Aurélien Pradié : « Ce qui nous rassemble, c’est de ne pas abandonner la voix du peuple aux extrêmes »
Le député du Lot est revenu sur la motion de censure et se positionne en rénovateur de la droite.
Juste avant de participer à un Café Philo à Cahors animé par Michel Darnaud pour l’Accueil des Villes Françaises, sur le thème « Morale et politique » ce 21 mars, Aurélien Pradié, député du Lot, s’est entretenu avec la presse locale.
L’occasion pour lui de revenir sur les derniers épisodes autour de la réforme des retraites : 49.3 et motion de censure. « Je regrette qu’il n’y ait pas eu de vote. Il n’y aurait pas eu de majorité. Quand on respecte la démocratie on doit aller au vote. Le 49.3, c’est un coup de force qui ne lui fait pas honneur. Il s’ajoute au 47.1. La réforme des retraites, ce n’est pas une réforme comme les autres. Elle change la vie » a-t-il lancé avant de revenir sur la motion de censure et son vote : « J’ai assumé ma position : avoir du courage jusqu’au bout. Le vent du boulet est passé près. Il y a une vraie question de légitimité sur ce texte. Il est empoisonné. Il y a un risque de blessure profonde. Je ne suis pas opposé à la réforme des retraites. J’ai fait des propositions alternatives. Nous sommes 19 députés LR à avoir voté la motion de censure transpartisane. Ce n’est pas une aventure isolée. Un tiers du groupe a porté la voix du peuple. Je ne suis pas un Playmobil. Ce texte de la réforme des retraites doit être retiré, on doit en proposer un autre après avoir tenu une conférence sociale. Le débat doit d’ailleurs tourner autour du travail. Le président de la République ne peut pas continuer comme ça. La seule issue, c’est de ne pas promulguer le texte. Ce serait un geste d’apaisement. Ce n’était pas la bonne période. De toute façon, cette réforme est une réforme au rabais occasionnant des blessures profondes pour un rendement financier minime. »
Après avoir égratigné Emmanuel Macron pour son choix de parler lors du 13 h, « à destination uniquement des retraités », il a conclu sur sa famille politique, Les Républicains : « C’est un moment difficile pour Les Républicains. On ne peut pas continuer comme ça… avec de vieilles méthodes. La reconstruction de la droite est un long chemin. Ma famille politique doit se rénover. Cela a commencé avec les retraites… mais une chose est sûre il faut que l’on retrouve des partis républicains qui parlent au peuple. C’est cela la droite populaire. D’ailleurs ce qui rassemble les députés LR qui ont voté la motion de censure, c’est de ne pas abandonner la voix du peuple aux extrêmes. »
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