Le Département du Lot et l’ARS Occitanie côte à côte pour répondre aux enjeux du grand âge et du handicap
Le premier Schéma départemental de l’Autonomie a été signé.
« Nous allons être collectivement plus efficaces ». Serge Rigal, président du Département du Lot, Pierre Ricordeau, directeur de l’Agence Régionale de Santé Occitanie et Maryse Maury, vice-présidente du Département du Lot en charge des personnes âgées et handicapées ont signé jeudi 27 janvier 2022 le premier Schéma départemental de l’Autonomie du Lot 2022-2026, « outil indispensable pour répondre aux enjeux croisés pour la personne âgée et la personne adulte en situation de handicap ». Il est issu d’une vaste concertation de l’ensemble des acteurs, a été préalablement adopté à l’unanimité par les conseillers départementaux à l’occasion de la session des 24 et 25 janvier. Il souligne de manière innovante et partagée l’engagement du Département du Lot et de l’Agence Régionale de Santé Occitanie au profit des personnes accompagnées, des aidants et des professionnels. Le premier enjeu du schéma est le repérage des fragilités dans une optique de prévention autour de 3 axes :
– Déploiement dans le Lot du programme « ICOPE », une application qui permet à chaque senior de rester actif quant au maintien de sa santé. En surveillant régulièrement six capacités fonctionnelles de base, les personnes accompagnées de leur médecin peuvent être prises en charge rapidement en cas de déclin d’une de ces fonctions.
– Renforcement de la Conférence des Financeurs de la Prévention et de la Perte d’Autonomie (CFPPA), laquelle engage chaque année plus de 500 000 euros d’actions avec l’ambition de mieux coordonner les acteurs autour de la prévention et continuer à déployer une offre toujours au plus près des populations sur les territoires.
– Soutenir les aidants qui jouent un rôle primordial. La concertation a mis en lumière le besoin d’information et de solutions de répit qui doivent être confortés et plus adaptés aux projets de vie.
Face aux enjeux du maintien de l’autonomie, les réponses doivent prendre en compte l’évolutivité des parcours et des besoins tant pour les personnes âgées que pour les personnes en situation de handicap. Le schéma propose de conduire cette réflexion tant sur le développement et l’adaptation de l’offre en matière de services d’aide à domicile (notamment pour les ruptures de prise en charge), qu’en réinterrogeant le positionnement des établissements d’accueil et d’hébergement dans leurs diversités. La modernisation, la diversification des prestations dans une logique de parcours et l’ouverture sur la cité sont des enjeux incontournables pour une société plus inclusive. Une des pistes envisagées est de favoriser la création d’appartements avec les dernières innovations facilitant le maintien à domicile (ils pourraient être habités temporairement par des personnes âgées ou handicapées pour tester des aides techniques avant de les utiliser, et servir de lieu de formation pour des artisans et des ergothérapeutes…).
Afin de simplifier la gouvernance et favoriser l’innovation, le schéma propose également la mise en place d’une « conférence de l’autonomie » adossée au Conseil Territorial de Santé, l’instance départementale de démocratie en santé, avec l’objectif de réunir l’ensemble des représentants du parcours personnes âgées et personnes en situation de handicap (usagers et professionnels). Le pilotage ARS-Département-Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) sera par ailleurs renforcé dans une logique de transversalité, de proximité et de soutien à l’innovation. Conclusion de Pierre Ricordeau : « Le département du Lot sera à la pointe de l’innovation. »
> Des actions déjà engagées :
– Mieux coordonner les parcours
Au sein d’un même territoire, plusieurs dispositifs peuvent venir en appui des parcours de santé de la population sur des problématiques différentes, rendant leur intervention peu lisible (réseau ICAR, MAIA, etc..). Depuis le 1er janvier dans le Lot ces dispositifs sont progressivement amenés à s’unifier en un dispositif unique, qui répond à tout professionnel quels que soient la pathologie ou l’âge de la personne qu’ils accompagnent : le dispositif d’appui à la coordination (DAC 46). Financé par l’ARS, cette démarche travaillera en collaboration étroite avec les services sociaux du Département, dont les Espaces personnes âgées (EPA). Le DAC est également partie prenante du développement du programme ICOPE sur le Lot.
– Plus de moyens pour accompagner les adultes autistes
Plusieurs mesures sont en cours pour favoriser l’accompagnement des adultes autistes : 10 places de SAMSAH, 4 places d’accueil de jour et 4 places de FAM vont être créées qui s’ajoutent à l’agrément spécifique SESSAD PRO délivré au SESSAD Acces 46, permettant de prendre en charge jusqu’à 25 ans les jeunes adultes, sur la base d’un projet adapté à leurs besoins. Sur cette thématique, l’ARS et le Département ont réuni en 2021 un comité départemental relatif à l’autisme rassemblant l’ensemble des partenaires.
– Renforcer l’attractivité des métiers de l’autonomie
Le secteur du grand âge et du handicap est confronté depuis plusieurs années à d’importantes difficultés de recrutement. Le Département et Lot Aide à domicile vont donc créer une plateforme départementale des métiers de l’autonomie pour valoriser ces métiers, regroupant de multiples partenaires, avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Elle s’adressera aux demandeurs d’emploi, salariés et employeurs. Elle devrait voir le jour d’ici quelques mois.
– Prendre en compte la question des personnes handicapées vieillissantes
Une étude a été financée par l’Agence Régionale de santé pour mieux appréhender les évolutions nécessaires pour prendre en compte ces besoins de prises en charge qui vont s’accroitre dans les années à venir (38% des personnes en situation de handicap vivant en foyers d’hébergement ont plus de 50 ans soit 154 personnes). L’ambition est de laisser les personnes au plus près de leurs lieux de vie, avec une offre de prise en charge médicalisée.