Les buralistes du Lot contre le paquet neutre
Les professionnels dénoncent le projet de loi. Plusieurs actions sont annoncées.
« On va stigmatiser les fumeurs avec des photos choc sur les deux côtés du paquet. Même pour nous, nos employés, cela va être la galerie des horreurs. On est dans les farces et attrapes » expliquent en choeur, Thierry Scheid, président des buralistes du Lot, et François Sol, le secrétaire général. Les deux hommes, comme les 122 buralistes du département, en ont gros sur le paquet. En réaction, ils relaient une opération nationale, « ça, c’est de l’humiliation ». « Cette loi santé, que Marisol Touraine veut faire passer en force au parlement, va être débattue à partir du mardi 31 mars. Nous allons faire une action ce jour-là, devant le ministère de la santé et l’Assemblée Nationale. Sur le Lot, nous serons quinze à manifester et nous fermerons le mardi, localement, dans tout le département, de 14 h à 15 h, pour montrer notre mécontentement. C’est une mesure humiliante pour les buralistes et les commerces de proximité » poursuit le président. François Sol prend le relais : « On est les seuls en Europe à vouloir passer au paquet neutre. On entend des bruits de couloir qui annoncent que les marques vont attaquer en justice le gouvernement. Cela peut coûter des milliards. On peut se demander à quoi sert l’Europe ? Par exemple, l’Allemagne a encore les paquets sans photos, sans mentions « Fumer tue », alors que la consommation baisse chez eux grâce à un gros travail de prévention dans les établissements scolaires. Il y a donc autre chose à faire. En plus, avec cette loi, la contrebande va forcément augmenter. »
Rencontre avec Dominique Orliac
Ce jeudi, les deux représentants des buralistes ont rencontré la députée du Lot, Dominique Orliac. Une entrevue qu’ils jugent « positive » : La députée, qui défend la santé publique, nous a dit que c’était une loi aberrante au vue de la situation, et qu’elle allait faire remonter l’information et en parler à son groupe parlementaire. » Thierry Scheid évoque aussi le volet social : « Si cette loi passe, il va y avoir de la casse, des fermetures et des emplois qui vont disparaitre. » Leur conclusion renvoie à leur slogan : « Oui à la prévention, non à la punition ! »