Kira et les caprices du ciel
Chaque samedi, l’actualité lotoise vue par Philippe Mellet et surtout par ses chats.
« Parmi les infos glanées cette semaine, le coût pour le conseil départemental des intempéries hivernales : quelque 720 000 euros (les deux tiers en travaux de voirie, le tiers restant sur les voies navigables). « Les phénomènes pluvieux ont été relativement forts, mais c’est surtout leur durée qui génère des conséquences plus lourdes que d’habitude » a expliqué le vice-président Serge Bladinières qui a ajouté : « les débits importants sur les rivières se sont maintenus sur des durées que nous n’avions pas vues depuis plus de 50 ans ». « C’est bien notre chance » a soupiré Kira. « Nous sommes installés dans le Lot depuis trois ans et voilà que la météo y bat déjà des records… »
Le ciel s’est donc déchaîné. Espérons cependant qu’après cette saison humide (pour le moins), l’été ne sera pas synonyme de longue canicule et que des prières (religieuses ou pas) ne devront pas être récitées pour mettre fin à une quelconque sécheresse… Le cas échéant, peut-être pourrons-nous compter sur le soutien spirituel des participants à la Padre Cup, l’appellation qui cache le très sérieux Championnat de France de karting des prêtres. Lequel se déroulera à la mi-mai sur le circuit de Cieurac ! Comme quoi, ainsi que le soulignent avec malice nos confrères de France TV, « les voies du Seigneur sont impénétrables ». Et parfois très bitumeuses.
Quelques jours après le très commenté discours du président Macron devant les évêques, cela nous renvoie au célèbre poème d’Aragon…
« Celui qui croyait au ciel
Celui qui n’y croyait pas
Qu’importe comment s’appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l’un fût de la chapelle
Et l’autre s’y dérobât
Celui qui croyait au ciel Celui qui n’y croyait pas… »
Ma chère protégée féline me rappelle à cette occasion que la mère du poète est inhumée à Cahors où elle est décédée durant la dernière guerre. Elle avait trouvé refuge dans le Lot, comme bien d’autres… Sur sa tombe, un poème, évidemment signé de son fils : « Ici repose un cœur en tout pareil au temps (…). Rien n’a pu l’apaiser jamais ce cœur battant, qui n’a connu du ciel qu’une longue apparence, et qui n’aura vécu sur la terre de France, que juste assez pour croire au retour du printemps (…). Ici repose enfin celle que j’aimais tant ». Croire au retour du printemps. Kira et moi, nous faisons nôtre la formule. Dans un tout autre registre, c’est également le cas des footballeurs marseillais. Ils ont jeudi soir fait chavirer le Vélodrome et nos cœurs en l’emportant 5 à 2 pour clore avec éclat une belle semaine européenne. Le football, le sport en général, avec Kira, on ne regarde quasi plus que cela à la télé. Entre les séries où l’hémoglobine coule à flot et les infos si souvent déprimantes, les autres programmes nous effraient. « Il n’y a pas que les animaux qui sont donc des êtres sensibles » me glisse Kira, le regard plein de tendresse… »