collais une femme noire avec ses deux enfants squelettiques. C’était une image un peu politique et on m’a dit « hum c’est un peu du pop-art, tu fais quelque chose d’intéressant ». J’ai fait ce genre de travail pour avoir une peinture plus lisible et compréhensible. Aujourd’hui mon style se développe car je continue à m’amuser. J’ai intégré dans ma peinture la néo-perspective des jeux vidéos, les grands angles de la télévision et du cinéma. Ma peinture se nourrit de la réalité. Aujourd’hui pour trouver des idées neuves j’essaie de les chercher dans tout ce qui m’entoure. Et je continue de me servir de la lettrique pour mes peintures :  un L devient un nez, un O une arcade sourcilière ou  une pommette, un F des jambes ou des bras. Et ça ouvre un champ d’exploration plastique très large.

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M. : avez-vous d’autres perspectives dans la création ?

D.C. : j’essaie de me renouveler. Je me suis mis à la sculpture depuis une dizaine d’années. On peut dire depuis peu puisque je travaille tout seul et il faut vraiment que ce soit ce que je veux. J’ai retrouvé un ami d’enfance qui m’a demandé l’autorisation de mettre en volume un de mes tableaux. Il l’a si bien réalisé que parfois il me donne un coup de main pour réaliser mes sculptures, ce qui me permet d’avancer. La compréhension que j’ai dans les tableaux pour dessiner il l’a dans le volume.

Tout ce que je fais ne ressemble qu’à moi, qu’à mon travail.  Un artiste c’est ça, il doit avoir un langage unique. Avant quand je peignais je remplissais des carnets où je mettais mes idées maintenant je prends l’inspiration comme elle vient. Des fois je retravaille sur des sujets récurrents (les Stone, les indiens…) pour faire évoluer mon tableau, ou l’améliorer au niveau des couleurs. J’en prends un que j’ai déjà fait et je le redessine autrement. Par exemple Marilyn elle a été peinte par de nombreux artistes donc ça valait le coup de la peindre à ma manière.

M. : beaucoup de projets sont en cours ?

D.C. : une biographie est en préparation, écrite par David Dumain journaliste et rédacteur en chef. Il me suit depuis des années comme Daniel Bach, directeur photo. Et j’envisage de les mettre en relation tous les deux pour faire un livre en commun qui serait accompagné d’un DVD. L’équipe qui a réalisé Les Lyonnais prépare et scénarise un film sur ma vie. Et pour les expositions prochainement je serai au Japon, à New-York, à Lausanne et on finalise avec ma compagne une exposition au musée Mexicain.

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> Exposition jusqu’au 30 septembre de 14 h 30 à 18 h 30.

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