Cahors au cœur d’un programme national de détection des météorites !
C’est officiel, le réseau national de détection des météorites FRIPON a installé l’une des 100 caméras « Fish Eye » sur un toit de la commune. Sa mission : enregistrer en continu les chutes de météores afin de récupérer rapidement les météorites tombées au sol.
L’association Carrefour des Sciences et des Arts (Centre de Culture Scientifique, Technique et Industrielle du Lot) a été choisie par le projet FRIPON pour mener à bien l’implantation d’une caméra dans la ville de Cahors. Cette caméra est dotée d’un objectif Fish Eye permettant une vue très large à 360° de la voûte céleste, sur une seule image. Cette caméra est raccordée à un ordinateur muni d’un logiciel développé spécialement pour analyser les images et détecter les événements lumineux. Lorsqu’une détection survient, une alerte est transmise au calculateur central situé à l’Université Paris-Sud, qui recueille les données de tout le réseau en temps réel. Le réseau national de caméra permet de détecter les objets sous plusieurs angles et ainsi de calculer leurs trajectoires en 3D, leur vitesse et leur point d’impact éventuel avec une précision de l’ordre de quelques centaines de mètres. Toute la chaîne de calcul est opérationnel, il est ainsi possible de déclencher une campagne de recherche sur le terrain en 24h environ. Les images en temps réel sont disponibles sur le site www.fripon.org
> L’explosion le 15 février 2013 d’une très grosse météorite au-dessus de la ville russe Tchéliabinsk a surpris le monde entier et a déclenché une véritable prise de conscience auprès de l’opinion publique et des pouvoirs publics : un tel événement pouvait se reproduire n’importe où, n’importe quand. De façon générale, la grande majorité des bolides et météores se désintègre totalement en pénétrant dans l’atmosphère terrestre et finit en poussière sans même avoir atteint le sol. Mais parfois, il est possible qu’un objet céleste de quelques mètres puisse produire des météorites. On estime qu’il tombe une dizaine de météorites par an en France, cependant on constate qu’actuellement, on n’en retrouve qu’une tous les 10 ans, alors qu’au XIXème siècle ce taux était 5 fois plus important ! Sur ce constat plusieurs chercheurs œuvrent depuis 2013 à la mise en place du dispositif FRIPON, acronyme de Fireball Recovery Interplanetary Observation Network (en français : Réseau de recherche de bolide et de matière interplanétaire).
> FRIPON est un réseau de surveillance du ciel français pour pister les météorites. Fin mai 2016 marquait le lancement officiel de ce réseau connecté, unique au monde. A terme 100 caméras implantées sur tout le territoire français afin de surveiller le ciel de jour et de nuit à 360°. Né de l’expertise scientifique conjuguée de l’Observatoire de Paris, du Muséum national d’Histoire naturelle, de l’Université Paris-Sud, de l’Université d’Aix-Marseille et du CNRS, ce maillage vise à détecter les chutes de météorites, à mesurer leur trajectoire et enfin à déterminer leur zone de chute pour organiser des campagnes de recherche sur le terrain.
> Cette surveillance à l’échelle nationale a pour objectif de déterminer l’origine et le flux de matière extraterrestre sur Terre et de retrouver des météorites afin de mieux connaitre le Système solaire. La collecte de ce matériau brut en provenance directe de l’espace apporte des informations d’une valeur inestimable sur la composition du Système solaire à son origine, sur celle des planètes et leur évolution, notamment la Terre. Avant ce projet, les météorites étaient soient perdues, soient retrouvées dans un délai très long et les probabilités que leurs propriétés aient été altérées beaucoup plus fortes. Avec le projet FRIPON ce délai est drastiquement réduit du fait d’une veille constante de jour comme de nuit à l’échelle nationale !