Cahors : Emoi et colère des éleveurs aux Ramonets
Une chienne a attaqué un troupeau et a tué brebis et agneaux.
« Je ne peux pas passer mon temps à travailler pour que mes bêtes soient attaquées et saignées par des chiens appartenant à des gens au comportement irresponsable. Ces personnes ne mesurent pas les conséquences de leur laisser-aller avec leurs animaux de compagnie ! » vocifère un éleveur à bout de nerfs.
En ce début juillet, fidèles à leur précieuse mission d’agents d’entretien, 300 brebis pâturaient paisiblement dans le hameau des Ramonets lorsque le drame s’est produit. Embusquée à l’orée du parc, une chienne husky, à l’apparence du loup, rapide et endurante, a mis à mal le troupeau (2 brebis et 2 agneaux anéantis en quelques minutes). Un riverain matinal a même filmé la scène, mis l’animal en fuite et constaté le carnage. « C’est sûr que si une brebis ne tient pas le rythme imposé, il y a souci pour elle. C’est une attaque rondement menée par un prédateur ! » commente un voisin consterné en visionnant la vidéo.
L’éleveur a repris son troupeau, traumatisé par cette attaque et preuve à l’appui (film et photos), il a déposé une plainte au commissariat et à la mairie de Cahors. « Et voici que ce beau projet de pastoralisme soutenu par le Conseil départemental est mis à mal tout comme la sécurité des riverains en cette période de sècheresse » souligne la présidente de l’association foncière pastorale libre du mont Saint Cyr.
Face à ce type de prédateurs multirécidivistes non gérés et à des responsabilités non assumées, dans le secteur, à l’encontre de la propriétaire de cette chienne à la tête d’une meute de 6 chiots, les langues se délient : « Quelle horreur et manque de civisme et savoir-vivre ! Il faut mettre fin à ce carnage ! C’est inadmissible ! C’est inconscient de laisser agir des chiens de la sorte, il faut les lui enlever et les mettre hors d’état de nuire si on veut revoir des brebis à l’oeuvre sur nos collines… »
On sait que des chiens domestiques en divagation retrouvent leur instinct de prédateur et ne laissent aucune chance aux brebis. La divagation d’un chien peut entraîner une contravention de 4ème classe. Il est possible que cette infraction s’élève jusqu’à 750 euros d’amende. Un appel est donc lancé à leurs propriétaires. Troupeaux en souffrance, pertes importantes avec des bêtes mortes lors de l’attaque mais aussi une série d’avortements et de traumatismes par la suite, éleveurs à bout… Que faut-il d’autre pour arrêter cette forme de terrorisme animal avant qu’il n’entraîne la fin du pastoralisme sur ce Causse péri-urbain qui a toujours été son lieu de prédilection ? Les parcs des Ramonets aménagés pour accueillir des troupeaux qui aident à lutter contre les incendies et à maintenir la biodiversité (les abeilles du voisinage y sont sensibles) ne veulent pas servir de décor à une nouvelle version du film « Le silence des agneaux ».
Un sérieux clivage se crée entre le monde paysan (que l’on applaudit quand on en a besoin parce qu’il nourrit la planète) et certains néo-ruraux qui s’imposent dans cet environnement avec des difficultés à s’y intégrer respectueusement. Eleveurs en colère et riverains inquiets face aux risques d’incendies sont solidaires pour que cesse ce massacre. Des procédures sont en cours… L’intérêt général sera-t-il sauvegardé ? Affaire à suivre !