Puy-l’Evêque : Jean-Luc Baldès, la passion du terroir
A la tête du Clos Triguedina, la soixantaine alerte, Jean-Luc Baldès est un vigneron passionné, c’est peu de l’écrire à l’écoute de son histoire. Portrait
A l’origine, le domaine fut créé en 1830 par Etienne, l’ouvrier agricole de la famille, et depuis, sept générations s’y sont succédé. Chacune d’entre elles, raconte le vigneron, « a posé sa pierre, en doublant la maison en 1929, et en agrandissant le vignoble sur des sites choisis avec soin ». Aujourd’hui, le domaine compte 70 hectares, choyés et diversifiés. De père en fils, la transmission du savoir-faire a d’évidence bien fonctionné, mais pas seulement. Amour de la vigne, du travail bien fait, respect des terroirs et de l’environnement, vendanges manuelles et effeuillage à la main, obsession et exigence de la qualité, accueil soigné, tout explique l’aura actuelle de l’appellation, à la notoriété amplement méritée, car récompensée par de nombreuses médailles et diplômes. Ici, rien n’est laissé au hasard, le raisin est dorloté, le ciel scruté en permanence, les bons gestes exécutés au bon moment, afin d’extraire du terroir tout le meilleur possible.
Pour le faire connaître, en majorité en France, mais aussi dans plus de trente pays, le vigneron n’a jamais hésité à se rendre personnellement auprès de ses clients. Avec son épouse Sabine, la bourguignonne, Jean-Luc s’emploie à conduire le domaine à son plus haut niveau, jusqu’à l’obtention d’un Premier Grand Cru classé. « Pour atteindre ce but, c’est la passion de toute une vie », assure-t-il. « Et l’agrément ne concerne pas que le vignoble et les vins, mais le travail qualitatif, à la vigne, la cave et l’accueil ».
Cerise sur le gâteau avec l’oenotourisme
« Aujourd’hui, nous apportons la cerise sur le gâteau, avec la mise en place de l’oenotourisme », ajoute le vigneron qui ne manque pas de projets : aménagements de la salle de dégustation et d’un four à pain, contours du Clos redessinés avec des murs en pierre, et mise en place « d’un magnifique portail quercynois ». Les visiteurs du domaine sont chouchoutés : à côté d’une trilogie de visites ciblées (vignoble, vignoble et chai, vignoble, chai et dégustation, au choix), des vélos sont mis à leur disposition pour se promener au milieu des vignes et des tortueux ceps centenaires. Depuis une quinzaine d’années, des portes ouvertes sont régulièrement organisées, « à thèmes variés, mais toujours autour du vin et des mets qui l’accompagnent ».
Black Vintage, le petit dernier
La gamme des vins est d’ailleurs large, diversifiée, audacieuse et créative. Le New Black Wine représente l’emblématique cépage Malbec, dont le vigneron est devenu spécialiste, avec le Probus et la trilogie des parcellaires, le Clos Triguedina, le Petit Clos, les vins de Lune, dont l’Or du Clos, blanc moelleux issu de vendanges tardives, où les grains doivent être passerillés et botrytisés, et enfin le Bul’s, premier pétillant Malbec rosé en méthode traditionnelle : tous ces vins reflètent les différents terroirs et climats sur les trois principales terrasses. Le dernier assemblage créé par ce vigneron imaginatif est le Black Vintage 2010, « digne d’un Porto ou d’un Banyuls ». N’en déplaise à sa modestie, il faut savoir que les vins de Jean-Luc Baldès sont présents dans les plus hautes instances de l’Etat, les restaurants étoilés et chez tous les bons cavistes. Les vendanges 2015 ont commencé sur certaines parcelles, le raisin est sucré à souhait, la météo se prête à une superbe récolte. « La belle saison exceptionnelle qui s’installe en ce moment me permet de prendre un peu de temps », précise le vigneron. « Celui d’attendre la maturité idoine qui permettra d’obtenir des tanins parfaitement mûrs et veloutés ». Au Clos Triguedina, un grand cru se prépare …
