Chacun de nous est « né quelque part » et parfois… à Cahors !
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– On se souvient des paroles de la belle chanson de Maxime Le Forestier : « Être né quelque part / Être né quelque part, pour celui qui est né / C’est toujours un hasard… » Comment ne pas se les remémorer au vu des très nombreuses réactions lotoises à la nomination comme ministre de l’Agriculture, mardi, de Julien Denormandie. D’autant et ce n’est pas le moindre des paradoxes que ce proche du chef de l’État a intégré le gouvernement dès l’élection de 2017. Toujours est-il que la mention « né à Cahors le 14 août 1980 » accolée à celle du successeur de Didier Guillaume a fait chauffer les comptes Twitter ! Notons ces quelques messages : « Julien Denormandie (pourtant né à Cahors) ministre de l’agriculture ! La vache ! Il faudra voir ce que la norme en dit ! » a d’abord posté un certain Fort Ducal En Bourg dont le pseudo vaut biographie. « Le nouveau ministre de l’agriculture Julien Denormandie est né à Cahors. Il y a déjà un truc qui cloche-là » a enchaîné Tonton Alberto sur le même mode amusé. Plus sérieux, Pierre Beroud s’est questionné : « Suffit-il de naître à Cahors pour comprendre la ruralité ? C’est étrange comme le jeu de chaises musicales montre l’interchangeabilité des technocrates (directeur de cabinet, ministre de ceci ou cela…) : on peut tout faire en ne connaissant que les arcanes du pouvoir. » On conclura modestement et en toute neutralité que passé par l’Institut national agronomique Paris-Grignon (aujourd’hui AgroParisTech) et devenu ensuite ingénieur du génie rural, des eaux et des forêts, le nouveau ministre connaît un peu son sujet… Et de fait, qu’il soit né à Cahors, au gré du cursus de son papa médecin, n’est finalement qu’anecdotique. Sauf si… Sauf si, de temps à autre, cela permet à un dossier concernant le Lot d’être étudié avec bienveillance !
– Un autre natif de Cahors à l’honneur cette semaine grâce au compte Twitter spécialisé Conservatoriodeleon : « Le 5 juillet 1879, Philippe Gaubert, chef d’orchestre, flûtiste et compositeur, naissait à Cahors, en France. » Et de joindre à cette mention anniversaire une vidéo YouTube dans laquelle l’Orchestre philharmonique du Luxembourg joue une symphonie de l’artiste lotois, « Les chants de la mer ». Précision pêchée dans Wikipédia : « Le père de Philippe Gaubert, cordonnier à Cahors, clarinettiste amateur dans des orchestres locaux, décide en 1888 de partir avec sa femme pour Paris et d’amener avec eux leurs enfants pour qu’ils puissent devenir des musiciens professionnels. Hélas, il meurt trois ans plus tard, en 1891. Philippe qui n’a alors que douze ans, doit gagner sa vie et celle de sa famille en jouant du violon dans un cinéma de quartier. Il s’exerce aussi à la flûte traversière… » La suite : le jeune prodige devient élève au Conservatoire et sera notamment chef d’orchestre de l’Opéra de Paris tout en collectionnant les honneurs. Et les créations inspirées.
– Rien à voir. On a noté cette vive réaction du militant écologiste Pierre Debaigt après que la présidente de la Région Carole Delga expliqua se réjouir que le Premier ministre Jean Castex soit décidé à « faire avancer à une vitesse supérieure » le projet de Ligne Grande Vitesse Montpellier- Perpignan. « Des projets bons pour l’emploi et l’environnement » selon elle. « Cette fuite en avant hyper coûteuse pour singer les autres alors que l’on doit rénover les deux lignes de train par Paris-Orléans-Limoges- Brive-Cahors et Bordeaux-Marmande-Agen en n’endettant pas encore le pays pour des projets destructeurs et inutiles comme la LGV ! » a tonné l’écolo. Dossier à suivre.
– Une dégustation de malbec avec comparaison entre vins de Cahors et de Mendoza se déroulait jeudi sous forme d’un « live » sur Instagram. Réagissant à cette info, un œnophile américain, Texas Wineaux, a tweeté : « On raconte que le vin préféré d’Ernest Hemingway était le Cahors ! » J’ai vérifié sur Internet. Cela semble vrai. En tout cas, il l’appréciait volontiers. Voilà par exemple ce témoignage publié en son temps dans L’Express. Moi, je l’ignorais. Et vous ?
– On conclut avec la pertinente réaction de la députée Huguette Tiegna une nouvelle fois visée il y a quelques jours par un tweet indigne (supprimé depuis, mais une capture d’écran a été opérée). La parlementaire a choisi de répondre en illustrant son post d’une photo sur laquelle elle pose près
du buste de Gaston Monnerville, petit-fils d’esclave devenu grand élu du Lot (parlementaire, maire de Saint-Céré, président du conseil général) et président du Sénat. Avec cette légende : « Le #Lot est fier de sa diversité, et cela depuis très longtemps… Ras-le-bol des racistes. » Disons-le clairement. On peut ne pas être d’accord avec les idées et propositions de Mme Thiegna. Mais l’attaquer en raison de ses origines, ironiser sur la couleur de sa peau, insinuer que cela ne colle pas avec l’image du Lot, c’est tout simplement dégueulasse, d’une bêtise insondable, et incompatible avec les valeurs de la République. Point.
Photo @DR