Voici l’été : il est temps de cabaner les volets !
Où il est question du #Lot et des #Lotois sur les réseaux sociaux.
– C’est dans un tweet de Patrick Favrel que j’ai repéré le terme en milieu de semaine : « Les Arques : avec 32 degrés à 16 heures, vaut mieux « cabaner » les fenêtres… » N’étant pas natif d’ici, j’ai trouvé l’expression charmante voire poétique mais étonnante, tout en comprenant d’autant plus facilement ce qu’elle signifiait qu’une photo accompagnait le message. On y voit des volets refermés à demi tenus entre eux par l’espagnolette. Ailleurs dans le pays, outre le sens étymologique (installer un campement provisoire), le verbe « cabaner » concerne plutôt les bateaux (que l’on renverse). Voire les magnaneries (quand on met des branches sur le bord des claies lorsque le ver cherche à filer son cocon). Pourtant, dans l’acception qui nous intéresse, les références sont moins nombreuses. J’ai trouvé ici que l’usage serait propre à l’Aquitaine et là qu’il viendrait plutôt de l’occitan et donc d’Occitanie (au sens large). Et encore, le verbe est ici substantivé dans l’exemple donné : « Tu mets les volets en cabane, car il y a un sacré cagnard aujourd’hui »…
– Nous n’avons pas sollicité sur ce sujet les doctes adhérents de la Société des études du Lot. Ils étaient fort occupés cette semaine, puisqu’au terme de 16 années de mandat, le président Patrice Foissac a laissé son fauteuil à Marc Lecuru, chirurgien-dentiste retraité, ancien maire de Cahors, et ancien président de Cahors Rugby. Toutefois, quand on consulte sur le site de la BNF le premier numéro du bulletin de la SEL, en 1873, c’est bien une sorte de dictionnaire qu’évoquait le premier président, Monsieur Ayma, dans son (long) avant-propos… Il citait d’abord l’historien grac Strabon : « Les Gaulois se laissent facilement persuader de l’utilité des études, et y appliquent volontiers leur esprit. » Puis il explicitait le but des travaux et publications à venir : « La Société des Etudes littéraires, scientifiques et artistiques du Lot, fondée en décembre 1872 par l’heureuse initiative de quelques hommes intelligents et amis de leur pays, se proposa, dès son début, pour donner une base solide à ses travaux, une œuvre considérable. Sous le titre modeste de Statistique du département du Lot, un de nos savants compatriotes, M. J.-A. Delpon, a laissé l’inventaire à peu près complet des hommes et des choses de notre contrée. Cet important travail est dans toutes les bibliothèques sérieuses, où il est et sera toujours consulté par quiconque voudra se faire une idée exacte du Quercy. Mais, quel que soit l’incontestable mérite de cet ouvrage, le progrès des sciences a été tel depuis sa publication (1831), que beaucoup de chapitres ont vieilli et ne sont plus à l’étiage actuel de nos connaissances, surtout en archéologie, en histoire naturelle et en linguistique. La Société avait d’abord songé à refaire le livre de M. Delpon ; mais, arrêtée à l’entrée par le respect dû aux monuments de l’esprit non moins sacrés que les chefs-d’œuvre des arts, et par la légitime crainte de violer la plus sainte de toutes les propriétés, la propriété littéraire, elle modifia le plan d’après lequel elle aurait à exécuter son patriotique dessein. Un Dictionnaire historique du Quercy, dans lequel viendraient se classer, comme dans un vaste casier, dans l’ordre alphabétique, si commode aux recherches, tout ce qui rattache à notre province, —- nous ne disons pas seulement notre département, — considérée sous ses multiples aspects, parut à la Société le cadre naturel où s’enchâsseraient ses recherches, dont les sources sont tout indiquées, soit dans les recueils existants et déjà imprimés, soit dans les précieux manuscrits confiés à la garde de nos bibliothèques publiques et privées, soit dans les archives peu explorées encore de nos mairies et de nos études notariales. Mais à côté de ces études de pure érudition, prendront place les découvertes dues à l’initiative intelligente et aux investigations personnelles de ceux que leur goût porte vers ces études spéciales si pleines de charme et si fécondes en résultats. D’attrayantes lectures faites dans nos séances hebdomadaires ont déjà donné une idée de pareils travaux, que l’on ne saurait trop encourager. » Suivait un long développement avant cette belle conclusion, encore point vraiment laïque mais quand même : « Qu’on nous permette l’espoir, dirons-nous l’ambition, de voir tant d’esprits distingués en tout genre d’études, dont chacun murmure les noms respectés, restés jusqu’ici en dehors de notre humble enceinte, en franchir bientôt le seuil hospitalier; nous leur donnons l’assurance que le mot de l’Évangile sera pour eux une vérité : ils n’ont qu’à frapper, on leur ouvrira. » Notre petit doigt nous dit que cela doit encore être vrai en 2021 !
– Après ce long mais beau texte (et quelle belle langue !), voici des photos d’orchidées du Lot offertes sur Twitter par Jean-Philippe Henry, et plusieurs clichés de Cahors de la blogueuse Hèdilya (qui note au passage que 6 heures de train pour venir de Paris, c’est… très long).
– Dans un autre genre, Marie Rhénane relaie un appel de chercheurs archéologues qui seraient ravis que des bénévoles les assistent dans leur prochaine campagne de fouilles sur le site du Pech Laglaire à Gréalou. Message transmis.
– Autre appel, celui de l’ADDOC Massif Central qui informe : « L’agence EDF « Une rivière, un territoire » soutient les projets innovants dans les domaines de l’eau, l’énergie et l’environnement. Elle sera présente sur le forum des financeurs le 30 septembre à Cahors. »
– Et l’on conclut avec ce long article du site L’Autre Cuisine, magazine de la restauration collective responsable (sic), qui a interrogé Dominique Olivier, directeur général de la coopérative agricole des Fermes de Figeac de 1985 à décembre 2020. Ce dernier délivre quelques recettes… qui ont fait son succès. Mais des recettes « humaines » : « La confiance mutuelle est également un ingrédient indispensable pour avancer. Être transparents, se questionner ensemble, douter en même temps, c’est ce qui nourrit cette confiance. Je suis un adepte du temps long. Une équipe ça se bâtit dans le temps, au gré des expériences communes. Et puis, à un moment donné, quand les convictions sont établies, il faut lâcher prise, quitter des yeux les indicateurs de court terme qui peuvent nous conduire à des compromissions dangereuses pour l’avenir et y aller. Expérimenter, c’est accepter l’erreur et l’échec, c’est apprendre à gérer l’ambiguïté et l’incertitude, car la réussite n’est pas linéaire. (…) Le changement, c’est un état d’esprit, c’est de voir l’opportunité derrière le danger. Enfin, pour innover, il faut avoir des compétences, et quand on ne les a pas, il faut les faire venir. Et pour les attirer, il faut leur offrir une qualité de vie. C’est ainsi que nous avons initié la mise en place d’un service de conciergerie et de crèche. » C’est vrai aussi dans d’autres domaines que la cuisine collective et les coopératives, non ?