Cahors : Bilan positif pour le fauchage tardif et de l’éco-pâturage (avec des moutons) en projet
Retour d’expérience et perspectives vertes sont au programme.
« C’est la nature en ville ! L’idée, c’est d’accompagner cette biodiversité ». Jean-Marc Vayssouze, maire de Cahors, Johann Vacandare, et Catherine Bonnet, ses adjoints, sont enthousiastes.
Pendant la période de confinement, l’absence d’intervention humaine sur les zones végétalisées habituellement entretenues par le service des espaces verts de Cahors a laissé la nature reprendre ses droits un peu partout en ville. L’apparition d’orchidées sauvages, achillées, marguerites et autres fleurs des champs, a conduit la ville à saisir l’opportunité de ce retour spontané de la nature dans les espaces urbains pour expérimenter un entretien semi-naturel des espaces verts sur la zone d’activités de Labéraudie en pratiquant le fauchage tardif. Le principe de cette gestion différenciée consiste à privilégier un fleurissement naturel et végétal plus libre, afin de préserver les zones d’apparence naturelle et de favoriser le retour de la biodiversité mais aussi de préserver les espèces protégées. Après avoir laissé le temps à la végétation sauvage de prospérer et de monter en graines, les équipes des espaces verts ont fauché fin juin les herbes hautes de l’avenue Maryse Bastié.
Sollicité en tant que conseil et appui technique sur ce projet expérimental, le Conservatoire botanique national des Pyrénées et de Midi-Pyrénées a réalisé un inventaire des espèces végétales de la zone de Labéraudie début juin. Les résultats mettent en avant 135 espèces végétales observées, dont certaines « remarquables » qui méritent une attention particulière dans cette zone urbanisée, comme par exemple la scabieuse pourpre qui n’avait pas été identifiée dans le département depuis au moins 1845. Ces premiers résultats confirment la réintroduction naturelle d’espèces végétales et de la faune associée comme les insectes pollinisateurs grâce à ce type d’initiatives. Et ce n’est pas fini comme l’annonce Catherine Bonnet : « Dès le 20 juillet, des moutons de race Caussenarde et Solognotes réaliseront les premières tontes naturelles sur 2 terrains de la ville :
– le terrain de motocross – 9 000 m2- situé à l’arrière de la zone de Labéraudie, en bordure du Lot, du 20 juillet au 15 août
– le terrain de l’ancienne laiterie – 7 400 m2 – , situé plaine du Pal, du 16 août au 11 septembre
C’est une entreprise d’espaces verts spécialisée en éco-pâturage, « Monsieur Mouton » basée à Bio qui été mandatée pour intervenir sur ces 2 terrains. L’entreprise met à disposition les moutons, la clôture, le filet électrique et assure un passage physique hebdomadaire pour veiller à la bonne santé des moutons. Cette démarche aura valeur de test et, si les effets sont concluants, pourra être déployée sur d’autres terrains. »