8 mois de prison pour un des incendiaires des bateaux de Douelle
Il est passé en comparution immédiate le mercredi 15 juin.
La salle du tribunal semble l’écraser… le jeune homme qui se présente à la barre dans le cadre de la procédure de comparution immédiate nage dans son tee-shirt. Son complice, mineur, a été déféré devant le juge des enfants. La présidente du tribunal lui rappelle les faits du 9 juin : incendie de 3 bateaux d’un montant de 600 000 euros ; destruction de pots de fleurs ; tags sur les murs, sur des panneaux de signalisation. « On arrive jusqu’à vous grâce à vos tags qui sont des initiales que les gendarmes ont retrouvées sur un site de rencontres, Badoo » explique-t-elle avant que le prévenu ne donne sa version : une soirée chez un ami à Cessac, du rosé, du whisky… puis le retour à Douelle, les tags… « On a vu les bateaux, on était excité. On voit que l’on peut rentrer. On en a visité 5 ou 6. Je prends des postes radio, mon camarade prend une marmite pour sa mère. On a joué avec des extincteurs, on les a vidés. C’est débile… Mon camarade décide d’allumer un rideau avec un briquet… Ça se propage… très vite. De peur, on est sorti du bateau et on a tout laissé derrière nous » indique-t-il.
Le procureur de la République, Nicolas Septe, fustige cette dérive : « Vous avez à juger un jeune vandale qui n’a pas manifesté de regrets et qui ne nous a pas donné de clefs de compréhension par rapport au passage à l’acte. Ce sont des faits imbéciles mais qui auraient pu être très graves. L’alcool, la bêtise, le désoeuvrement, un mal être sont à l’origine des faits. On noie ce mal être dans l’alcool et on commet des faits délictueux. Manifestement ce n’est pas un idiot. Je suis triste pour sa mère qui est présente dans la salle. » Il requiert à l’encontre du prévenu 12 mois de prison dont 6 avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve, obligation de suivre une formation et d’indemniser les victimes. « On doit pouvoir accorder une chance mais la sanction devra tomber » conclut-il.
Me Laurent Belou, l’avocat de la défense, est d’abord revenu sur les responsabilités de chacun : « Il y en a un qui a mis le feu a priori c’est le mineur et un qui est complice. » Il revient ensuite notamment sur l’absence du père : « François Mauriac a dit : « Je ne me suis jamais remis de ne pas avoir connu mon père. » Sa mère est là aujourd’hui, pas son père. Dans le dossier, il y a une séparation et des difficultés relationnelles avec le papa…. » Et de demander au tribunal que son client « puisse intégrer ce qu’il a pu faire, prendre ses responsabilités, voir un psychologue… » : « La peine d’emprisonnement, on peut l’aménager avec un bracelet électronique, avec d’autres solutions. 600 000 euros de dommages et intérêts… on va lui demander des comptes. Il va passer sa vie avec une dette extraordinaire. Je souhaite qu’il y ait une sanction éducative, qu’il puisse comprendre et repartir du bon pied. » Derniers mots du prévenu : « Je regrette tout ce qui s’est passé. C’est de de la folie. Je m’excuse auprès des victimes. » Le tribunal l’a condamné à 8 mois de prison dont 4 mois avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve de 18 mois, obligation de soins par rapport à l’alcool, de travail et d’indemniser les parties civiles.