Crayssac : Opération de sauvegarde à la Plage aux Ptérosaures
Elle s’est déroulée en 3 étapes.
La Plage aux Ptérosaures, sur la commune de Crayssac, est un des 86 sites de la Réserve Naturelle Nationale d’intérêt géologique du Lot.
Dans cette ancienne carrière de calcaire a été découverte une importante quantité de pistes et empreintes laissées par des organismes qui vivaient à la fin du Jurassique, il y a environ 150 millions d’années (ptérosaures, dinosaures, crocodiles marins, tortues, crustacés, gastéropodes).
Seule une partie du site est aujourd’hui protégée par un bâtiment. Une dalle calcaire était jusqu’à cet été recouverte par du remblai, qui a été retiré pour examiner son état de conservation. Cette dalle, ainsi qu’une autre dalle comportant des enregistrements tout aussi exceptionnels qu’à l’intérieur se retrouvent à l’air libre. Elles sont alors soumises au phénomène de gélifraction : en hiver, l’eau qui s’infiltre entre les fins feuillets de calcaire et les fractures gèle, ce qui entraîne l’éclatement de la roche et le décollement progressif des feuillets. Ainsi, les empreintes disparaissent progressivement. Le recouvrement de la surface est une solution classique de protection thermique des empreintes.
Dans le but de conserver ce patrimoine géologique à fort intérêt scientifique, un recouvrement précédé d’un enregistrement par photogrammétrie a été décidé par l’équipe et le conseil scientifique de la Réserve. Ce dernier consiste à prendre en photo sous différents angles l’ensemble de la surface concernée afin d’en reconstituer un modèle en trois dimensions de haute précision et ainsi de conserver des images de la surface avant son recouvrement.
L’opération de sauvegarde du site s’est déroulée en trois étapes. De fin octobre à début novembre, les équipes de la Réserve et de la Plage aux Ptérosaures ont nettoyé la surface. Les 14 et 15 novembre s’est déroulée la campagne de photogrammétrie réalisée par Pascal Mora, rattaché au laboratoire Archéovision à Pessac. Courant décembre, le site va être recouvert par du géotextile, des dalles alvéolaires de stabilisation et du remblai.
Le recouvrement du site permettra ainsi de le protéger et de conserver les empreintes pour les prochaines années, le temps qu’une nouvelle génération de chercheurs souhaite les étudier.
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