Cahors : La fille du capitaine Dick, agent de l’OSS, fait un don au musée de la Résistance qui ne manque pas de projets
La belle histoire se poursuit.
Il y a un an, Donna Wakeman avait retrouvé les traces du passage de son père, le capitaine William Hawk-Daniels, alias capitaine Dick, officier de l’Office of Strategic Services (ancêtre de la CIA) parachuté en juillet 1944 sur le terrain du Bouleau entre Carennac et Miers (lire article ici). Elle est revenue en ce mois de juillet 2023, toujours de sa Louisiane natale, pour faire un don au musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot : les faux papiers de son père (il se faisait appeler Jean Bordeaux résidant à Bretenoux) et le rapport officiel de la mission du capitaine Dick, des archives nationales américaines. « Je suis honorée d’avoir rencontré Donna. Nous travaillons en partenariat avec l’association qui fait un travail considérable. Ces dons précieux auront une place importante dans le futur musée. Notre objectif à tous est la transmission de la mémoire » a confié Sylvie Caroff, conseillère municipale déléguée au musée Henri-Martin, au théâtre municipal, à la médiation culturelle et aux espaces sociaux. Emmanuel Carrère, animateur de l’architecture et du patrimoine à la mairie de Cahors, a profité de ce moment d’échanges pour rappeler le contexte avec l’intensification des parachutages d’armes pour le maquis à partir du printemps 1943. Il a rendu hommage à Pierre-Emilien Imbert abattu par un soldat allemand alors qu’il revenait d’un parachutage et a rappelé que « la Libération avait été faite par des Lotois, des résistants d’autres régions, d’autres pays – des Nords Africains, des Sénégalais – mais qu’elle n’aurait pu se réaliser sans l’appui des alliés venus du ciel comme le capitaine Dick dont il a salué la mémoire ». Jean-Luc Couderc, une des chevilles ouvrières du musée, a annoncé qu’en 2024, une plaque mémorielle serait rajoutée sur la stèle du lieu-fit Mansergues, sur la commune de Miers, où figureraient les noms de William Hawk-Daniels (Dick) et Guy Songy (Sostène) du réseau FOOTMAN mis à disposition du groupe Vény. Une projection en juin 2024 d’un documentaire sur le soutien des alliés dans le Lot est aussi programmée. Enfin, une exposition est en cours de préparation sur un épisode peu connue de ces années sombres, la cache d’une personne à Cahors par un réseau de Résistance civile. En attendant sa réouverture, le musée de la Résistance, de la Déportation et de la Libération du Lot ne chôme pas. Et Renée Soulié, la présidente, de conclure par une citation : « C’est l’oubli des vivants qui fait mourir les morts. »
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