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En plein cauchemar


Matthias Belmon a de nouveau été interrogé sur le déroulement de la nuit du drame.

Après le témoignage de l’épouse, plusieurs témoins de l’entourage professionnel de Matthias et Stephan se sont succédé à la barre racontant tous la même chose : ils ne s’entendaient pas, – « toujours un petit conflit depuis qu’ils étaient jeunes », « il suffisait que l’un dise blanc pour que l’autre dise noir – , et peu de temps avant le drame, Matthias leur avait dit de manière répétée d’être sympa avec sa soeur car elle n’allait pas bien. La secrétaire de l’agence immobilière, Christine, a indiqué que « dans la semaine Matthias voulait la voir et elle l’évitait, elle ne voulait pas lui parler. Stephan n’était pas bien, angoissée, elle n’arrivait pas à dormir, j’avais l’impression qu’elle voulait laisser tomber l’agence immobilière. Elle avait demandé un bilan fin septembre. »

La défense, tout au long de la journée, a posé des questions sur la procédure, les analyses réalisées ou pas, les possibles transferts entre les éléments retrouvés. A la fin de l’audition de Ludovic Mouly qui avait participé à la partie de chasse avec l’accusé le dimanche matin et alors qu’il avait terminé ses questions, la présidente, Michelle Salvan, a reposé des questions sur le procès verbal du père du témoin qui était avec eux. Une intervention qui a déclenché l’ire de Me Georges Catala : « On ne joue pas un jeu loyal. Madame le président arbitre, l’avocat général pose des questions, il a des réponses, l’avocat de la défense fait ce qu’il peut et obtient des réponses. Je n’admets pas que l’on détruise ce qui a été obtenu sinon je reprends la parole. Cela fait un paquet de temps que je fais des assises et je ne me suis jamais fâché avec personne. Les assises, c’est la recherche d’un équilibre.»

Première audition, mise en situation

Est venu le tour de l’enquêteur au commissariat de Cahors, David Charneau, qui a relaté, notes à l’appui, la première audition notamment de Matthias Belmon, la mise en situation qui a suivi : « Arrivé dans l’appartement, il lui a demandé qu’elle descende, elle lui disait qu’elle ne voulait pas lui parler, il est alors monté et a utilisé le boitier électrique pour la calmer, cela a eu l’effet inverse. Ils se sont battus. Elle a fui et est resté bloqué au premier. Il y a eu une nouvelle lutte. Pour se défendre, elle l’a mordu à plusieurs reprises, lui sectionnant le doigt ; il a déclaré qu’il était dans un état de violence inouïe qu’il ne connaissait pas, il a perdu tout contrôle, il a tapé sa soeur, il l’étranglait alors avec ses mains, elle respirait encore, il pensait qu’elle était morte, il remontait chercher une corde pour terminer, il indiquait que c’était pour finir, abréger ses souffrances. Il pleurait, il avait pris conscience de ce qu’il avait fait, a retiré la corde autour du cou de sa soeur et lui a fermé les yeux. » Il a signifié a la présidente de la cour d’assises qu’il avait déclaré qu’il avait ce boitier et la corde « pour maîtriser sa soeur, pour discuter avec elle, il n’était pas venu pour la tuer. » Sur l’origine de la dispute « qu’ils avaient passer un pacte pour pérenniser les affaires de leurs parents et qu’elle ne le respectait pas, qu’elle allait à son encontre ». Le policier a précisé que le boitier électrique est fait pour choquer la personne, ça la fait reculer mais elle reste debout, c’est différent d’un taser qui provoque une rupture neuromusculaire.

L’examen psychiatrique avait été demandé par le procureur de l’époque mais n’avait pu être réalisé que 24 h après. Le Dr Olivier avait diagnostiqué « un discernement altéré, un risque suicidaire ». Les avocats de la défense, Me Georges Catala, Me Maud Sécheresse ont critiqué la poursuite de la procédure alors que leur client n’avait pas été examiné.

« J’ai des souvenirs qui me font peur »

Matthias Belmon s’est ensuite levé pour s’exprimer sur le déroulement des faits : « J’ai pensé être allé chez ma soeur, chez Steph à 6 h. C’est ce que je pensais avoir vécu. Je n’avais aucun intérêt à donner une mauvaise heure. J’ai appris six mois plus tard que j’y étais allé à 3 h 30. J’ai emprunté le véhicule de mon épouse. Je ressens une panique intense, un stress nouveau, insupportable. J’avais eu Steph le samedi midi, elle mangeait avec maman, elle m’avait promis que l’on se verrait le dimanche…J’ai passé la journée, la soirée à penser… Je sentais que je craquais, qu’il fallait que je consulte, j’avais d’ailleurs appelé un psychiatre début septembre. J’avais besoin que Steph me rassure, qu’elle prenne encore plus de responsabilités, qu’elle me dise je suis là. Je pense que je me suis dit que j’avais besoin de lui parler immédiatement. J’ai pris cette corde, ce boitier électrique que j’avais acheté pour me défendre…pourquoi je les ai pris, aujourd’hui j’ai du mal à comprendre. Je me pose ces questions encore aujourd’hui. J’ai des souvenirs de cette scène qui me font peur… » Il s’interrompt en pleurs avant de reprendre sur les éléments retrouvés : Sur le sac, c’était le sac que j’avais l’habitude de prendre, professionnel en semaine, plus « sportif » le week-end, je l’avais la veille à la chasse. Les gants je ne les ai jamais vu. La cagoule, je suis persuadé qu’elle était dans la housse de mon fusil de chasse, c’est une cagoule que j’avais récupérée pour chasser des corbeaux avec un grand-duc. Le fusil, je l’avais pris pour en finir, j’ai eu un moment de conscience pour mes enfants. » Sur les faits même, et la difficulté de Matthias Belmon à les décrire, la présidente a lu le procès verbal de sa première audition; l’accusé est alors revenu dessus : « J’ai ce souvenir de ma soeur sur la mezzanine. Il y a eu des échanges de mots. J’ai l’impression d’avoir parlé de notre père. Elle m’a dit « laisse papa, il n’est pas là ». Je sais qu’il y a eu une altercation là-haut. Le boitier électrique a eu l’effet contraire de ce que je voulais, elle hurlait de plus en plus fort, « tu n’es pas papa », « tu me fais chier papa est mort ». Je pense que c’est allé crescendo. A partir de ce moment-là, je suis rentré dans cette phase de violence, il y a eu un gros vide. Je n’ai jamais conceptualisé de tuer ma petite soeur. On a essayé notamment avec les psychologues de creuser ses souvenirs là en détention, je ne crois pas que je puisse y accéder. C’est comme dans un rêve qui est un cauchemar. »

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