« Malou » Rocca quitte le Lot
Portrait vérité de la fondatrice de La Semaine du Lot.
« Je quitte le Lot après cinquante ans de présence. » Pas de soupirs, pas de regrets, juste le bleu de ses yeux qui s’éclaire. Marie-Louise « Malou » Rocca sourit et les souvenirs affluent : « J’ai eu une carrière curieuse. J’ai perdu deux enfants en bas âge. J’habitais alors à Abidjan, en Côte d‘Ivoire. C’est là que j’ai décidé de travailler. J’ai trouvé un patron extraordinaire qui m’a embauchée. Après trois mois d’employée aux écritures, j’ai terminé au dispatching des produits pétroliers sur toute la Côte d’Ivoire. Je suis passée ensuite chez Texas où j’ai fait de la gestion avant de rejoindre Agip Supermaggiore comme commerciale pendant deux ans. Après mon retour en France, j’ai travaillé pendant dix ans à la pharmacie, avec mon mari, à Cahors. Un jour, on m’a proposé de rentrer au groupe Hersant comme commerciale, à Centre Presse d’abord puis à la Gazette du Nord et du Bas Quercy. J’ai monté juste après la radio FM 46. Je me suis amusée durant cette période. J’ai rencontré des gens extraordinaires. Henri Thamier a pleuré au micro quand il a vu qu’il avait perdu une élection suite à ses déclarations à l’antenne. Mon émission préférée, c’était « Thé, café ou chocolat » où l’on servait le petit déjeuner aux invités. Le groupe Hersant s’est retiré du Lot et j’ai créé Noctuel, agenda culturel et sportif du département. Tout ça m’a amené à lancer un hebdomadaire d’information : La Semaine du Lot. Pendant dix ans, j’ai dirigé ce journal avec passion, avec des hauts et des bas. C’est difficile de faire vivre un journal. Les journaux ne sont pas libres, ils sont dépendants de leurs annonceurs. Aujourd’hui, l’information va dix fois plus vite. On vit dans l’instantané, quitte à écrire des bêtises. Le journaliste a besoin de recul, de vérifier ses sources. Je suis pour que l’information soit la plus libre possible, mais elle doit être vérifiée. » Elle prend une pause et conclut avant de répondre à une petite interview vérité : «Après ça, je quitte le Lot sans regrets, contente d’y avoir vécu et découvert un département curieux et replié sur lui même. »
Votre meilleur souvenir ? « Incontestablement La Semaine du Lot. C’est là où j’ai rencontré les gens les plus intéressants, les plus curieux. Mes plus grandes joies et mes plus grands chagrins. »
Le plus mauvais ? « Un soir d’élection où l’on m’a arraché un drapeau des mains. Celui qui l’a fait n’est plus de ce monde. »
Les personnalités les plus marquantes ? « Robert Vitrat et Frédéric Gervoson. deux hommes de parole. Des entrepreneurs visionnaires qui ont réussi dans des branches différentes. »
Les plus décevantes ? « Les politiques qui n’ont jamais tenté de faire sortir le Lot de cette gangue institutionnelle. »
Adieu ou au revoir ? « Je reviendrai dans le Lot, voir ma famille, mes amis. Je reviendrai avec plaisir mais je m’en vais avec bonheur retrouver ma famille à Aigues-Mortes. »
Juste un au revoir…