Jeu de massacre au conseil départemental : Rigal élu largement face à Lagarde
L’élection a été un véritable spectacle politique.
Ce jour d’élection présidentielle, au conseil départemental, avait des airs de Game of Thrones (le Trône de Fer dans la langue de Molière), de tragédie grecque saupoudrée d’un peu de Pagnol : alliance, retournement de situations, trahison, passion, tension, il y avait tous les ingrédients pour un show sur HBO (tout sauf le sexe ou on n’est pas au courant…).
La veille, Serge Rigal avait avancé ses pions en se mettant en congés du Parti Socialiste pour se présenter face à Geneviève Lagarde, candidate désignée par les militants. En alexandrin, cela aurait pu donner quelque chose comme :
« Pourquoi quittes-tu le Parti Socialiste ? »
« Pour être élu, je dois être indépendantiste. »
Le matin, chacun avait fourbi ses armes, prêt à dégainer dans les isoloirs. Rigal, Rigal, Rigal, un bulletin Lagarde…plus le dépouillement avançait plus le rictus de l’élue cadurcienne devenait prononcé. Serge Rigal était élu avec une majorité écrasante : 24 voix contre 9 pour son adversaire, plus un bulletin blanc.
Reprenant son sceptre, il s’avançait à la tribune pour son discours d’investiture, un discours rassembleur : « Ces dernières semaines, notre démocratie a pu s’exprimer pleinement. Le temps du combat, parfois… tonique, laisse place à compter de ce jour au temps de l’action collective. Plus encore qu’hier, le Département sera une collectivité de proximité et de services. Une collectivité à l’écoute de son territoire et de ses habitants, une collectivité qui rassemble et qui fédère les énergies individuelles. Aussi, chers collègues, je vous invite à faire preuve de la même détermination, de la même écoute. Je vous le dis aujourd’hui : notre ambition doit être le Lot. Nourris de vos expériences locales, agissez avec une ambition départementale.C’est pourquoi, je n’accepterai pas dans cette enceinte des débats recroquevillés sur des motivations locales. La politique que nous défendrons ici ne sera pas estampillée Cahors, Figeac, Gourdon, Saint-Céré, Montcuq ou Saint-Médard. Elle n’arbitrera pas entre urbain et rural : vous défendrez une politique pour le Lot, pour les Lotoises et pour les Lotois. »
Geneviève Lagarde, encore sous le choc, a réagi, taclant à tout va : « Le département le plus socialiste n’a pas élu un président socialiste. Il y a des défaites qui ont le goût de la victoire. Les pratiques politiques anciennes, les combinaisons politiciennes, les reniements ont triomphé, sans éthique et sans morale. Je suis sûre que demain de telles pratiques finiront par disparaitre sinon la défiance des citoyens envers les élus s’amplifiera. Gardons l’espoir de temps meilleurs. Je vais revenir vers mon parti et prendre une décision de façon collégiale. » Et comme dans tout bon feuilleton : à suivre…
Les vice-présidents :
Voici la liste des vice-présidents : 1er vice-président : Serge Bladinières,
2ème vice-présidente : Marie-France Colomb,
3ème vice-président : André Mellinger,
4ème vice-présidente : Catherine Marlas,
5ème vice-président : Jean-Jacques Raffy,
6ème vice-présidente : Maryse Maury,
7ème vice-président : Marc Gastal,
8ème vice-présidente : Catherine Prunet,
9ème vice-président : Gilles Liébus,
10ème vice-présidente : Nelly Ginestet.
Ils ont été élus à la majorité (7 bulletins blancs et 1 nul).