Accueil des réfugiés : Mobilisation et polémique
Cinq communes se sont positionnées pour accueillir des réfugiés : Figeac, Latronquière, Cahors, Fons et Martel. Tour d’horizon alors que le Front National a écrit aux maires du département sur le sujet…
> Figeac : L’ensemble du conseil municipal s’est prononcé à l’unanimité pour que Figeac soit « ville d’accueil solidaire des réfugiés » et une réunion d’information s’est déroulée le 14 septembre dernier avec près de 150 personnes présentes. « Il y a eu beaucoup de questions. Nous allons faire un guide des ressources en ligne. Par rapport aux logements HLM, ils ne seront pas prioritaires. Cela concernera un à deux logements. Il y a aussi l’ancienne gendarmerie. Je ne veux pas recevoir 15 familles d’un coup mais plutôt une dizaine en deux vagues. 5 en 2015 et 5 en 2016. On a regardé aussi les places dans les écoles, les collèges, les lycées… les déplacements, les cours de français… Au-delà de les accueillir, nous souhaitons les intégrer. L’essentiel, c’est l’intégration» a indiqué André Mellinger, le maire de Figeac.
> Fons : Laurent Martin, le maire de la commune, a été surpris du peu de communes candidates à l’accueil des réfugiés. Il explique sa position : « Il ne s’agit pas de personnes qui entrent en Europe dans le cadre d’une politique migratoire habituelle, mais bien d’hommes, de femmes et d’enfants qui fuient une guerre terrible dans leur pays. Ils nous demandent de l’aide et nous ne pouvons pas la refuser. D’autre part, le conseil municipal prend la pleine mesure de cette décision et précise qu’il s’agit d’accueillir une famille, notre communauté villageoise ne pouvant faire davantage avec les moyens qui sont les siens. Le Grand Figeac a des logements au-dessus de la mairie dont un qui va se libérer. Nous allons faire une demande pour qu’il soit affecté à une famille syrienne ».
> Cahors : Pour Jean-Marc Vayssouze, le maire de Cahors, il ne faut pas s’emballer : « On s’inscrit dans la démarche pilotée par le Département. Le directeur de cabinet de la préfète sera référent. Nous sommes sollicités par des associations, des particuliers… je les remercie de leurs initiatives mais on doit d’abord organiser les choses notamment par rapport au statut des réfugiés ensuite on mettra les acteurs autour de la table pour discuter. »
> Latronquière : « On s’est positionné sur l’accueil des réfugiés. On doit prendre la décision en conseil municipal. On veut faire une réunion publique afin que la population soit partie prenante du projet. On a contacté les chrétiens d’Orient. Nous allons prendre des renseignements auprès de la préfecture » a précisé la première magistrat de la commune, Eliane Lavergne.
> Martel : « Nous avons organisé une réunion avec les maires de l’ancien canton. Nous sommes d’accord pour réfléchir à un projet collectif. Les autres communes participeront financièrement. Il nous a semblé que le chef-lieu du canton était plus propice pour les accueillir. Il y a des gens qui se sont portés volontaires pour des cours de français. Un groupe de pilotage est en train de se mettre en place. On préfère accueillir bien une famille et l’intégrer que plusieurs dans de mauvaises conditions » a expliqué José Santamarta, maire de Martel.
> Le Front National a écrit aux maires. Emmanuel Crenne et Bruno Lervoire du FN ont écrit aux maires sur le sujet : « Alors que vous devez déjà faire face, dans votre commune, à la baisse des dotations de l’Etat, celui-ci vous demande de bien vouloir accueillir un ou plusieurs migrants. Sa proposition d’accorder une prime de 1000 euros pour chaque logement nouvellement créé s’apparente à une forme de chantage. Lorsqu’il s’agit des ouvriers, des agriculteurs ou des retraités, le gouvernement ne parvient pas à trouver le moindre centime. Mais lorsqu’il s’agit des migrants, il débloque aussitôt des milliers d’euros. Pour le Front National, c’est tout simplement scandaleux (…) Vos administrés ont besoin de vous, tout autant, si ce n’est plus, que les migrants. C’est pourquoi nous vous prions de ne pas vous soumettre à la dictature de la bien-pensance et de venir en aide, d’abord, à vos concitoyens et électeurs. « Charité bien ordonnée commence par soi-même » ».
Photo : Patrick Batard-Flickr