La Vallée du Lot et du Vignoble au soutien des vignerons
Convention de partenariat entre la Communauté de communes et l’UIVC.
Dès le mois d’avril, au lendemain du gel qui a détruit une grande partie du vignoble, la Communauté de communes de la Vallée du Lot et du Vignoble (CCVLV) a émis le souhait de venir en aide aux viticulteurs via l’Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors (UIVC). La démarche a été rendue possible grâce à l’Appel à manifestation d’Intérêt (AMI) que la Région Occitanie a mis en place en juillet. Dès le mois d’octobre, l’AMI était signé. C’est ainsi que les élus de la CCVLV ont pu donner rendez-vous le 28 novembre dernier aux co-présidents de l’UIVC dans leurs locaux de Puy-l’Évêque pour la signature de la convention pluriannuelle de partenariat et d’objectifs afin d’acter une aide de 150 000 euros en 2024, renouvelable deux fois.
Étaient donc présents autour de la table Serge Bladinières, président de la CCVLV, Gérard Alazard, élu en charge du développement économique, Cédric Tannière et Sébastien Sigaud, co-présidents de l’UIVC.
Serge Bladinières a commencé par remercier les personnes ayant permis l’aboutissement de cette convention en un délai si rapide, Laurent Magot pour l’UIVC et Laurent Hernandez pour la CCVLV, ainsi que l’ensemble des élus qui l’ont votée à l’unanimité. Il a rappelé qu’aujourd’hui, 750 hectares de vignes sont engagés à l’arrachage, ce qui démontre la crise profonde qu’elle traverse. Bien que la CCVLV représente seulement 27 communes, les 3/4 du vignoble de Cahors se trouvent sur son territoire : la solidarité envers les vignerons était donc une évidence. La CCVLV s’engage à verser 150 000 euros par an sur les 3 exercices dès 2024 : l’effort que les élus ont consenti sur la viticulture n’est pas fait avec une facilité budgétaire, mais avec des choix d’économie sur d’autres postes qui seront pris en 2025 et peut-être une légère hausse de la fiscalité, la plus faible possible. Gérard Alazard a rappelé que la CCVLV a toujours été aux côtés de la viticulture, ce qui permet d’avoir une vision claire de la situation et d’accélérer l’aide à apporter en allant dans la bonne direction.
Cédric Tannière, représentant la branche des négociants, a remercié les élus de la CCVLV d’avoir été les premiers à proposer de l’aide à l’UIVC, et que cet exemple a incité d’autres structures à les accompagner. Cette initiative est donc un geste fort pour la profession. Il est revenu sur la création d’une vraie filière Malbec à Cahors qui gérera à la fois l’AOC et l’IGP : « Ce sont les mêmes territoires, les mêmes vignerons qui font ces produits. Côté marchand, nous tenions à ce qu’il y ait cette gestion d’une filière viticole sur l’ensemble du Lot. Cela nous donne les moyens du renouveau de l’Appellation Cahors, pour permettre aux entreprises de se développer, pérenniser, trouver de nouveaux marchés, notamment sur l’export. » Sébastien Sigaud, représentant des producteurs, a a rappelé que la discussion entre producteurs et négociants est permanente. Cet échange a débouché sur cette décision forte de rassembler le territoire viticole : au 1er janvier 2025, l’UIVC va devenir l’Union Interprofessionnelle des Vins de Cahors et Côtes du Lot. En effet jusqu’à 2017, l’AOC représentait environ 90 % du vignoble. Aujourd’hui, une mutation s’est opérée à cause des flux du vin vers une IGP Malbec Côtes-du-Lot. Désormais, le vignoble lotois sera traité dans sa globalité et les compétences seront mutualisées, par exemple pour l’administration, la communication et la promotion.
Les présidents de l’UIVC ont rappelé combien la démarche de la CCVLV en tant que première institution à s’être proposée dès 2024 pour aider l’interprofession est importante et déterminante, puisqu’elle a permis d’obtenir d’autres soutiens, notamment du Grand Cahors et de la Communauté de Communes du Quercy Blanc, ainsi que le dispositif Appel à manifestation d’intérêt (AMI) de la Région Occitanie, ce qui élève l’aide à 850 000 euros sur 3 ans. Cela financera la restructuration administrative de l’UIVC, la promotion à l’export et le diagnostic du territoire, avec dès mars 2025 des avions qui permettront de voir comment sont positionnés les airs froids dans la vallée. La lutte contre les aléas climatiques, que ce soit le gel ou la sécheresse, se fera à court, moyen et long terme avec plusieurs types de solutions techniques afin de s’adapter à chaque besoin : éoliennes, irrigation, aspersion, fils chauffants, machines de paraffine et enfumage, fumée de bottes de foin… Tout dépendra de l’étude cartographique du territoire. « Et tout cela, c’est grâce à vous, la CCVLV, car sans votre aide, nous n’aurions même pas pu démarrer. Désormais, s’il faut investir dans une machine, avec l’aide que vous nous permettez d’apporter aux viticulteurs, cela devient possible, avec les négociants qui soutiennent les ventes. C’est une vraie collaboration, » a conclu Sébastien Sigaud.