Millésime charnière pour le vin de Cahors
2015 sera une année importante pour l’appellation, qui monte en gamme et s’internationalise. Tour d’horizon.
Reprises d’exploitations
« De nombreux domaines et châteaux n’ont pas de successeurs et cherchent des repreneurs », déclare Jérémy Arnaud, directeur marketing de l’UIVC. Il a d’ailleurs créé le concept de Cahors Malbec Invest, lequel permet de communiquer auprès des investisseurs potentiels puis de les mettre en relation avec les vignerons intéressés (contact@cahorsmalbecinvest.com). L’arrivée d’investisseurs français devrait ainsi être annoncée au cours des prochains mois. Par ailleurs, du 1er au 5 juin, la 8ème Cahors Malbec Académie aura pour thème « l’attractivité des vignobles auprès des investisseurs ». 30 étudiants du mastère spécialisé en commerce international des vins et spiritueux vont ainsi suivre un séminaire sur ce sujet, avec des intervenants étrangers, nationaux et locaux. Ce séminaire aura lieu les matins au Château Lagrezette, au Domaine du Théron et au Château Gautoul et sera suivi les après-midis par des visites dans des propriétés de l’AOC qui appartiennent déjà à des investisseurs.
Valorisation de l’offre
« Depuis juin 2014, l’Union Interprofessionnelle du Vin de Cahors (UIVC) expérimente auprès des prescripteurs et des acheteurs professionnels la valorisation des Cahors en indiquant leur zone de production : la vallée (Cahors des Terrasses) ou bien du plateau (Cahors du Causse). En 2015, l’appellation devrait en tirer tous les enseignements pour son futur étiquetage », explique Jérémy Arnaud, à l’origine de cette stratégie.
Boom des ventes à l’étranger
« Depuis 2007, l’AOC Cahors investit dans l’internationalisation de son image, de sa notoriété et de ses ventes. Or, depuis 2012, l’appellation enregistre effectivement un premier boom de ses exportations : plus 15 000 hectolitres en volume et plus 5 millions d’euros environ en valeur. Après avoir consolidé ses bons résultats en 2014, l’appellation devrait connaître cette année un nouveau boom de ses ventes à l’étranger grâce à la baisse significative de l’euro », s’enthousiasme Jérémy Arnaud. En France, les vins AOC Cahors tentent de se repositionner en grande-distribution : leurs prix y progressent régulièrement mais restent très inférieurs à la moyenne des vins AOP rouges commercialisés sur ce circuit. Finalement, l’enjeu est considérable : si cette internationalisation et ce repositionnement se poursuivent, c’est le cours du vrac qui pourrait continuer à progresser. Or, ce cours participe à la rémunération d’une majorité de vignerons. Il est aujourd’hui à 130 € / Hl, contre 64 € en 2006-2007 lorsque l’appellation a touché le fond, mais comme en 2002-2003, période marquée par le rejet d’une étude qui visait à la valorisation de son offre et qui entraîna le départ d’Alain Dominique Perrin, alors président de l’UIVC.
Fusion, divorce ou statu quo avec les vins du Sud-Ouest ?
Fin 2015, la convention triennale entre l’UIVC et l’Interprofession des vins du Sud-Ouest arrivera à son terme et l’appellation doit d’ici là choisir entre plusieurs options : une nouvelle signature, à l’identique ou renégociée ; une fusion ; ou un « divorce ».
Une chose est sûre, pour l’AOC Cahors, le changement, c’est déjà maintenant ! Cahors is back !