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Vote de confiance : La lettre d’Aurélien Pradié aux Lotois 

Le député du Lot annonce la couleur. 

En perspective du vote de confiance à l’assemblée nationale qui aura lieu le 8 septembre prochain,  Aurélien Pradié, député du Lot, écrit aux Lotois : «

Chères Lotoises, chers Lotois,

Le 8 septembre prochain, je ne voterai pas la confiance à François Bayrou et à son gouvernement. Je voterai même contre, car j’estime que le moment est à la clarification.

La responsabilité a changé de camp. Aujourd’hui, être patriote, c’est accepter le risque de mettre fin à une situation politique qui ne peut plus durer. Le principal mérite, et peut-être même le courage, que comporte la décision du Premier ministre est de nous permettre de mettre fin à une asphyxie politique dans laquelle notre pays étouffe petit à petit. Nous sommes face à un moment de vérité politique. Grave, risqué, mais potentiellement prometteur. La faillite n’est pas à venir, elle est déjà là. Pour en sortir, il faut fermer ce chapitre, pas le faire survivre.

Lorsque l’an dernier j’ai repris ma liberté en devenant un député indépendant, je pressentais que la droite risquait de devenir la caution d’une politique qui n’est pas la sienne. Cette crainte s’est confirmée. Le choix de la direction des Républicains de voter la confiance à François Bayrou est une erreur. Et c’est même une faute, pour des gaullistes, d’être ligotés par une répartition des postes gouvernementaux. Les ministres LR font du bon travail au sein du gouvernement. Mais petit à petit, cela pousse à se soumettre à des ruses, à un commerce politique pour finir par n’être que les béquilles d’une fin d’époque. La responsabilité de ceux qui croient profondément à la France est de ne pas trembler. N’ayons pas peur ! Dans notre Histoire, rien de grand n’a été fait sans risque ni inconnu. Il est temps de renverser la table. Pour le meilleur. Il y a pire que l’instabilité politique : c’est la désespérance. Aujourd’hui, la France est un corps extrêmement malade que l’on soigne à coup de somnifères. Nous sommes nombreux à appeler un sursaut. Il faut désormais le construire collectivement.

Si le Premier ministre et son gouvernement chutent le 8 septembre, deux solutions vont s’offrir à nous. La première, c’est le cabotage, chercher à gagner du temps, faire durer encore un peu plus une situation mortifère. Ce serait irresponsable et fatal pour nos institutions, pour notre démocratie et pour la fonction présidentielle. L’autre solution, c’est celle que je défends depuis des mois : un gouvernement de reconstruction du pays, comme la France l’a connu au début de la Vème République après l’effondrement de la IVème. De quoi parle-t-ton ? D’un gouvernement d’intérêt national dans lequel seront rassemblés des patriotes de droite et de gauche et qui sera fondé sur un programme clair, au contraire de la faiblesse actuelle qui a voulu qu’on se soit accordés sur les postes sans s’accorder sur le plan de bataille. Ce sera la mission du Premier ministre : bâtir un plan et ne former l’équipe qu’après l’avoir finalisé. Du volcan de la dette sous nos pieds, en passant par la libération du travail jusqu’à la lutte contre l’augmentation de la mortalité infantile qui dit tout de notre effondrement national, il y a un chemin à bâtir. Je considère en outre que nous n’échapperons pas à une rénovation de la Vème République. Elle est fatiguée et abimée. La refonder est une clé de reconstruction par le peuple et cela passera par un ou des référendums dont le Président de la République a la faculté. C’est un chantier nouveau qui s’offre à notre Pays. Qui peut croire que c’est en restant statique que la France pèsera à nouveau dans le monde ? Les gestionnaires de la fatalité creusent le fossé. On ne sort d’une situation piteuse qu’en voyant grand. Il faudra donc d’abord poser le principe d’un gouvernement de rassemblement. Des hommes et les femmes courageux, originaux et visionnaires existent dans notre pays. Ils se taisent dans le bruit mais n’attendent que le réveil. Une stabilité peut émerger d’un tel rassemblement de personnalités. Mais la répartition des rôles devra être claire : le Président devra présider, représenter la France à l’international et gérer les domaines réservés qui seront scrupuleusement respectés ; le gouvernement, lui, se concentrera sur la reconstruction du pays jusqu’en 2027. Chacun à sa tâche.

Quant à l’option d’une nouvelle dissolution, je suis convaincu qu’elle ne réglera rien. Ceux qui la réclament ne cherchent qu’à jeter un bidon d’essence sur l’incendie et espèrent au final la démission du Président de la République. Jean-Luc Mélenchon et Jordan Bardella poursuivent tous les deux un même objectif : l’effondrement plutôt que la reconstruction de notre Pays. Ils ne sont pas patriotes, ils sont incendiaires. Si depuis 2017 je suis un opposant à Emmanuel Macron, je ne confondrai jamais sa politique et sa fonction. Je suis un gaulliste, pas un saboteur.

D’ailleurs, ceux qui réclament la dissolution ne sont pas loin d’être les mêmes que ceux qui appellent à tout bloquer le 10 septembre prochain. On oppose beaucoup l’ordre et la contestation populaire. Or dans une démocratie, la contestation est un droit fondamental. Gouverner par la peur c’est nier la souveraineté du peuple. La mobilisation du 10 septembre est la démonstration qu’au fond du pays, il existe la volonté de ne pas s’installer dans la léthargie. La récupération charognarde de Jean-Luc Mélenchon ne doit pas masquer le fait que nos compatriotes de tous horizons espèrent un retour de politiques fortes et ambitieuses. Cette mobilisation s’engouffre dans un vide politique abyssal ; elle est un appel au retour du politique. De la période que nous traversons, il peut sortir plus d’espérance que de chaos. À une condition : l’audace.

J’ai pris l’engagement devant les Lotois d’être un député qui préfèrera toujours l’intérêt du Pays à l’intérêt des partis. Je garde cette liberté exigeante pour mieux vous défendre.

Avec mon engagement fidèle. »

Photo DR

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