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Les risques de sécheresse et le suicide d’un jeune couple « pour guérir de la vie » 


Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux. 

– Le très sérieux BGRM, c’est-à-dire le Bureau de recherches géologiques et minières, a publié cette semaine un état des lieux des nappes phréatiques et, partant des prévisions de Météo France, alerté sur les risques de sécheresse pour cet été en France. Il en ressort qu’en ce début avril, pour ce qui nous intéresse, le niveau des nappes dans le Lot était en hausse. Pour autant, le risque de sécheresse est jugé « fort » pour cet été, voire « très fort » pour une petite partie du département (une bande longeant l’Aveyron). Explications détaillées : « Les niveaux sont ainsi en hausse sur les nappes du socle du sud du Massif armoricain et du nord et de l’ouest du Massif central, sur les nappes des calcaires jurassiques et crétacés du Berry, de Vendée, du Périgord et des Causses du Quercy, sur la nappe du Plio-Quaternaire aquitain et sur les nappes alluviales de la Garonne, de la Dordogne et de leurs principaux affluents. » Cependant, pour la suite, les départements sensibles (comme le Lot) ont encore une chance d’échapper au scénario le plus pessimiste : « Les niveaux de cet été dépendront essentiellement des pluies de ces prochaines semaines. Une pluviométrie abondante pourrait garantir des niveaux suffisamment hauts pour éviter des restrictions d’eau. »

– On a vu passer sur le compte de « Pour le train », qui se présente comme « un rassemblement de citoyens qui se mobilisent pour promouvoir la réouverture de lignes ferroviaires », une carte des projets de réouverture dans la région. On y remarque en rose les tracés Limoux-Quillan, Montréjeau-Luchon, Alès-Bessèges, Rodez-Séverac, Tarbes-Bagnères. « La région Occitanie est l’une des plus volontaristes pour le ferroviaire » convient le collectif. Mais pour ce qui est des lignes Cahors- Capdenac (Figeac) et Castelnaudary-Revel, elles sont également mentionnées, mais avec la mention : « Ce sont des associations ou des élus qui réclament leur réouverture… » On se disait bien…

– On change de moyen de transport avec le compte Camping-Car Park qui propose de « découvrir le territoire du Lot grâce à 10 superbes étapes du nord au sud du département » : Souillac, Martel, Vayrac, Tauriac, Girac, Rignac, Lamagdelaine, Albas, Montcuq et Castelnau-Montratier. Pour chacune, le site détaille les atouts du village et des environs, liste les incontournables à visiter et conseille un bon plan (restaurant, spécialité…). 

– L’historien Nicolas Savy a l’art de se plonger dans les archives, notamment médiévales, pour en ramener quelques pans d’un passé parfois plus souriant qu’on ne pourrait l’imaginer. C’est ainsi qu’il a posté sur Facebook une ordonnance des consuls de Gourdon que l’on peut ainsi résumer ainsi : « Se prostituer avec des Anglais, oui, mais pas n’importe où ! » Voici l’introduction de Nicolas Savy et le texte original (en langue d’oc puis sa traduction en français). « C’est en substance ce qu’énonçait une décision des consuls de Gourdon, en ordonnant que l’épouse d’un dénommé Vicari, qui recevait ses clients anglais trop près d’une des principales portes de la ville, endroit sensible au niveau sécuritaire, change d’emplacement pour ses activités. On note que la municipalité s’engageait à lui trouver une autre maison ! » Texte original de l’ordonnance en languedocien : « Item que com la molher de Vicari estes el hostal das Cayros sus la porta del Roc e fos perilhos per las gens de las companhas que receptava fo ordenat que layches lostal e om lhen fezes perveyre en autra part. » Traduction : « Item, comme la femme de Vicari est (habite) l’hôtel (la maison) des Cayros, sur la porte du Roc, et que cela est périlleux à cause des gens des compagnies [anglaises] qu’elle recevait, il fut ordonné qu’elle laisse cet hôtel (maison) et qu’on lui en pourvoie [un autre] autre part. »

Notre plongée désormais rituelle dans les archives nous renvoie moins loin en arrière que durant la guerre de Cent ans. Nous sommes il y a 90 ans tout pile, le 16 avril 1933 et on lit dans le Journal du Lot un triste article, un fait-divers au demeurant très étrangement titré : « Deux désespérés se guérissent de la vie. Après plusieurs jours d’absence on retrouva côte à côte leurs cadavres… » Comme de coutume, sans autre commentaire, nous vous laissons découvrir et le document, et l’histoire qu’il évoque… Où l’on observe néanmoins que les drames passionnels sont hélas toujours d’actualité mais qu’il fut un temps, on les narrait sans réellement faire montre de beaucoup de compassion.

– « Mercredi dernier, M. Alayrac, représentant de commerce, revenait de sa propriété, située dans la combe de Rocanel, en bordure de la route de Lalbenque. II remarqua, dans un coin du champ, deux jeunes gens allongés côte à côte et qu’il ne voulut pas déranger. Mais, vendredi, revenu au même endroit, il revit les mêmes corps dans la même situation. Cette fois, il approcha. C’étaient deux cadavres, celui d’une jeune femme et celui d’un militaire du 16e tirailleur sénégalais. Le jeune femme tenait encore à la main droite un revolver. M. Alayrac informa aussitôt M. Solinhac, commissaire de police. » 

– « Après une enquête rapide sur les lieux du drame, les corps furent transportés à l’hôpital où l’autopsie pratiquée par les docteurs Calvet et Mendaille révéla que chacun des deux jeunes gens avaient succombé à une balle tirée dans la région du cœur. L’enquête ne fut pas longue à identifier les deux malheureux. D’abord, on trouva dans les vêtements du soldat une lettre écrite à M. le Commandant Capron, du 16e tirailleurs sénégalais. Elle était datée du 9 avril. Elle était signée Ernest T., 26 ans, de Boisguillaume (Seine-Inférieure). Elle indiquait qu’en mauvais termes avec sa famille, délaissé par tout le monde, il avait décidé de se suicider et il ajoutait qu’il léguait à l’Etat le pécule qu’il devait prochainement toucher. Pour la jeune femme, il fut bientôt établi qu’il s’agissait de Mlle Denise B., née le 5 octobre 1913 à Cazes-Mondenard (Tarn-et-Garonne) dont la famille habite Cazillac. Les corps étant identifiés, le parquet poursuivit son enquête à l’effet de déterminer, autant que possible, s’il y avait bien eu, des deux parts, mort volontaire. » 

– « La lettre dont nous parlons plus haut réglait la question en ce qui concerne le soldat. Quant à la jeune femme, il fut assez facile d’être fixé (NDLR : via des témoins). Elle exerçait la profession de bonne à tout faire. Elle avait servi quelque temps chez Mme Favarel, demeurant dans le faubourg de Cabessut. Depuis plusieurs jours elle était au service de M. Pébras, pâtissier, rue Nationale. Elle était la maîtresse de T. et sa mère avait consenti au mariage malgré les mauvais renseignements qu’elle avait sur le compte du soldat. Seulement, celui-ci était loin d’être résolu au mariage. Et même, au vu et au su de Denise B., il courtisait fort depuis quelque temps une amie de celle-ci qui dut plusieurs fois repousser ses avances. A ces refus, celui-ci répondait en déclarant que si elle ne voulait pas l’aimer, il partirait quelque part d’où l’on ne revient pas. Dimanche dernier, les trois jeunes gens firent ensemble une longue promenade sur la route de Lalbenque et s’assirent à l’endroit même où les cadavres furent retrouvés. Ils causèrent longuement. En présence de Denise, T. renouvelait ses propositions à l’autre jeune fille. Alors Denise B. montra à celle-ci un revolver qu’elle appuyait sur sa tempe disant : « S’il me plaque, je le tue! . 

– « Ce témoin croit que Denise a tué T. et s’est ensuite exécutée elle-même. Mais il affirme aussi que T. était résolu à mourir. Depuis dimanche soir il n’a revu ni l’un ni l’autre. C’est, en effet, à partir de ce moment que Denise B. n’a plus reparu chez ses patrons où elle avait laissé dans sa chambre ses vêtements et ses objets personnels. Inquiets de cette absence, ceux-ci en avaient informé les parents de la jeune fille, dont la mère accourut à Cahors. Voilà sur les faits du drame ce qui a pu être établi. Quant à Ernest T., les renseignements recueillis sur son compte sont loin de lui être favorables. Alors qu’il avait 13 ans, il dut être envoyé dans une maison de correction et sa conduite au régiment fut si mauvaise qu’il avait été envoyé au bataillon d’Afrique d’où il était revenu voilà quelques mois. Il devait passer prochainement devant un conseil de réforme et s’il était reconnu apte à continuer son service, il s’attendait à être envoyé au loin. Cette perspective d’un prochain départ semble avoir été pour quelque chose dans la détermination fatale des deux jeunes gens. Ce drame navrant a causé en ville une pénible émotion. » 

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