Le sénateur du Lot voit dans ces dégradations « la défaite de l’aménagement du territoire ».
Raphaël Daubet, sénateur du Lot, dénonce « la dégradation préoccupante des services publics dans nos territoires, illustrée par la situation à Martel » : « Depuis des semaines, les dysfonctionnements se multiplient dans la petite cité touristique.
Orange a la palme, une fois de plus : pannes de téléphonie et d’internet qui se cumulent depuis des semaines. La couverture téléphonique disparaît par intermittence, les commerçants du marché, fréquenté par des centaines de milliers de touristes l’été, peinent à se faire payer par CB. En cause : un contentieux sur l’antenne avec le propriétaire du terrain, depuis qu’Orange a sous-traité à une filiale la gestion de ses antennes. Sur plusieurs secteurs du canton, la fibre ne fonctionne même plus. Une petite entreprise locale a dû renvoyer en télétravail ses employés durant 4 jours, faute de connexion. Les signalements de l’incident par le maire et les administrés, non sans mal, ont débouché sur un SMS les informant du rétablissement du réseau dans 15 jours !
Le comble, quand on creuse, c’est qu’on nous explique que les incidents techniques locaux sont traités automatiquement par un robot à Paris ! Ce qui explique que depuis une semaine, Orange ne parvenait pas à identifier le lieu de la panne entre Martel et Montvalent. La carte des communes du Lot n’a pas dû arriver jusqu’à Paris… Sur place, le Directeur des relations avec les collectivités, M. Tissot, se démène tant qu’il peut pour répondre aux interpellations et s’excuser de son impuissance. Pendant ce temps, l’action Orange au CAC 40 ne cesse de progresser.
À Martel, la Poste, quant à elle, a carrément décidé de fermer ses portes cette semaine. Pas grave, pour les professionnels ou les parlementaires qui ont une boîte postale (comme moi), le courrier attendra la semaine prochaine… On aurait au moins aimé être informé en amont de cette dégradation du service. Mais non, la Poste n’a pas jugé nécessaire de prévenir ses clients !
Toujours à Martel, l’usine Solev subit depuis quelques temps des coupures de courant intermittentes qui l’ont contrainte à mettre des chaînes de production à l’arrêt. Enedis a été contactée par l’entreprise et par la mairie. La recherche de la panne a abouti… Ouf ! Rendez-vous est pris pour rétablir l’alimentation dans un mois et demi !
Côté transports, l’exaspération sur le ferroviaire fait place progressivement à la résignation. On nous annonce des perturbations importantes du réseau à l’automne. On a l’habitude ! Et voilà que Ryanair, au prétexte d’une hausse de la fiscalité, annonce la fermeture de ses lignes à l’aéroport de Brive-Vallée de la Dordogne. Bon, même si les autoroutes sont très chères, il reste la voiture… pourvu que le modèle du véhicule, bien entendu, soit toléré dans les Zones de Faible Émission !
Tout cela serait risible si ça ne concernait que Martel. Mais c’est vrai dans de nombreux territoires de notre pays.
Et c’est bien plus qu’une faillite industrielle en vérité. Certes, on peut incriminer les privatisations, la réduction des coûts, les retards d’investissement, le manque de professionnalisme, la disparition des compétences… Tout cela à la fois.
J’y vois surtout la défaite de l’aménagement du territoire.
Pire : le renoncement à l’idéal républicain. Le seul rêve que la politique doit poursuivre. Celui de faire progresser notre pays et de servir nos concitoyens avec davantage de justice et de solidarité. »





