Puy-l’Evêque : Le « New Black Wine » du Clos Triguedina
Coup de projecteur sur le « nouveau vin noir » de Jean-Luc Baldès.
Au Clos Triguedina, Jean-Luc Baldès est un vigneron heureux et multi récompensé : trois fois coup de cœur dans les éditions 2017 du Guide des meilleurs vins de France, et de plus, élu vigneron de l’année 2017 dans le Guide Hachette des vins. Il obtient de très belles notes dans les revues américaines spécialisées, 94 sur 100. Et ce n’est pas tout ! Coup de projecteur sur son prestigieux « New Black Wine », que l’on pourrait traduire par « nouveau vin noir », qui cache bien son jeu. En effet, la recette ou le « process », comme on dirait aujourd’hui dans les milieux branchés, date … du Moyen-âge !
C’est en lisant des livres d’histoire que l’envie est venue au vigneron de tenter de remettre ce vin au goût du jour et à son idée. La production ayant été abandonnée au 19ème siècle, son goût reste à jamais inconnu, puisque personne ne peut le décrire aujourd’hui. L’audace et la curiosité ont donc poussé Jean-Luc Baldès à revisiter la recette retrouvée. Il en présente cette année le 20ème millésime. Après la cueillette à la main de fruits 100% malbec, très mûrs, bien secs, noirs et denses, les grappes entières sont délicatement étalées sur des claies, puis passées au four à pruneaux durant toute une nuit. Les grains ainsi « passerillés », hors souches, sont confits à point. Les moûts sont ensuite vinifiés traditionnellement en fût de chêne pendant un an. Ce vin est d’une longévité exceptionnelle, ce qui explique qu’il pouvait voyager sans problèmes en gabarres jusqu’à Bordeaux et en bateau jusqu’en Angleterre. Aujourd’hui encore, il se garde entre 20 et 30 ans !
Ses notes de fruits secs et noirs, d’épices et de torréfaction, aux tannins veloutés et fondus, se marient à merveille avec des viandes rouges à la braise ou des plats épicés. Le vigneron créatif conseille aussi de l’oser avec des plats exotiques sucrés-salés ou même un dessert chocolaté. Tout au contraire de nouveau, ce produit historique traditionnel reste exceptionnel et « un projet très artisanal », limité à une série de 4000 bouteilles par an. Réservée aux meilleurs clients, établissements de restauration du monde entier de la Chine aux USA, sommeliers, cavistes et magasins de luxe, et au Sénat, il se chuchote que la dive bouteille est arrivée jusqu’à l’Elysée il y a trois semaines … Le vigneron a presque terminé ses vendanges : il lui restera à récolter à la fraîcheur matinale les moelleux tardifs botrytisés dans une quinzaine de jours, début novembre. « 2016 sera un bon millésime », assure-t-il : pas de maladies, de la pluie juste quand il en fallait, donc des vignes qui n’ont pas souffert de la sècheresse. Les fruits ont été récoltés sans eau, à très belle maturité, et devraient promettre un « vin de garde, avec charme et volupté ».