Cahors : Le Carrefour des Sciences et des Arts a fini 2019 en beauté
L’association a proposé une conférence et un spectacle pour les petits.
> Le 3 décembre dernier, dans le cadre des soirées « Sciences au dessert », l’association Carrefour des Sciences et des Arts proposait la dernière conférence de 2019. Plus d’une centaine de personnes était venue écouter un Cadurcien, Frédéric Rivière, sur le thème « du chantier archéologique à l’archéologie des chantiers ».
Le conférencier, archéologue, est l’un des trois spécialistes français des mortiers. Le mortier, sujet rébarbatif ? Et bien non. Frédéric Rivière a transporté le public au premier siècle durant lequel Romains et Cadourques ont construit le Cahors ancien, un bâtiment par décennie : aqueduc, forum, théâtre, amphithéâtre, … De manière très pédagogique, il a défini ce qu’étaient la chaux et les différents types de mortiers, avant d’entrainer le public dans une enquête digne de la police scientifique. Après quelques prélèvements, les mortiers commencent à se dévoiler par leurs couleur, texture, résistance, porosité, …
Les fours à chaux produisent la chaux vive à partir des calcaires prélevés dans les environs. Le sable a été récupéré en aval de Cahors sur les terrasses alluvionnaires basses du Lot. Et puis, sous le microscope optique en lumière polarisée, les différents minéraux apparaissent sous des couleurs variées. Même la forme des bulles d’air emprisonnées donne des informations sur le savoir-faire : bulles sphériques (manque d’eau lors de la préparation), bulles oblongues (l’ouvrier a fait le mélange avec énergie) ou sur les conditions atmosphériques : bulles polylobées (il a plu lors de la préparation !). On arrive alors à la socio-économie du chantier : origine des matériaux, savoir-faire des ouvriers, gestion. Ainsi l’étude des mortiers nous indique aujourd’hui si le chantier a été mené d’un seul trait avec la même technique (mortier identique partout) ou si le bâtiment a été fait en plusieurs étapes ou s’il a subi des réfections suite à d’éventuelles malfaçons. C’est ce que l’on retrouve dans plusieurs bâtiments de Cahors (aqueduc, amphithéâtre).
Les Cadourques ont-ils voulu construire trop vite ? La ville n’avait-elle pas les capacités financières ou techniques ? Cette soirée restera dans les esprits des présents qui, dorénavant, verront les bâtiments de l’époque gallo-romaine d’une autre façon.
> Du 2 au 4 décembre 2019, la MJC de Cahors, en partenariat avec l’association Carrefour des Sciences et des Arts, accueillait six séances du spectacle Le dragon et les géants du ciel. Les lundis et mardis étaient réservés à des séances scolaires. 260 élèves ont pu admirer les marionnettes fluorescentes et partir en voyage dans l’espace pour découvrir le cycle de vie des étoiles de leur naissance à leur mort. Le mercredi, les jeunes du centre de loisir de la MJC et les familles ont, elles aussi, eu la chance d’assister à deux représentations. Au total 421 personnes ont pu applaudir la compagnie lotoise La main invisible qui a pu présenter son travail à des locaux ! Une réussite et de beaux moments alliant science et art avant les fêtes.
Photo @DR