Le pont de Touzac a rouvert !
Inauguration ce 11 février 2025.
Ce 11 février 2025, Claire Raulin, préfète du Lot, a coupé le ruban tricolore devant le pont suspendu de Touzac, synonyme de réouverture pour l’édifice. Serge Rigal, président du Département, Rémi Branco et Frédéric Gineste, vice-présidents du Conseil départemental, Véronique Chassain, Conseillère départementale, et Alain Bonis, maire de Touzac, étaient notamment à ses côtés.
Pour rappel, le 21 janvier 2022 un poids lourd d’environ 40 tonnes s’était engagé sur le pont suspendu de Touzac alors que l’ouvrage était interdit aux véhicules de plus de 16 tonnes (et ce depuis 1932). La longueur du camion étant trop importante, il n’avait pas pu tourner en arrivant à l’extrémité du pont. En plus d’endommager le pylône, il avait manœuvré sur l’ouvrage en marche arrière, fragilisant à nouveau les pièces du pont non conçues pour une telle charge. Suite à ce passage, des dégradations avaient été constatées. Le Département du Lot avait donc pris la décision de fermer immédiatement l’ouvrage à toute circulation. Le Département a porté plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Les démarches ont permis d’obtenir une indemnisation de plus de 500 000 euros. La remise à neuf du système de suspension de l’ouvrage a été effectuée par l’entreprise Baudin-Châteauneuf et l’entreprise Capraro pour les travaux de génie civil. La remise en peinture a été confiée à l’entreprise Lassarat. En quoi ont consisté les travaux ?
Le remplacement des câbles, des 85 suspentes, des ancrages, soit tout le système de suspension,
L’adaptation des massifs d’ancrage en rives droite et gauche,
La remise en peinture du pont (ces travaux auraient dû être réalisés dans les années à venir ; avancer un peu le calendrier est l’occasion de ne pas fermer le pont à nouveau).
Au préalable, des relevés topographiques et plusieurs études (massifs d’ancrage sur les deux rives, changement complet de la suspension…) ont été nécessaires.
En 2019, le Département avait réalisé un aménagement cyclable par comblement des vides entre caissons et un marquage au sol pour augmenter la sécurité des cyclistes empruntant l’ouvrage. Ce dispositif sera remis en état au printemps prochain sous couvert d’une météo favorable.
Après les travaux d’un budget de 3,5 millions d’euros, le pont est limité à 12 tonnes, suite à l’étude de trafic. Le passage des très gros poids lourds est limité grâce à la mise en place de deux gabarits. Il passait en moyenne 1 100 véhicules légers chaque jour sur le pont (chiffres 2021), 25 camions de moins de 16 tonnes, seize motos. Après les travaux, le trafic des poids lourds supérieurs à 12 tonnes passe par Vire-sur-Lot (3,5 km) et Condat dans le Lot-et-Garonne (5,5 km).
« Nous avons dû mener ces travaux rapidement. C’était une course contre la montre mais il a fallu rester lucide avec des études de faisabilité. Le pont est consolidé en espérant qu’il n’y aura pas d’autres incidents. C’est le symbole d’un service public efficace » a déclaré Serge Rigal. « C’est un soulagement pour la population. Notre bassin de vie est tourné vers le Lot-et-Garonne » a conclu Alain Bonis.
> Le pont suspendu de Touzac a été construit en 1870 pour franchir le Lot. Il est long d’environ 107 m. Depuis sa construction l’ouvrage a supporté de nombreuses modifications ou réparations.
> Expérimentation sur le pont de Cajarc
Depuis quelques années, le Département subit les conséquences des poids lourds hors la loi. Outre l’incident de Touzac, les gendarmes ont intercepté, en septembre 2023 sur le pont de Toirac (RD 38), un camion pesant 51 tonnes alors que l’ouvrage est limité à 19 tonnes. Pour que ces infractions s’arrêtent, le Département a demandé au ministère des Transports que les poids lourds soient obligatoirement dotés de GPS professionnels intégrant les limitations de tonnage. Une demande restée lettre morte. Le Département va expérimenter d’ici quelques mois un système de pesage des poids lourds s’apprêtant à emprunter le pont de Cajarc (RD 17), un ouvrage limité à 20 tonnes sur lequel les dépassements de poids sont fréquents. Grâce à des capteurs installés dans la chaussée, sur chaque rive, le poids des véhicules empruntant l’ouvrage pourra être déterminé précisément. En cas de dépassement, un panneau lumineux se déclenchera ainsi que des prises de vue pour constater l’infraction. Le Département va investir 300 000 euros, en partenariat avec le Département de l’Aveyron et en accord avec la préfecture, pour mettre en place un dispositif de contrôle, déjà homologué dans d’autres pays.
