La Fédération du BTP accuse et appelle à la mobilisation !
Le secteur demande un plan d’urgence.
Monique Montal, présidente de la FBTP 46, ne mâche pas ses mots : « Derrière les paroles, on veut des actes. Certains élus ont compris, d’autres, non. Il faut penser au tissu local. » Un dossier a été la goutte d’eau qui a fait déborder la bétonnière : l’opération de construction de 38 chambres au Centre d’hébergement et d’accueil international (CHAI) du Grand Cahors, qui vient de confier l’exécution du Lot maçonnerie (le plus important) à une entreprise de Dordogne après 3 négociations. « Le grand Cahors n’en est pas à son coup d’essai et le chantier de la piscine est un triste souvenir pour les entreprises lotoises écartées. Et, il ne s’agit pas d’un manque de compétitivité ou de compétence des entreprises lotoises, car pour le chantier de l’hôtel 4 étoiles situé juste en face du futur centre d’accueil (CHAI), ce sont des entreprises lotoises qui ont été retenues en quasi-totalité » poursuit la dirigeante qui annonce des lendemains difficiles : « Dans notre département, tout le monde vient et nous, on n’arrive pas à sortir, il y a un blocus. On a déjà des corps de métiers qui ont disparu. Sur l’ouverture des plis, on sait que c’est cadré mais que l’on peut faire jouer pas mal de choses pour faire travailler les entreprises locales. Si cela continue, le Lot va devenir vraiment pauvre… »
Le BTP, acteur de l’économie lotoise
Monique Montal appelle à un sursaut : « Aujourd’hui, les entreprises sont à bout et attendent des responsables politiques et économiques une prise de conscience et un plan d’urgence pour le BTP lotois. En effet, les entreprises disparues et les emplois supprimés ne reviendront pas demain dynamiser l’économie lotoise. La mobilisation générale de tous est indispensable pour cette opération de sauvegarde. Investir dans le BTP dans le Lot, c’est gagnant pour l’attractivité du territoire et les services à la population, c’est gagnant pour l’emploi du BTP et ses salariés qui vivent et consomment dans le département. » L’appel sera-t-il entendu ?
Les chiffres
Depuis 2008, le BTP lotois a perdu 777 salariés et 210 entreprises. Le montant des marchés publics de bâtiment lancés en 2014 a baissé de 25% pendant que dans le même temps les logements commencés, déjà au plus bas, régressent encore de 33%. La commande publique lotoise dans le bâtiment a baissé de 25% en 2014 et dans les travaux publics, les investissements du département se réduiront de 21% en 2015. Les travaux des collectivités locales sont aussi en forte baisse.