Intervention de Raphaël Daubet lors du colloque sur les trains de nuit
Le sénateur du Lot a notamment décrit les dysfonctionnements des lignes Paris-Rodez et Paris-Aurillac.
A la fin du mois de juin, le sénat a accueilli un colloque sur le thème des « Enjeux de l’amélioration et du développement des trains de nuit », à l’initiative du sénateur du Bas-Rhin Jacques Fernique et de l’Association Destination trains de Nuit. Élus locaux et nationaux, associations de défense des gares et des usagers, représentants du groupe SNCF et entreprises ferroviaires françaises ont confronté leur expérience et leurs analyses sur la relance des trains de nuit, en France et en Europe.
Le Lot a apporté sa pierre à l’édifice, par l’intermédiaire du sénateur Raphaël Daubet, intervenant au colloque. Aux côtés des responsables nationaux de la SNCF, du réseau et de l’exploitation, le sénateur a décrit les dysfonctionnements saillants des lignes Paris-Rodez et Paris-Aurillac : incidents à répétition, annulations de trains à la dernière minute pour insuffisance de personnel, pannes récurrentes de locomotives vétustes, défaut de réactivité lié à l’éloignement des centres de maintenance, réservation tardive et communication peu visible. De quoi, selon lui, interroger l’ambition de la politique ferroviaire pour les trajets de nuit et la desserte des territoires ruraux, l’insuffisance des moyens financiers fléchés, les méthodes de travail et de communication entre les différents acteurs des sociétés du groupe, la politique de recrutement trop faible sur le cœur de métier et la perte des savoir-faire industriels historiques. L’exemple autrichien démontre pourtant que le train de nuit n’est pas daté. Au contraire et à la faveur des enjeux de décarbonation, il a toujours son public. En France, pour preuve, le nombre de voyageurs est passé de 350 000 en 2019 à 770 000 en 2023 soit une augmentation de 120%, malgré les suppressions de trains.
Jean-Noël Boisseleau, expert ferroviaire, vice-président des deux associations Urgence Ligne POLT et Destination trains de Nuit, avait fait le déplacement à Paris. Il a soulevé, entre autres, la problématique des travaux nocturnes sur la ligne POLT avec la circulation du train de nuit Paris-Toulouse, qui prive Cahors, Gourdon et Souillac de dessertes en semaine depuis plusieurs années, malgré l’existence des deux voies sur l’intégralité de la ligne qui permettraient d’assurer les travaux sans dérouter les trains vers Bordeaux puis Montauban. Une note positive pour le département du Lot : les travaux de renouvellement des voies ferrées et des supports caténaires sont bien engagés. Il en reste malgré tout beaucoup à réaliser, y compris sur toute la Ligne POLT, et ce avant l’arrivée des nouvelles rames « Oxygène » qui doivent circuler sur une infrastructure en excellent état, afin de générer des gains de temps de parcours substantiels de l’ordre de 40 mn pour Paris et de 15 mn pour Toulouse. Ce colloque a mis l’accent sur la forte attente des usagers, du tissu économique et des territoires ruraux vis-à-vis du train. L’urgence à revaloriser l’héritage patrimonial ferroviaire du pays avec des moyens à la hauteur des enjeux environnementaux et territoriaux a fait l’unanimité.
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