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Eloignez-vous de vous de la bordure du quai, l’année 2025 va entrer en gare !


Les années sont comme les trains : quand l’une s’éloigne, la suivante approche déjà. Mais le sujet est sensible dans le Lot. Il y a 90 ans, on craignait déjà un recul de la desserte ferroviaire.

Rien de neuf sous le soleil lotois. Alors que nos édiles et décideurs, et avec eux le cortège des usagers, s’alarment régulièrement de la qualité de la desserte du département sur cette bonne vieille ligne POLT (Paris – Orléans – Limoges – Toulouse), et ils ont raison, il faut bien dire que le phénomène est fort ancien. Ainsi, il y a pile 90 ans, à la fin de l’année 1934, on lisait dans la presse locale des articles très « nerveux » sur le sujet…

Dans le Journal du Lot, en date du 30 décembre 1934, on lisait d’abord cette attaque en piqué suggérant qu’il y avait trop de trains… Et qu’en tout état de cause, vu le déficit d’exploitation, il fallait s’attaquer au sujet. « La question des chemins de fer._ Pour savoir comment se pose cette question il n’est presque pas la peine d’ouvrir des dossiers, if suffit de voir circuler ces trains où les employés de la compagnie sont plus nombreux que les voyageurs. Si ces trains ont été établis pour faire le va et vient à des compartiments vides qu’on mène, le matin, prendre l’air de Y. à X. et qu’on reconduit, le soir, pour les coucher d’X. à Y… oh ! alors, il n’y a rien à dire et c’est très bien comme ça. Sinon, c’est se moquer un peu du monde de prétendre que ce régime peut durer jusqu’à perpétuité et qu’avec un peu de « potin » on obtiendra qu’il n’y soit rien changé. « Nous voulons garder nos gares et nos trains », écrivait-on ces jours derniers… On sera bien avancé de garder des trains qu’on utilise de moins en moins ! »

17 milliards de déficit !

« Car, vous pouvez en être sûrs ! Ceux-là mêmes qui crient de la sorte s’arrangent neuf fois sur dix pour prendre l’auto au lieu de ces trains qu’ils veulent garder… pour ne pas s’en servir. Si encore ça ne coûtait rien, je comprendrais qu’on voulût les conserver comme souvenirs, comme témoins d’une époque disparue – il y a bien dans certains musées des carrosses et des diligences d’autrefois !… Mais, sapristi, cette fantaisie n’est pas pour rien ! Le déficit total des chemins de fer atteint 17 milliards et demi. Et rien que cette dernière année il a été de quatre milliards, que payent les contribuables ! Après cela, pourra-t-on nier qu’une réorganisation générale des transports s’impose et que, parmi les mesures à prendre, il y aura certainement le nouvel aménagement des lignes trop déficitaires ? Faire croire au public qu’on empêchera ça en criant, c’est mal le servir, c’est le leurrer d’un fol espoir. Il y a là une modification qui d’ailleurs est en partie accomplie par le public avant de l’être par les gouvernants. »

« En fait, le public a supprimé ces trains puisqu’il a supprimé leur usage. Et ce faisant, il a suivi une évolution à peu près irrésistible en passant du train à l’auto. Il y a cent ans, la substitution des chemins de fer aux diligences a bouleversé les courants d’échange et les conditions de vie. Les résistances des routiers, des entrepreneurs de transport, des aubergistes de relais n’empêchèrent rien ! Et, en fin de compte, tout le monde se trouva bien du changement. Aujourd’hui, nous assistons à une transformation du même genre – en attendant que l’auto soit remplacée par l’avion – que n’empêcheront pas les cris et les objurgations. Le mieux est de chercher à s’y adapter avec le moins de dégâts possibles. Et le rôle, le devoir même, des représentants n’est pas d’orienter le public vers une résistance vaine et vaincue d’avance, c’est de travailler à l’organisation de services de remplacement qui assureront dans les meilleures conditions possibles la circulation des voyageurs et des marchandises. C’est en faisant cela qu’ils feront œuvre utile. »

Pour autant, non dénuée de fondements, cette tribune fut publiée le jour même et quasi à côté du compte rendu du conseil municipal de Cahors qui s’était tenu le 28 décembre, c’est-à-dire deux jours plus tôt. Au menu de la séance, l’adoption du budget primitif 1935 et un rapport relatif à l’aménagement du marché couvert et à la construction d’une marquise à la halle. Suit un débat alors sur le nombre trop important « des marchands forains étrangers les jours de foire et de marché à Cahors ». Par ailleurs, le Conseil décide de signaler « au service des Ponts et Chaussées le mauvais état de la route du faubourg St- Georges, qui actuellement est complètement inondé, l’écoulement des eaux ne pouvant se faire ». Enfin, il est question de la desserte ferroviaire…

Les élus refusent la suppression des omnibus

« Le Conseil adopte le vœu suivant relatif à la suppression des trains omnibus sur la ligne de Brive-Montauban. « Le Conseil municipal très justement ému par une note encore officieuse, faisant connaître que des trains omnibus seraient supprimés sur la ligne des chemins de fer entre Brive et « Montauban » ; Considérant que ce sont les trains « omnibus et non point les trains express qui toujours et en tout temps « amènent à Cahors les voyageurs pour « y traiter leurs affaires ; « Considérant que si les populations « de la région de Gourdon, principalement, et aussi celles de Souillac, « n’avaient plus fa possibilité de prendre les trains omnibus se dirigeant « sur Cahors, elles utiliseraient le train « express qui, en raison de l’horaire, « leur permettrait de se rendre à Brive « dans l’après-midi pour y faire leur « approvisionnement ; « Considérant que cette suppression « achèverait de porter le coup mortel au « commerce local cadurcien, déjà peu « florissant ; « Considérant, en outre, qu’elle aurait « pour conséquence de laisser se poursuivre la réduction déjà commencée du nombre de cheminots résidant à Cahors qui, avec leur « famille, composent un groupe important de consommateurs ; « Considérant, enfin, que cette suppression si elle devenait effective entraînerait fatalement la diminution capitale de notre chef-lieu de département ; Emet le vœu que soient maintenus les trains omnibus entre Brive et ce Montauban et vice-versa, sauf à les « remplacer en vue d’une exploitation moins déficitaire, par des voitures à locomotion plus modernes et plus économiques circulant sur rails et sur le même parcours. » Certes, la problématique a quelque peu évolué. Les craintes concernent davantage de nos jours les express que les TER (ex-omnibus). Mais voilà qui prouve que si près d’un siècle a passé, le débat court toujours !

Un héros nommé Raymond Marmiesse

La semaine passée, nous avons rendu compte de l’acte de courage du jeune Raymond Marmiesse qui, âgé de 16 ans à peine, en novembre 1911, stoppa dans sa course folle un chien enragé, après avoir été lui-même mordu (puis soigné). Il avait maîtrisé la bête jusqu’à ce qu’elle soit abattue. Suivirent nombre de félicitations, médailles, et prix (y compris de l’Académie française) pour saluer le dévouement de l’adolescent. Précisons (suite à un remarque pertinente) que par la suite, ce même Raymond Marmiesse eut un comportement exemplaire durant la Première guerre. Jules Joseph Raymond Gabriel Marmiesse (dit Raymond Marmiesse), né le 26 avril 1895 à Cahors fit carrière durant 12 ans dans l’armée avant de devenir contrôleur des contributions directes. En 1917, il fut cité trois fois pour son courage comme officier au sein du 25e régiment de mitrailleurs. Ainsi, alors lieutenant de réserve, Raymond Marmiesse fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 22 mars 1928, « devant le front des troupes », selon l’expression consacrée. Il décéda prématurément le 30 avril 1960.

Ph.M.


Sources :
Archives du Lot et Archives nationales.

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