Cahors : Une cérémonie du 19 mars sous le signe de la « réconciliation des mémoires »
Retour sur la manifestation.
La cérémonie de la journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc s’est déroulée ce 19 mars 2024 place Charles de Gaulle, à Cahors, en présence des autorités civiles et militaires. Claire Raulin, préfète du Lot, a lu à cette occasion le message de Patricia Mirallès, secrétaire d’Etat auprès du ministre des armées, chargée des anciens combattants et de la mémoire : « Nous réunir aujourd’hui, c’est aussi faire écho aux inquiétudes, à l’angoisse ou à l’amertume de ceux qui comprenaient qu’un cessez-le-feu ouvre toujours une transition, et que celle-ci prendrait fin avec la vie telle qu’ils l’avaient connue jusqu’alors. C’est l’écho de celles et ceux qui, en devant quitter la terre qui les avait vus naître, ont laissé derrière eux les paysages de leur enfance, les places où ils s’étaient rassemblés, les voisins qu’ils avaient connus. Ce qu’ils avaient cru pouvoir construire. Une vie en somme. Et parfois la vie tout court, car dans ce cessez-le-feu intermittent et fragile, la mort ou la disparition rôdaient encore pour les militaires comme pour les civils. C’est l’écho des cris des Harkis, que les représailles allaient lacérer ou, pour ceux qui réussirent à rejoindre la métropole, qui allaient faire l’expérience cuisante de l’injustice et de l’oubli. Nous réunir le 19 mars, c’est aussi faire écho à ce que l’histoire de France du vingtième siècle, par ses déchirures, porte de profondément tragique en elle. Nous ne célébrons aujourd’hui ni victoire ni défaite militaire. L’issue de la guerre d’Algérie n’a pas été réglée par les armes.Le chemin sur lequel la Nation s’est engagée est celui de la réconciliation des mémoires, à laquelle chacun doit participer, avec lucidité et honnêteté face aux faits. Ce chemin, long et difficile, mais nécessaire et salutaire, est aussi celui qui nous conduit vers une cohésion nationale consolidée. Car en reconnaissant sans a priori que des mémoires plurielles puissent exister et s’exprimer, c’est la France que nous grandissons, et son destin que nous construisons. » Après le dépôt de gerbes au pied du monument aux morts, la sonnerie « Aux morts » et la Marseillaise ont retenti.
> Jean-Claude Agrech a été décoré par le délégué militaire départemental, le lieutenant-colonel Josselin de Metz, de la Médaille Militaire pour son engagement en AFN. Il est titulaire de la Croix du Combattant et de Croix de la Valeur Militaire avec Étoile de Bronze. Il est également porte-drapeau depuis plusieurs années.